3.8.07

DARFOUR : Misérable communauté internationale

Le Darfour ! Mohamed El Béchir et les Janjawids sont aujourd'hui les plus heureux, suite à la dernière résolution des Nations Unies qui démontre clairement que le Darfour est le dernier des soucis des dirigeants du monde. Malgré les apparences, malgré les discours...
Comment comprendre cette froideur de croque-morts des hommes politiques de la planète devant ce qu'on reconnaît comme un "véritable génocide" dans un pays qualifié d'"enfer sur terre" par Kofi Annan ?
Comment expliquer qu'on vote une résolution (seulement maintenant !) qui n'entrera en vigueur que dans six mois ?
Entre-temps, que deviennent les pauvres populations viloentées chaque jour par les tout-puissants miliciens Janjawids qui ne se donnent pas de répit dans leur rage meurtrière ?
Où est-elle, la fameuse communauté internationale qui se dit tant préoccupée par les affaires de ce monde ? Misérable communauté internationale, partisane des plus forts au détriment des faibles, des affamés, des injustement bannis !!!
J'ai surtout honte pour mon continent, honte de savoir qu'il existe une union africaine qui aspire à des "États unis d'Afrique", alors même qu'elle n'est pas encore capable de s'essuyer le c..., même pas capable de se décider à mettre fin au massacre cautionné par Khartoum ! Une Union Africaine incapable de dire: "STOP ! PLUS DE SANG D'INNOCENTS SUR MON CONTINENT !"
Aujourd'hui, les Nations Unies viennent de dire : "Chers Janjawids, allez tuer, massacrer, exterminer ces "cafards" du Darfour. Vous avez six mois pour le faire. Après, nous enverrons 26 000 hommes pour ramasser les cadavres et faire les comptes. À vous de jouer !" Oui, voilà ce que signifie ce temps qu'on met entre le vote de la résolution 1769 du Conseil de Sécurité de l'ONU et le déploiement des "soldats de la paix" au Darfour. D'ici là, environ 60 000 âmes seront perdues. N'oublions pas que depuis 2003, le conflit du Darfour a déjà fait plus de 200 000 morts et plus de 2 millions de déplacés.
Mais cela ne semble pas encore assez. Il faut attendre encore six mois. Et pour quel résultat ? On le saura plus tard. Quand il sera trop tard. Triste monde !

2.8.07

LA TOLÉRANCE

J'ai souvent entendu des personnes se demander ou demander à d'autres si la tolérance est une forme de faiblesse ou une forme de sagesse. Voici ce que j'en pense.
La tolérance est plutôt une expression de sagesse qui débouche forcément sur une forme de richesse. Les faibles ne tolèrent jamais, ils reculent, ils abdiquent, ils baissent la garde, quand ils sont à cours d'arguments physiques ou intellectuels pour prendre le dessus. Les forts tolèrent, ils renoncent, quand ils sont convaincus que soit l'autre est trop faible pour mériter un gaspillage d'énergie, soit il est borné, soit sa différence ajoute à leur connaissance et à leur expérience.
La tolérance, comme le pardon, est l’arme des forts.

26.7.07

PRÉJUGÉ ET PHILOSOPHIE

Les préjugés en matière de religion suffisent-ils à faire d'un homme un
philosophe ?
Question d'internaute. Ma réponse...

Le mot "préjugé" ne pose aucun problème au niveau de sa définition et de sa compréhension. Quant au mot "philosophe", il est si élastique qu'on peut y fourrer tout ce qu'on veut.
Qui est philosophe ? N'importe quel fou capable de chantage, d'amalgame, d'élucubrations honteuses peut être considéré par ses ouailles comme un philosophe ! N'importe quel hérétique ayant le don du verbe facile ou de persuasion peut être considéré par des naïfs comme un philosophe !
En ce qui me concerne, tout homme imbu de préjugés (de race, de religion, de sexe, de classe sociale...) est un minus habens, un minable qui ne mérite pas l'honneur d'être appelé philosophe. Parce que le préjugé est incompatible avec l'amour, avec l'acceptation de la différence, avec la liberté d'être, la liberté de penser. Parce que le préjugé tue alors qu'un philosophe au sens noble du terme prêche l'amour de la sagesse, la pensée enrichissante...
Et les préjugés en matière de religion sont les plus dangereux dans la mesure où ils plongent l'esprit dans un obscurantisme amer et cruel. Moi je pense que la philosophie se définit par rapport à des réflexions sur la vie et sur le monde qui, malgré leur degré de subjectivité, ajoutent au "musée des pensées" de l'Humanité, sans distiller dans l'esprit du peuple la rancoeur, la haine, le mépris, la distance, l'éloignement.
Alors oui, les préjugés en matière de religion peuvent suffire à faire d'un homme un philosophe. Mais un tel philosophe est un philosophe des malheurs et de la destruction, un philosophe de la honte.

25.7.07

LE RISQUE ET LA PERSONNALITÉ

Le risque est-il un moteur à l'affirmation d'une personnalité?
Question d'internaute. Ma réponse.


Le risque moteur à l'affirmation d'une personnalité ? Moi je ne crois pas. Je dirais plutôt que le risque est un élément catalyseur dans le processus d'affirmation d'une personnalité. Le risque, quand il est considéré comme tel par la personne même qui agit, est un instrument de mesure de la confiance en soi. Quand le risque n'est risque que pour l'entourage de l'acteur, c'est l'expression d'un accomplissement de la personnalité ou d'une totale confiance en soi. La personnalité du cascadeur a atteint un degré tel que la notion de risque n'existe plus pour lui, par rapport à ce qu'il fait. C'est un simple défoulement ordinaire. Même si cela peut faire frémir ou mourir de peur, des coeurs sensibles.
De façon plus prosaïque, je considère le risque comme un exercice qui contribue à la maturation de la volonté. En effet, la volonté de l'homme ne s'affirme qu'à travers des actes osés. Plus on prend de risque, plus on alimente notre volonté. De ce point de vue, je dirais que le risque est le moteur de la volonté qui, à son tour, est le moteur du pouvoir.
"Qui veut, peut", dit-on. Mais il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir. Quand la volonté se manifeste, il faut agir. Or tout action est risque. On peut donc dire qu'entre la volonté et le pouvoir, il y a le pont du risque à traverser.
Mais il faut savoir raison garder dans la prise de risque. "Qui ne risque rien n'a rien", c'est vrai. Cependant, qui trop risque se perd. En toute chose, il ne faut pas oublier d'appliquer la loi du juste milieu.

24.7.07

AMOUR OU PREUVES D'AMOUR ?

Certains disent : Il n'y a pas d'amour. Il n'y a que des preuves d'amour. Qu'en pensez-vous? Question d'internaute. Ma réponse...

L'amour est une simple notion. Une abstraction. Une idée. Cette idée est certainement née de signes concrets, physiques, visibles, appréciables. Ces signes sont des preuves qui ont donné vie au mot. Dès l'instant où ces signes qui sont la manifestation d'un sentiment, d'un attachement à un être ou à une chose, n'existent pas, on ne peut pas parler d'amour.
L'amour n'existe donc que par ses preuves.

DITES-MOI, TAUPE...

Est-ce qu'une grande civilisation n'est conquise de l'extérieur que si elle est détruite de l'intérieur ? Question d'internaute. Ma réponse...

Une civilisation, grande ou petite (comme une famille grande ou petite) n'est conquise (ou détruite) de l'extérieur que s'il y a un agent interne qui prépare le lit de la conquête (ou de la destruction). Un proverbe africain dit ceci : "Une araignée n'entre dans une maison que si elle présente une fissure dans le mur". Et cette fissure dans le mur, en général, provient soit d'un défaut de construction, soit d'un manque d'entretien.

COMMENT JUGER UN PRÉJUGÉ

Qu'est-ce qu'un préjugé, en quoi est-il nuisible dans une société où tout va vite et où le temps de réfléchir est presque tout le temps considéré comme nuisible ? Question d'internaute. Ma réponse...

Un préjugé est un jugement qui précède la connaissance de quelqu'un ou de quelque chose. S'il est vrai que nous vivons dans "une société où tout va vite", il est aussi vrai que la survie de cette société à travers un équilibre permanent dépend de notre capacité à marquer la pause nécessaire pour porter un jugement vrai, sain, honnête et humain. Le temps de réfléchir est indispensable en toute chose. Sinon, quelle serait la différence entre l'homme et l'animal ? Entre notre état culturel et notre état naturel ? Les conflits les plus horribles sont toujours partis de préjugés. Puissions-nous nous battre au quotidien pour éliminer toutes les formes de préjugés sur la terre !

20.7.07

LA DISTANCE, LE TEMPS ET L'AMOUR

Pensez-vous que la distance peut séparer deux personnes qui s'aiment? Question d'internaute. Ma réponse...

Je sais par expérience que le temps et la distance sont les plus grands ennemis de l'amour. Mais cela dépend de la façon dont la séparation est gérée au quotidien par les deux partenaires. Quand le silence s'ajoute à la distance, cela peut inquiéter. Mais la généralité n'exclut pas que certaines amours soient suffisamment fortes et solides pour survivre au temps et à la distance, même aggravés par le silence. Encore une fois, le mystère de l'amour entre en jeu.
Bonne chance à tous les amoureux que les vacances vont séparer, malgré eux !

LA FOI ET MOI

Quel "plus" vous apporte la foi dans la vie de tous les jours?
Question d'internaute. Ma réponse...


Dans ma vie de tous les jours, la foi m'apporte de l'assurance et la force de me battre sans répit pour surmonter n'importe quel obstacle. La foi m'aide à minimiser chaque embûche, chaque barrière, chaque piège. OUI, la foi me donne de la force ! Une force qui repose sur le principe "à coeur vaillant, rien d'impossible". La foi peut vous aider à enterrer votre moi au profit de la loi divine. Grâce à la foi, votre croix devient plus facile à supporter et vos chemins rocailleux se transforment en voies royales. La foi nourrit, la foi guérit. La foi propulse !

À QUI APPARTIENT LE MONDE ?

Le monde appartient-il à ceux qui se lèvent tôt ou a ceux qui arrivent a faire croire ça aux autres? Question d'internaute. Ma réponse...

Le monde devrait appartenir à ceux qui vivent, à ceux qui respectent l'autre parce qu'ils voient en lui l'image de Dieu. Le monde devrait appartenir à ceux qui respectent la vie et savent la vivre.
Malheureusement, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt pour mentir, pour calomnier, pour tuer par jalousie, par mépris ou par orgueil.
Malheureusement, le monde appartient à ceux qui ont une vie immonde, qui ne connaissent pas le monde, qui veulent emprisonner la terre dans leur égo énorme et difforme.
Malheureusement, le monde appartient à ceux qui n'acceptent la différence que lorsqu'elle leur donne de l'ascendant sur les autres.
Malheureusement, le monde appartient à tous ceux qui, ne voyant dans l'altérité que la mort de leur autorité, se dressent contre tout ce qui est autre.
Malheureusement, le monde n'appartient plus à ceux qui luttent pour faire honneur à la vie, à ceux qui peinent au quotidien pour ajouter au pain de l'humanité.
Malheureusement, le monde appartient à ceux qui croient que Dieu est bête. C'est dommage, mais c'est comme ça !

AMOUR ET ALLER-RETOUR

Si je revenais en disant "je t'aime", me pardonnerait-il ? Question d'une internaute. Ma réponse.

Cela peut dépendre de pourquoi tu es partie et de comment tu reviens.
Cela peut dépendre aussi de sa vie depuis ton départ et du pouvoir de ton 'je t'aime" par rapport à celui du "je t'aime" qu'il entend déjà sortir d'autres lèvres peut-être plus jouissives, plus extasiantes, plus fidèles et plus proches des siennes.
Cela peut dépendre de comment il t'a estimée, aimée, sublimée...
Mais cela dépend surtout du mystère de l'amour qui reste toujours entier.

19.7.07

NARCISSE ET MOI...

Etes-vous photogénique ? Question d'un internaute. Ma réponse...

NON ! Le contraire aurait surpris le monde. Et puis, il arrive que je me dise ; "Dieu merci. J'aurais trompé bien des gens rien qu'à travers une photo !!" L'essentiel, c'est d'être soi-même et de pouvoir s'apprécier. Se soucier de sa "photogénie", c'est se nourrir d'un complexe de trop et souffrir inutilement. Un singe transformé en ange par une photo n'en reste pas moins un singe dans la réalité.
Dire qu'on est photogénique, c'est un peu dire qu'on beau, non ? Dans tous les cas, Narcisse et moi, nous ne mangerons jamais dans la même assiette. La beauté, vous savez déjà ce que j'en pense.

LE RÊVE ET LA VIE

Le rêve, un moteur à l'existence humaine ? C'est encore une question de YAHOO! Q/R. Voici ma réponse...
Je ne crois pas. Je pourrais par contre affirmer que le rêve est l'un des septs piliers de la vie (ma propre classification) : le rêve, l'intuition, l'amour, la prière, la foi, la volonté, le courage.
Le rêve est un moyen de communication entre la matière pensante (nous) et l'immatériel agissant (les divinités du monde irréel mandatées par Dieu). En quoi le rêve peut-il être un moteur de notre existence, étant donné que nous ne nous souvenons que très rarement de nos rêves ?

SCIENCE ET SPIRITUALITÉ

Dans YAHOO! Q/R, un internaute a posé la question de savoir pourquoi dans un monde scientifique, les gens se réfugient de plus en plus dans la spiritualité. Je trouve cette question belle et pertinente. Aussi voudrais-je partager avec mes lecteurs ma réponse à cet internaute de la famille YAHOO! Q/R.

Les progrès de la science nous révèlent l'extrême fragilité de notre nature. Et, étant donné que cette science ne peut pas nous conférer l'immortalité, nous cherchons dans la religion ou la spiritualité, les secrets de l'éternité.
Certains vont à la spiritualité (ou à la religion) par peur de mourir dans le piège du feu éternel tendu par la science. D'autre pour conjurer le mauvais sort que la science (ou plus justement la perversion qui en découle) fait abattre sur l'humanité. D'autres encore pour percer le mystère de la Divinité Incarnée dans l'Énergie Universelle, pour conquérir la déité.
Les progrès scientifiques n'ont pas permis d'éviter le 11 septembre ou le tsunami de décembre 2004. Ces catastrophes, humaines ou naturelles, nous conduisent à nous interroger sur le sens de la vie, sur la vie, sur le principe créateur... Pour comprendre, on cherche Dieu.
Je dirais aussi que ce qui rapproche l'homme de Dieu, ce n'est pas la science, mais la conscience de l'esprit du désastre qui règne dans le monde.
La spiritualité (pas forcément la religion) nous aide à nous plonger au fond de nous-mêmes, pour mieux nous connaître, pour mieux nous imprégner du parfum de ce Dieu qui n'est qu'en nous, au coeur de notre coeur, et nulle part ailleurs.

11.7.07

TÉMOIGNAGE

Une bien… « Etrange Destinée » !

Le texte qui suit est d'un jeune Français. Quand nous nous rencontrions, en 2003, il n'avait que 22 ans. Sa sympathie naïve m'a profondément séduit, au point d'en faire un compagnon. Le site www.bamako-culture.org venait d'être créé et une partie du stage de celui que j'appelais affectueusement "petit Hervé" consistait à faire la collecte d'informations pour "alimenter " le premier portail culturel de Bamako sur le Net. Alors, moi qui avais eu l'insigne honneur de diriger ce projet un peu fou d'un certain Adama Traoré (le président de l'association culturelle Acte SEPT), j'eus aussi le bonheur de travailler avec ce petit prodige français. De causerie en causerie, nous avons ouvert la porte des confidences. Chacun de nous s'est mis à parler de lui-même avec plaisir et sans gêne. Il me parla beaucoup de sa vie d'enfant de la DDASS. Je lui parlai beaucoup de ma vie d'aventurier et de self-made-man endurci. Je lui parlai aussi de ma passion littéraire, de mes manuscrits... Et, quand il apprit que j'avais déjà publié un premier roman, il brûla de l'envie de le lire. Il le dévora en quelques heures et me demanda s'il pouvait écrire un papier sur ce livre, pour Bamako-Culture. Il eut mon accord.
Si j'ai décidé de publier ce vieux papier sur mon weblog, c'est surtout pour aider tous ceux qui me posent des questions parfois désabusées sur mon livre "ÉTRANGE DESTINÉE", à trouver la meilleure réponse qui soit. En effet, Hervé fait partie de ceux qui ont vraiment compris la profondeur de mon texte. En plus, je trouve son témoignage d'une grande beauté ! A vous de lire maintenant...

Chaque livre est naturellement à manipuler avec respect, et à entourer de mille précautions. Mais, il est certains ouvrages qui vous semblent dramatiquement plus fragiles et qui vous touchent à la fois par la sensibilité de leur contenu et par l'aura de leur unicité.

J'ai eu la chance de lire le seul et dernier exemplaire d'un livre de M. Minga Sigui Siddick, un homme grand, discret, sculpté d'Ebène et né de la côte de l'Ivoire... Un exemplaire que celui-ci gardait fébrilement auprès de son cœur. Non sans une sorte d'anxiété désabusée, il me le tend et commence doucement à me parler de son roman, écrit entre avril et août 1987. Ce livre, "Etrange Destinée", est paru en 1991 aux Editions Multi-Print (de son pays d'origine), dans la Collection Flamboyant,... sous le pseudonyme de M. Siguy.

Je lui avoue mon incompréhension et il reconnaît alors, presque honteusement, que la condition sine qua non de l'édition de ce roman, écrit à ses 23 ans, était qu'il paraisse sous ce nom "plus vendeur" ("plus toubab" ?!)... Et même dans une présentation couleur et odeur "Harlequin" !?!

J'ai eu un profond sentiment d'injustice en pensant que l'on pouvait, pour des raisons obscures, non seulement ignorer la paternité d'un livre (l'œuvre est parfois le seul héritage de toute notre vie...), mais pire encore, nier l'identité et la culture de son auteur.

Parallèlement au doux bonheur qui m'a envahi en lisant ce livre, j'ai ressenti une véritable souffrance de ne pouvoir le partager avec d'autres lecteurs... C'est pour cela que j'ai décidé d'écrire...

Ce roman débute par le récit de la descente vertigineuse d'un anti-héros, Novice (Nos Vices ?), jeune Général, inconscient, sadique, qui consume tout ce que la vie lui donne : Argent, Pouvoir, Amour… A cause d'un brutal coup d'état, mené par un autre militaire, le Général Kanya (" vous êtes mauvais " en Dan, la langue maternelle de l'auteur), Novice prend la fuite. Une fois installé dans la ville de Ghostown, " le nouvel home fort " se retrouve rapidement hanté par l'image de Novice. Ainsi gagné par une peur paranoïaque de se voir reprendre son nouveau jouet, il lance toutes ses énergies à la recherche de cet alter ego…

La fuite de Novice le conduit dans un lieu qu'il baptise " la Colline des Misères ", à l'intérieur de la Forêt des Déportés où, des mois durant, il peine à survivre. Un jour, il rencontre une jeune femme, Noésia, condamnée à l'exil dans cette forêt. C'est alors que sa conscience et son humanité s'éveillent, à l'instant même où il croyait tout perdre… (Le nom de la jeune fille n'est pas anodin car la " noèse " c'est le degré supérieur de la conscience…) Ignorant tout de sa vie passée, elle reste cependant aux côtés de Novice qui se sent progressivement revivre…

Quelque temps après leur rencontre, Noésia décède misérablement… Fatigué de sa vie d'ermitage, lassé par tant de souffrances, et se sachant pourtant recherché par toutes les milices du nouveau pouvoir, il quitte son nid d'aigle pour provoquer la Mort… Sur son chemin, il découvre un enfant abandonné puis rencontre la mère de ce dernier, mourante, au bord d'un cours d'eau : une femme qu'il avait rejetée des mois auparavant… Avant de pousser son dernier soupir, celle-ci lui confie que cet enfant qu'il a sauvé d'une mort certaine est le sien.

Dès lors, une profonde rage de vivre s'empare de lui et il décide de réapprendre à se battre pour essayer d'offrir un avenir à son enfant…

Parce qu'il s'agit d'une histoire engagée et engageante, j'ai choisi cet extrait, par admiration pour l'homme que M. Minga était déjà à 23 ans et en hommage à la force et à la noblesse d'âme de celui que je n'ai rencontré que seize ans plus tard :

" Une politique sans cœur mène inexorablement au chaos. On ne peut pas bien diriger un peuple dont on ne veut pas entendre la voix ; on ne peut pas bien gouverner des hommes dont on ignore le mode de vie, la souffrance, la misère. Non, on ne peut pas bien administrer un monde qu'on ne comprend pas et qu'on ne veut pas chercher à comprendre. Pour bien diriger, pour bien administrer, pour bien gouverner, il faut avoir vécu une parcelle de la vie des autres. Il faut avoir souffert soi-même pour comprendre la souffrance des autres et y chercher un remède ; il faut avoir connu soi-même des jours sans pain et des nuits sans sommeil ; il faut avoir goûté soi-même à l'extrême solitude dans laquelle le malheur peut isoler ; il faut avoir soi-même courbé son échine le long des rues, creusant pour une miette de riz blanc, des fossés interminables ; il avoir soi-même entendu du fond de sa poitrine endolorie par mille labeurs sans gain, l'appel en sourdine de la mort… "
Il ajoute enfin que
" la vraie politique est celle qui crée un pays où les mots ne sont pas que des mots, mais des attitudes, des dispositions du cœur (…) "

En relisant ce livre, je découvre à la troisième page cette citation introductive :
" La destinée n'est pas le fruit du hasard, mais du choix. Ce n'est pas quelque chose que l'on attend, mais quelque chose que l'on construit " de W. Jennings.

Merveilleux roman (conte ?) philosophique, sorte de parabole moderne, qui rend le cours de l'Histoire peut-être plus accessible, et qui nous rappelle à l'essentiel : le sens à donner à chacun de nos actes et la nécessité de s'assumer et de transmettre un terreau fertile à l'épanouissement intérieur de nos enfants.

" Etrange Destinée " est véritablement le récit des choix de vies, des vies très différentes, très torturées, parfois similaires à certains égards, qui nous donne cet idéal et cet espoir d'une Rédemption, d'une renaissance ou d'un nouveau départ.

" La seule chose que l'on n'emmène pas avec soi dans la tombe, c'est ce que l'on a donné ". L'acte d'écriture permet d'offrir un concentré de ce que l'humanité a fait naître de meilleur et de plus estimable en soi, mais il est parfois aussi, malheureusement, le point final d'une vie. Par essence, un livre est un héritage de ce que l'on a reçu de l'Humanité et dont on souhaite qu'il nous survive pour nourrir nos frères puis nos enfants de notre expérience.

Puissent de nouveaux éditeurs me lire, m'entendre et me comprendre, pour que, avant que sa voix ne s'éteigne, que sa plume ne s'arrête, M. Minga puisse être rassuré que son écrit reste…

Par Hervé Souchet, Jeune français de passage à Bamako dans le cadre d’un stage au sein de l’association culturelle Acte SEPT.

6.7.07

PRÉSENCE ET SOLITUDE


On n'est jamais seul en réalité. D'ailleurs on ne naît jamais seul. Il y a toujours quelqu'un quelque part loin de nous ou à côté de nous, pour nous voir, nous regarder, nous parler, nous toucher... Il y a toujours quelqu'un quelque part pour penser à nous, rêver à nous, compter sur nous... Il y a toujours quelqu'un quelque part, avec nous, pour nous, grâce à nous, à cause de nous... Il y a toujours quelqu'un quelque part.
Et pourtant, ON EST SI SEUL ! Si seul face à face avec la vie, face à face avec le destin, face à face avec nous-même ! ON EST SI SEUL face à la multitude d'images qui nourrissent la curiosité de notre regard, face aux voix innombrables qui remplissent le vide de nos oreilles, face aux caprices du temps dans la vastitude d'un espace dont nous sommes loin de maîtriser les contours. ON EST SI SEUL devant un paysage de visages étranges parce qu'étrangers à notre univers habituel. SI SEUL devant une présence qui transforme notre existence en absence, une présence qui nous renie et nous relie au néant.
Moi je me sens seul. Toujours seul. Si seul que chaque présence renforce ma conscience de ma solitude. Pour moi, chaque présence porte le germe de la solitude et on n'est jamais plus seul que lorsqu'on est présent.

Crédit Photo: Claude LEDRON

4.7.07

DRAMES PAR-CI, CATASTROPHES PAR-LA


Et si le moi avait tué notre foi ?

Eruptions volcaniques, tremblements de terre, incendies gigantesques, volumineuses inondations, catastrophes aériennes, surtout catastrophes aériennes !!! C'est à croire que la colère des dieux n'a pas de repos. Et ils auraient raison !

Plus le monde se développe, plus l'homme s'enveloppe… dans un particularisme méprisant, dans une indifférence haineuse ; ce qui le pousse sinon à ignorer l'autre son semblable, du moins à le négliger, à le sous-estimer.

Et ce sont ceux-là mêmes que des peuples assoiffés, affamés, exténués par le poids douloureux d'une vie sans grand espoir, ont choisis pour conduire leurs pays, ceux-là mêmes qui sont considérés comme des " Christ ", des maîtres, des guides, ce sont ceux-là mêmes dis-je, qui se comportent en bergers inconséquents et sadiques qui projettent leurs troupeaux dans les gouffres pour les regarder, du haut de leurs trônes de " roitelets ", se débattre contre la mort. Au lieu de les faire paître dans une prairie verdoyante.

Et le pouvoir qui donne des ailes ! Illusion de grandeur, volonté de puissance, rêve de déité ! L'autre est piétiné, injurié, chicoté, bafoué, humilié, vendu. (Néo)Colonisation, travaux forcés, esclavage ! Vive l'impérialisme ! Impérialisme économique, intellectuel, culturel. Impérialisme scientifique ! Dieu est mort et les hommes créent des hommes à leur image ! Sadiques, pervers, cyniques.

Synagogues pleines de larmes, temples pleins de sperme, mosquées pleines de sang, églises pleines de feu ! Vilenies, mensonges, calomnies. Les anges ne sont plus que des diables masqués. Dignité, honneur, humanité, renvoyés aux calendes grecques, immédiateté oblige ! Ici et maintenant, chacun veut sa part. Et c'est l'opposition des forces. La raison de la force devenant la force de la raison. Conflits de compétence, querelles de personnes, guerres tribales, guerres civiles, partout sur la planète, la haine sécrète le virus de la mort.

La science a-t-elle mangé toute la conscience de l'homme ? A-t-on encore une âme si l'on continue d'acheter des armes, rien que pour faire couler du sang et des larmes ? Le moi n'a-t-il pas définitivement tué la foi en nous ? N'est-ce pas parce que nous avons effrontément tourné le dos à nos valeurs culturelles, à nos forces spirituelles, que la nature dont nous avons toujours cru maîtriser la loi nous rappelle à l'ordre ?

Tous les grands progrès en physique, en géologie, en astronomie, en océanographie, en météorologie, en navigations maritime et aérienne, tous ces progrès nous ont-ils mis à l'abri de l'imprévisible et des caprices mortels de la nature ? Nous ont-ils aidés à trouver des solutions définitives aux causes récurrentes des graves catastrophes qui endeuillent quotidiennement l'humanité ?

On ne peut toujours pas éteindre à jamais un volcan. Il n'existe pas encore de boutons à appuyer pour arrêter une pluie, un incendie ou un vent, un tsunami. On n'a pas encore réussi à fabriquer des avions qui pourraient résister à tout et qui n'exploseraient jamais en plein vol…

Pourtant, nous savons être des policiers, les gendarmes du monde. Nous pouvons miser des milliards -peu importe en CFA, en euros ou en dollars- pour avoir des têtes ! Ben Laden invisible continue de faire tuer. La terreur que faisait régner Saddam Hussein s'amplifie après la chute de ce dernier. Des dictatures existent encore avec lesquelles nous coopérons. Mais nous refusons de faire notre examen de conscience. Nous ne savons pas avoir honte de nos échecs. Les humiliations que nous subissons ne nous aident pas à repenser notre façon de penser.

En attendant, la science qui va sauver le monde fait la sieste dans le jardin de l'Oncle Sam. En attendant, les horreurs peuvent continuer à couvrir la surface de la terre qui, prenant la couleur du sang, ne sera plus la planète bleue. Elle sera la Planète Rouge, la planète de la guerre. Tant pis, on trouvera un autre nom pour Mars.

Juste pour rappeler que nous avons trop de limites pour rêver d'atteindre Dieu.

3.7.07

ÉCRIRE OU PÉRIR...

C'est si bien d'écrire ce qu'on sent, ce qu'on ressent... C'est si bien de dire ce qu'on défend contre la violence des vents ennemis. C'est si bien d'extraire de son esprit des idées sous forme de mots pour se libérer des fantômes ailés, des fantômes zélés qui peuplent les rues de nos imaginations.
Oui. Comme ça fait du bien de vomir quand on a la nausée. Comme ça fait du bien de rire quand on est heureux. Comme ça fait du bien de pleurer quand on a mal, quand tout va mal, quand on en a marre !!!
C'est si bien vivre à travers la splendeur excitante des lettres enjouées, légères et frivoles dont le mystère des copulations fonde notre être profond. C'est peut-être pour cela que plus j'écris, plus je me sens libre, ivre de la vie, des aires sans frontières. Plus j'écris, plus je vis.
Ne pas écrire, pour moi, c'est me punir, m'interdire l'élixir du Bonheur. Ne pas écrire, c'est fuir la vie. Ne pas écrire, c'est se laisser périr.
Mon choix est fait. Je ne veux point périr !

15.6.07

LE POIDS DU VIDE

Ne rien dire, se taire, laisser faire, laisser dire, laisser aller, même quand il y a à parler, même quand tout est à dire ou à redire, même quand il faut agir ou réagir, voilà qui fait peser sur mon petit coeur le poids insupportable du vide. Ce vide dont le visage hideux fait frémir de frayeur mon âme perdue dans les vagues du vague destructeur... Ce vide dont le poids est prêt de faire exploser ma poitrine lassée des "inspirs-expirs" de douleurs, de souffrance, de mépris, de haine, de désamour, de désavoeu, de désenchantement perpétuels.

Se taire c'est un peu ne plus être, c'est disparaître un peu. Mais c'est aussi se laisser jouir d'un répit, prendre du recul, observer une retraite... Se taire, c'est parfois tuer dans le coeur du vide le virus du néant. Se taire, c'est aussi se donner une chance de renaître.

Alors, moi, je crois que je vais revenir à la vie après le silence, le vide, le vague, le néant. Ils nous donnent parfois tant de force de réaction, tant d'entrain face à la rudesse du destin ! ! Je veux vivre. Mais sans la moindre peur d'affronter la vérité de la mort.

26.4.07

"GERME D'AMOUR", pour partager notre talent


En effet, depuis toujours, la situation des enfants en difficulté m'a interpellé et a suscité en moi moult interrogations quant à ce qu'il faut faire pour leur faciliter la vie. Ma pièce de théâtre ("ZÊGUÊ OU L'ENFANT DES MALHEURS") écrite en 1987 et classée 4e au plan national au Festival de théâtre scolaire et universitaire de la Côte d'Ivoire posait les fondements de mon questionnement sur le sujet. Mon roman dont le manuscrit a disparu ("LES CHATS NOIRS -Nous sommes tous responsables") a été écrit entre 1997 et 1998, justement pour traduire en mots les cris de mon coeur déchiré par la misère que des adultes inconscients font subir aux enfants. Ma nouvelle ("L'ENFANT DU TROU NOIR") sortie d'un atelier d'écriture organisé par l'association culturelle Acte Sept sur le thème "Une photo, une nouvelle" en 2002, s'inscrit toujours dans ma logique d'amener les adultes à réfléchir sur le sort qu'ils font subir, à tort, à leurs enfants.
J'ai donc toujours rêvé d'aider ces enfants à surmonter l'handicap des frustrations qu'ils subissent au quotidien et à découvrir en eux la lumière d'un potentiel qui peut faire d'eux des femmes et des hommes de valeur qui comptent dans la société. Il m'est plusieurs fois arrivé de prendre un crayon, dans les années 80 et 90, pour dessiner le plan du centre d'accueil pour les enfants en difficulté que je construirai un jour si j'en trouve les moyens humains, financiers et matériels. Les moyens intellectuels pour un tel projet, je crois les avoir depuis longtemps.
Le 19 avril donc, l'idée d'aider ces enfants a ressurgi, et avec force ! Je me suis mis à réfléchir à la manière de l'accoucher et à son nom de baptême. Je me suis saisi d'une feuille de papier et d'un stylo et... "GERME D'AMOUR" est née. Une association culturelle de charité par l'activité créatrice de talents et de personnalités fortes et fières. Le slogan que je retiens aujourd'hui jeudi 26 avril, une semaine après la naissance de "GERME D'AMOUR", c'est "Omnia vincit amor", c'est-à-dire "L'amour triomphe de tout". C'est un vers du grand Virgile, ce poète latin des années 40 avant J.C. dont on connaît l'influence sur la littérature occidentale. Mais "mon" amour qui triomphe de tout est différent de l'amour personnifié de Virgile, cet amour tyran qui persécute hommes et dieux. "Mon" amour à moi, c'est le mouvement d'un coeur qui tend vers un autre coeur, pour partager avec lui un sourire, un geste, un mot, une foi, un talent... "Aimer, c'est aider à vivre" est aussi un slogan qui doit être traduit en acte concret. « GERME D’AMOUR » se chargera d’organiser des activités de création littéraire et artistique (écriture, peinture, sculpture, céramique, photographie, chorégraphie…) et d’animation culturelle (lecture, sketch, jeux de rôle…). Les grands qui ont la chance d’avoir pu exploiter leur talent doivent pouvoir le partager avec les enfants marginaux ou marginalisés. Partager son talent, pour moi, c’est donner de la joie tout en fortifiant sa propre foi. Partager son talent, c'est offrir à l'autre une parcelle d'amour sur laquelle il peut tracer les sillons de son bonheur.
En dehors de ma Querida Awa Diakité, Harandane Dicko qui partage le même bureau que moi au CFP est la première personne à entendre parler de ce projet. Et il est très intéressé, Harandane, et sera certainement la deuxième personne à me soutenir dans ma longue marche ce fin sentier de la charité par la culture du talent qui peut faire germer l’amour.

Crédit photo: Harandane DICKO/CFP2007

29.3.07

DECHEANCE CULTURELLE

On peut agir !

Troublés par les turbulences d'un monde à la recherche de repères oubliés, et ballottés entre les mirages du " fashion time " et la fascination des aspects valorisants de nos traditions, nous, africains d'aujourd'hui, savons-nous vraiment à quelle société nous appartenons ? Avons-nous une idée claire du type de société à construire pour vivre à la fois libres et heureux ?

Nous sommes bourrés de contradictions face à l'urgence du choix d'un modèle dont dépend notre survie, foncièrement néo-libéralistes dans l'âme mais rêvant de cet " Autre monde " qu'appellent de tous leurs vœux les altermondialistes. Fervents défenseurs de la modernité et " up to date " jusqu'à la moelle des os, nous militons en faveur du " retour aux sources " et de la sauvegarde de notre patrimoine culturel.

Et, réfugiés dans des labyrinthes de mots, nous nous livrons à une masturbation intellectuelle dont le seul but est de divertir la sagesse, pour échapper à la violence des graves interrogations du temps. Pour calmer la douleur de notre écartèlement entre des tendances opposées.

Chefs d'états et ministres de la culture africains, à travers des discours enflammés, étalent toujours leurs phantasmes linguistiques en termes de RE - " revalorisation, réhabilitation, reconstitution, reconstruction… " - en parlant de la culture.
Sur le terrain, néant ! Comme si les mots seuls suffisaient pour nous guérir de notre " culturite ", ce mal pernicieux, plus terrible que le sida, qui ronge doucement toutes les cellules de notre corps culturel et met en lambeaux notre identité.
Pourtant, en réalité, la culture demeure l'éternel " parent pauvre " des programmes de développement sous les tropiques. Pourtant, en réalité, le politique, l'économique et le social passent avant le culturel. Comme si ces " priorités " suffisaient pour construire un pays ou une nation sans la vitalité de l'élément culturel.

Ces zombies que nous sommes

Et, sans rien proposer qui puisse faire école hors des frontières du Continent et laissant notre intelligence divaguer sur les territoires infertiles des philosophies oiseuses, nous nous imposons sans gêne des modèles culturels " made in ailleurs ", prêts à copier : Fête de la Musique, Lire en Fête… Si seulement nous pouvions en tirer des expériences autres que commerciales, des bénéfices autres que financiers !
On peut pleurer les victimes des vagues géantes ravageuses, des tremblements de terre spectaculaires, des incendies gigantesques, du sida, de la famine, du terrorisme, etc.
On pleure ces victimes et on se mobilise contre ces " catastrophes ", ces " horreurs ". Mais qui a le temps de s'émouvoir devant le " tsunami culturel " qui est en train d'emporter des pans entiers de nos mémoires ?
Qui a le temps de se demander si toutes ces " catastrophes " ou " horreurs " ne sont pas les conséquences de notre éloignement des valeurs fondatrices de nos sociétés, les conséquences de notre déchéance culturelle ?
L'effondrement de nos repères est considéré par bon nombre d'entre nous comme une suite logique ( ?) de la marche du temps, des mouvements du monde.
Et pourtant, il porte, à bien des niveaux, la marque d'esprits iconoclastes qui ont toujours voulu s'affranchir des interdits traditionnels susceptibles de briser les ailes de leurs ambitions personnelles et jouant les intéressants pour attirer les faveurs du Maître d'hier, Patron aujourd'hui.
Les éminences grises supportent-elles… le folklore ? Non. Sauf si - comble d'hypocrisie et d'inconséquence - on veut conserver le costume du pouvoir. Encore que là, on a recours à ce qu'on appelle avec ironie le " black power ", la face perverse de l'Esprit africain.
Et zombies nous devenons de plus en plus, étranges fantômes dont seul le ventre constitue la preuve et la raison de l'existence, la tête perdue dans les nuages de la modernité et la pointe des pieds frôlant à peine la source tarie d'une culture évanescente.
Qui va nous sauver ? Les spécialistes du " zoo humain " (sociologues, psychologues, psychologues sociaux et autres anthropologues) ont-ils encore assez de génie culturel pour nous aider à nous retrouver et à recoller nos morceaux ? Laissera-t-on se dissoudre dans la dangereuse " solution mondialisée " tous nos repères, tous nos recours, toutes les rames de notre survie ?
L'heure est grave. La postérité est en danger. Alors, acteurs culturels de tous les pays d'Afrique, unissons-nous ! Echangeons. Proposons. Ensemble, nous pouvons construire l'Autre Afrique et faire d'elle la première puissance culturelle du monde. Ce n'est pas un rêve pieux. On peut agir. On doit agir !

Crédit photo: Adama BAMBA/CFP2006

22.3.07

Et si on se parlait ?


A toi, ma Douce Rose bien éclose dont les mille pétales parfumées s'étalent sur mon coeur embaumé,
Puis-je seulement te dire qu'un amour qui se tait est un amour qui se tue. Alors, il faut parler et se parler. Car on ne peut pas se pardonner si l'on ne se comprend pas et on ne peut pas se comprendre si l'on ne se parle pas. Moi je veux te parler parce que je t'aime...

Crédit photo: Salif TRAORÉ/CFP2007

15.3.07

LA CULTURE DU BONHEUR


Le samedi 10 mars, il m'a été donné de vivre des moments de joie véritable. C'était à Sélingué, une localité située à une centaine de kilomètres de Bamako, la capitale malienne, à l'occasion d'une cérémonie solennelle et haute en couleurs, marquant l'apothéose des festivités du trentenaire de l'association suisse Helvetas/Mali.
C'était une joie pure, une joie brute, naturelle, normale, ressentie du dedans vers le dehors... Cela n'avait rien des joies fabriquées par des politiciens en mal de gloire et de renommée qui vont distribuer ici et là, des morceaux de biens matériels pour arracher aux populations ces sourires à travers lesquels ils se voient au rang des demi-dieux qu'ils veulent être pour leurs semblables.
La joie que les populations de Sélingué éprouvaient ce jour-là se justifiait par l'engagement d'Helvetas à leurs côtés pour leur apprendre à se prendre en charge grâce à des activités agricoles, sociales et culturelles. Grâce à la culture par eux-mêmes de leur propre bonheur. C'était loin des joies négociées, arrangées, pour sauver des faces sombres qui prétendent pouvoir illuminer le monde. C'était la JOIE. La vraie. Parce que Helvetas a cru en ces femmes, en ces hommes, en les accompagnant et en les laissant faire le reste du chemin seul avec un éclairage patient et des conseils pleins d'amour et imbibés de solidarité. Helvetas a célébré ses 30 ans au Mali. Les différentes populations qui ont bénéficié de son assistance et de son aide, elles, elles doivent célébrer chaque jour leur vie entière en ayant à l'esprit que le vrai bonheur c'est celui que l'on puise au fond de son coeur et qui s'y trouve parce que nous avons posé des actes positifs qui le génèrent et l'entretiennent. Le vrai bonheur est culturel. Ou humain, disons. Il n'est pas politique.
Sur cette image, je suis devant l'affiche présentant le volet culturel des activités d'Helvetas/Mali, le PAC. Crédit Photo: Batoma/CFP2007

9.3.07

LA PASSION


Jeanne et Baptiste. J'ai rarement vu des gens aussi passionnés, aussi amoureux de leur travail. Tous ceux qui connaissent le merveilleux site interactif Afrique in visu comprendront ce que je veux dire. Ils ont pour eux, en plus de la jeunesse et du rêve d'offrir au monde une meilleure image, une conscience aiguë du travail achevé.
Voilà des gens que je voudrais toujours croiser sur mon chemin chaque jour de ma vie. Ils vous boostent, ils vous animent, ils vous poussent à l'action, au dépassement, à la vie...
Cette photo, je l'ai fait prendre par Harandane Dicko du Cadre de promotion pour la Formation en Photographie (CFP/Bamako), lors de la cérémonie d'adieu organisée par l'ambassade de France à l'honneur de la petite Julie Demaison.
Une image en souvenir de quelques brefs moments d'intenses causeries. Ils doivent être au Sénégal pour un moment avant de remonter au Nord. Mais ils reviendront au bord du Djoliba pour vivre les 7èmes Rencontres africaines de la photographie ... BON VOYAGE JEANNE ET BAPTISTE ET A TRES BIENTÔT !
Crédit Photo: Harandane DICKO/CFP2007

5.3.07

HONNEUR ET DIGNITÉ (1)

Le 9 mai 2004, après deux ans, jour pour jour, dans un organe de presse malien, je suis allé voir le directeur de publication pour lui dire merci de m’avoir fait confiance, merci de m’avoir ouvert sa porte, son journal et son cœur, moi l’inconnu atterrissant de l’inconnu. Cet homme humble et riche de cœur, je l'avais toujours considéré comme un grand-frère, mais je ne pouvais plus continuer avec lui de relever un défi qui, avec le temps, était devenu commun à nous deux.
Alors, ce 9 mai là, j’étais convaincu qu’il fallait savoir s’arrêter. Je me suis toujours dit que ceux qui s’accrochent à des postes, à des titres, à des privilèges, même quand ça ne va plus, même quand ils n’ont plus la paix du cœur, je me suis toujours dit que ceux-là étaient des misérables qui ne savent pas inventer la vie, qui ne peuvent pas donner du souffle au destin, qui ne veulent pas se battre contre eux-mêmes pour vaincre leurs adversaires. Moi, je suis un « challenger » dans mon âme et dans mon cœur. Les défis, c’est ma vie. Sans être un cascadeur ou un kamikaze. Et même là encore ! Ma foi en mes capacités, en mes potentialités, en mes dons divers, ne m’autorise pas à douter de moi et à refuser d’affronter les épreuves du temps.
Pour moi, aucune fonction, aucun titre, aucun privilège ne valent l’honneur et la dignité. Je crois que, comme la foi, l’honneur et la dignité sont des dons de Dieu. Ils ne se discutent pas, ne se marchandent pas, ne se négocient pas. Pour moi, l’honneur et la dignité sont les deux ailes de notre vie qui peuvent nous aider à nous envoler loin de la puanteur et de la pourriture, quand on nous a dépouillés de tout. Ces ailes-là, nous ne devons laisser personne nous les briser. PERSONNE !

Le lendemain de ce 9 mai, j’ai écrit les mots qui suivent dans mon journal "L’Exutoire II" :

« 9 mai 2002-9 mai 2004. La boucle est bouclée. Signe de Dieu ? Loi des nombres ? Inébranlable destin qui châtie, qui nargue, qui rappelle à l’ordre sacro-saint des choses du monde ! Les gentils ont raison du misérable. Les plus forts ont gagné. Comme toujours. Mais le misérable a du cran, il a du cœur, une impitoyable dignité, un honneur sans borne qui le protègent contre les souillures des gentils grossiers qui vivent au dépens de leurs langues acérées et criminelles.
Gentils hypocrites allergiques aux talents des autres, ceux qu’ils applaudissent quand ils les ont face à face et qu’ils maudissent quand ils les ont dans le dos, loin des yeux.
Gentils hypocrites malades du bonheur des autres, jaloux de la joie des autres, méprisant le bonheur quand il n’est pas de leur côté.
Gentils hypocrites grognons, ruminant, rugissant contre tous ceux qui leur portent ombrage…
Mais vivre c’est voir, comprendre et accepter. C’est savoir. Savoir dépasser, savoir pardonner, savoir oublier les charges inhibantes du passé qui font reculer. Vivre, c’est espérer, c’est projeter sa force de vaincre au-delà du présent, dans le vaste champ commun de demain, dans le train sans frein de l’éternel avenir… Nous devons pouvoir faire de chaque frustration, la nouvelle source d’une plus grande rage de prendre le dessus sur l’adversité... »

En relisant aujourd’hui ces lignes qui constituent les premières traces de mon exil, je suis fier d’une chose au moins : je tiens toujours à mon honneur et à ma dignité !

L’AMITIÉ

J’estime qu’une amitié sincère peut nous aider à supporter la misère de notre quotidien. C’est un long voyage de partage, de confiance et de confidences, un voyage au cours duquel nous pouvons découvrir dans le mystère fascinant de l’altérité, le miroir magique qui nous révèle notre propre être profond et grâce auquel nous pouvons renaître en arrondissant nos angles.
Voilà pourquoi je considère l’amitié comme une discipline de l’école de la vie, comme l’amour, comme la souffrance, comme la solitude, comme… la prison.

27.2.07

LA BEAUTÉ

Il semble que la beauté joue un rôle de plus en plus déterminant dans la vie sentimentale. Plus on est beau, plus on a de la chance (?) quant à faire chavirer une multitude de cœurs. Car elles les adorent les jeunes filles, les « jolis-garçons-sans-produits-ghanéens » ! Elles aiment raconter à leurs copines comment ils sont beaux, comment ils sont mignons, comment ils brillent… Comme si la beauté, en plus d’être le premier critère de l’amour (il paraît que c’est bien comme ça de nos jours), était son principal justificatif. Comme si la beauté était une source de bonheur en amour. Comme si la beauté à elle seule suffisait pour transformer un gros chagrin en extase infinie, un vice en vertu, un défaut en qualité…
Moi, la beauté, je la considère comme un accident ou plutôt comme une grâce accidentelle de la nature, un masque fragile et fugitif qu’un rien peut suffire à faire tomber n'importe où et à tout moment. D'autre part, j'estime que la beauté subit toujours la transfiguration du temps, la corrosion des années qui passent. C’est en cela que je lui préfère la laideur qui est un état physique figé à travers l’espace et le temps, immuable malgré tout…
D’ailleurs, existe-t-il vraiment une beauté qui ne porte en elle une part de laideur ? Y a-t-il vraiment une laideur sans beauté ? Je ne crois pas. En toute beauté il y a à découvrir une laideur et en toute laideur, il y a une beauté à voir. Voilà pourquoi il ne peut exister de beauté absolue, encore moins de laideur absolue.
Se prenant au piège de leur propre intelligence, les hommes aiment déclarer que « la beauté, comme le goût et la couleur, ne se discute pas ». Eux qui veulent imposer aux autres ce qu’ils considèrent comme l’ultime degré de la beauté. Comme si la beauté ne pouvait se discuter que quand ce ne sont pas eux qui nous la font découvrir…
J’admets que ma fibre poétique me fait tomber de charme devant l’harmonie lumineuse d’un corps de femme ou de plante, devant la symétrie envoûtante d’une paire de seins, d’yeux ou de fesses, devant la forme charnue des pétales d’une rose qui me fait penser à des lèvres qui s’entrouvrent pour me laisser passer au moment critique d’un tendre baiser long, langoureux et amoureux…
J’adore la lumière du teint d’ébène de la reine de mes rêves, l’éclat des yeux d’amande de ma fiancée perdue, la brillance de la longue chevelure d’ambre de la dulcinée inaccessible… La finesse du nez de mon âme sœur invisible saisit mon regard et les rondeurs voyantes de la passante inconnue font frémir mon cœur… Mais de toutes ces sensations physiques, naît un seul sentiment et un seul : le désir ! Pas de l’amour, mais du désir…
Juste pour dire que je ne suis pas insensible à l’harmonie dans un corps de plante ou de femme. Je sais la voir, je sais la regarder, je sais l’apprécier… Mais je sais aussi aller au-delà de cette harmonie pour apercevoir la note cachée de disharmonie, la cerise sur le gâteau sans laquelle la friandise n’a pas de goût ! Un grain de beauté est la cerise de la laideur comme un brin de laideur est la cerise de la beauté.
Alors, extasiez-vous devant n’importe quelle beauté mais sachez qu’elle contient sa dose de laideur…

26.2.07

LE VERTIGE...

Un ver qui rêve d’être un homme ou un homme qui rêve d’être un ver ?
Parfois me hante l’angoisse freudienne des mondes oniriques où résident les crapauds de notre mental…
Parfois je m’abandonne au vertige des milliards de pensées qui me tourbillonnent dans l’esprit, me torturent l’âme, me durcissent le cœur et empoisonnent ma vie…
Parfois me visite l’espoir millérien des sillons qui conduisent au firmament de notre intérieur…
Parfois je voyage dans le train magique des idées lumineuses qui me purifient l’esprit, me soulagent l’âme, me réjouissent le cœur et illuminent ma vie…
L’homme peut-il échapper aux turbulences du monde immonde et monstrueux qui mange les anges, ce monde pourri qui se nourrit de la bonté et de la beauté des jolis-cœurs ?
Peut-on éviter la violence du vent qui viole nos vies, qui vide nos vastes greniers d’énergie, qui rend vaine notre volonté de devenir quelqu’un qui compte ?
Parfois les pleurs du corbeau j’entends qui m’attristent et jettent de l’ombre sur ma vie déjà trop sombre…
Parfois le chant du rossignol j’entends qui m’emplit de soleil, qui éveille mon cœur aux grands bonheurs de l’amour…
Mon Dieu, que dis-je ? Où suis-je ? Où vais-je ? Qui suis-je ? Que sais-je ?
Tenez, j’ai le vertige. Encore. Ça recommence…

21.2.07

CULTURE ET MONDIALISATION

Les lignes qui suivent, cela fait déjà plusieurs mois que je les ai publiées sur le site du magazine Internet www.bamako-culture.org, ce portail que j'ai animé avec foi et conviction des années durant. Aujourd'hui encore, mon appréciation sur le lien mondialisation-culture n'a pas changé. Voilà pourquoi je reprends ces mêmes mots ici...


J'ai toujours pensé que notre culture est la coque de notre identité. Voilà pourquoi pour moi, vivre sa culture, c'est révéler son identité et offrir à l'Autre des repères quant à ses racines.

J'ai toujours pensé aussi que la culture est à une civilisation ce qu'est l'esprit au corps, et que, si l'esprit est incorruptible et inaliénable, la culture l'est encore davantage. Voilà pourquoi, personnellement, la mondialisation ne m'a jamais fait peur, comme elle fait peur à bien d'acteurs culturels du Tiers-Monde qui craignent de voir des valeurs "phagocytées" par des puissances "envahissantes".

Je pense, moi, que c'est en économie que la mondialisation peut favoriser ou renforcer la domination des pays riches sur les pays pauvres. Parce qu'il s'agit d'échanges de valeurs quantifiables, mesurables, cumulables et périssables dans le temps. Ici, c'est le pouvoir d'achat qui fait la loi, tandis qu'en culture, on est loin des spéculations conduites par la volonté d'engranger le maximum de bénéfice possible.

Parce que la culture repose non pas sur des calculs d'intérêts, mais sur la réflexion et la création à partir soit d'acquis dont les origines remontent à la nuit des temps, soit d'un imaginaire portant nécessairement la marque d'un temps et d'un espace.

Comment donc les échanges culturels dans le cadre de la mondialisation peuvent-ils asservir une partie au détriment de l'autre ? A-t-on peur que les autres ne nous exploitent et ne volent tout notre patrimoine culturel ? Peut-on, en vérité, voler ou tricher en matière de culture ? Une copie peut-elle valoir l'original ? Que représente une œuvre d'art volée ou copiée, devant la source qui l'a inspirée et qui, elle, reste inviolable ?

Celui qui vole un objet nous appartenant ne saura jamais ni l'estimer à sa juste valeur, ni en profiter ouvertement, et nous aurons toujours sur notre voleur, l'avantage de la vérité historique qui est et demeurera infalsifiable.

En Afrique, on semble limiter les effets de la mondialisation au snobisme révoltant de quelques "petits artistes" qui se laissent transporter par les tourbillons fous de la "fantasia europea" ou du "american way of life". C'est bien dommage !

La culture, source d'enrichissement intellectuel, peut être un puissant instrument de pacification dans un monde qui se déchire chaque jour davantage parce que, sans doute, nous n'avons pas encore compris que, si des intérêts matériels nous opposent, le fond de nos réalités culturelles traduisant l'amitié et l'unité, doit nous rapprocher.

Je ne crois pas que la mondialisation puisse aboutir à "une radicalisation à l'échelle planétaire qui conduirait à une culture internationale et homogénéisée", comme le souligne Gerardo Mosquera, un homme de culture argentin, dans son texte "Notes sur la mondialisation, l'art et la différence culturelle" publié dans Zones de silence, avant de proposer une "mondialisation-différence".

Il n'y aura jamais de "culture internationale qui finirait par éliminer les traditions locales comme réservoirs d'identités", et l'argument de l'anglais qui est en passe de devenir la langue auxiliaire universelle n'a rien de convaincant !

Je conçois plutôt la mondialisation au niveau culturel comme un forum où chaque peuple doit, par l'intermédiaire de ses porte-voix que sont les hommes de culture, donner aux autres ce qu'il a de meilleur et de différent.

Je vois un enchevêtrement d'éléments culturels complémentaires aussi variés que possible, aboutissant, non pas à une unicité de vision du culturel, mais à l'unité du culturel à travers la diversité sauvegardée des modèles de traditions proposés.

J'estime que chaque homme de culture doit œuvrer en faveur d'un échange plus vaste et pluridirectionnel, au lieu de rester coincé dans son cocon, au nom de ce qui apparaît à mes yeux comme de la pure "mondialophobie".

20.2.07

LA FASCINATION DU NU

Comme c'est merveilleux de travailler dans l'univers vertigineux des images ! Au coeur des photos qui expriment divers degrés de phantasmes d'artistes qui, pour la plupart, n'échappent pas à la fascination du nu féminin. Alors, de plus en plus, je me pose la question de savoir ce qui explique une telle orientation qui semble contenir un soupçon de pathologie. Pourquoi le corps nu de la femme est-il si présent dans les oeuvres photographiques des plus grands chasseurs d'images du monde entier ? Est-ce la matérialisation d'une propension au sexe ou la captivation de la beauté bandante de rondeurs enivrantes ? Est-ce la manifestation d'un voyeurisme contagieux qui brise la glace des pudeurs ou le résultat de l'ivresse devant l'harmonie et la splendeur du paysage d'un corps féminin ? Ces questions aussi excitantes que ces images qui mangent mon regard, je ne sais où leur trouver une réponse. Peut-être de l'autre côté de ce bosquet triangulaire qui dessine une ombre lascive sur la lumière de ce corps majestueux qui recule quand je l'approche...

19.2.07

ORTHO'GÉNIES ! 2007

Je suis heureux de savoir que la quatrième Édition du championnat d'orthographe de CARAMEL va bientôt commencer avec toutes les six (6) communes du District de Bamako.
C'est un grand défi à relever vis-à-vis de nous-mêmes pour nous convaincre de notre capacité à réaliser nos rêves et vis-à-vis des sceptiques, pour leur signifier que dans la vie, il est des moments où il faut arrêter de douter pour se lancer dans une action positive. Etre responsable, c'est aussi être capable de se lancer dans une aventure originale en se disant qu'à tout moment, nous pouvons réussir et attirer des courants de sympathie ou échouer avec le risque de voir les autres se moquer de nous.
Je crois que le tout c'est de pouvoir les conséquences des risques que nous prenons au quotidien.

Alors le jeudi 22 février, ORTHO'GÉNIES ! commencent dans trois centres différents...

LA FOI...



Se lever le matin avec toute la fatigue de la veille, se rendre compte qu'un autre jour se lève avec son lot d'incertitudes, d'angoisse et de tracasseries pour la survie et, malgré tout, sourire au soleil, c'est la marque d'une incroyable foi en Dieu et en soi-même.

Très souvent, c'est en me levant pour commencer une nouvelle journée que je me rends compte que j'ai besoin de m'assurer de ma victoire sur la journée pour pouvoir la gagner vraiment. C'est à ce moment-là que je m'offre le visage de Dieu comme source d'énergie et de volonté.

Alors, plein de cette foi qui propulse et fait surmonter tous les obstacles, j'anime mon coeur de la joie d'un combat gagné d'avance. Cette foi inébranlable, inaltérable, incorruptible, je veux la partager avec le monde, avec vous.