27.2.07

LA BEAUTÉ

Il semble que la beauté joue un rôle de plus en plus déterminant dans la vie sentimentale. Plus on est beau, plus on a de la chance (?) quant à faire chavirer une multitude de cœurs. Car elles les adorent les jeunes filles, les « jolis-garçons-sans-produits-ghanéens » ! Elles aiment raconter à leurs copines comment ils sont beaux, comment ils sont mignons, comment ils brillent… Comme si la beauté, en plus d’être le premier critère de l’amour (il paraît que c’est bien comme ça de nos jours), était son principal justificatif. Comme si la beauté était une source de bonheur en amour. Comme si la beauté à elle seule suffisait pour transformer un gros chagrin en extase infinie, un vice en vertu, un défaut en qualité…
Moi, la beauté, je la considère comme un accident ou plutôt comme une grâce accidentelle de la nature, un masque fragile et fugitif qu’un rien peut suffire à faire tomber n'importe où et à tout moment. D'autre part, j'estime que la beauté subit toujours la transfiguration du temps, la corrosion des années qui passent. C’est en cela que je lui préfère la laideur qui est un état physique figé à travers l’espace et le temps, immuable malgré tout…
D’ailleurs, existe-t-il vraiment une beauté qui ne porte en elle une part de laideur ? Y a-t-il vraiment une laideur sans beauté ? Je ne crois pas. En toute beauté il y a à découvrir une laideur et en toute laideur, il y a une beauté à voir. Voilà pourquoi il ne peut exister de beauté absolue, encore moins de laideur absolue.
Se prenant au piège de leur propre intelligence, les hommes aiment déclarer que « la beauté, comme le goût et la couleur, ne se discute pas ». Eux qui veulent imposer aux autres ce qu’ils considèrent comme l’ultime degré de la beauté. Comme si la beauté ne pouvait se discuter que quand ce ne sont pas eux qui nous la font découvrir…
J’admets que ma fibre poétique me fait tomber de charme devant l’harmonie lumineuse d’un corps de femme ou de plante, devant la symétrie envoûtante d’une paire de seins, d’yeux ou de fesses, devant la forme charnue des pétales d’une rose qui me fait penser à des lèvres qui s’entrouvrent pour me laisser passer au moment critique d’un tendre baiser long, langoureux et amoureux…
J’adore la lumière du teint d’ébène de la reine de mes rêves, l’éclat des yeux d’amande de ma fiancée perdue, la brillance de la longue chevelure d’ambre de la dulcinée inaccessible… La finesse du nez de mon âme sœur invisible saisit mon regard et les rondeurs voyantes de la passante inconnue font frémir mon cœur… Mais de toutes ces sensations physiques, naît un seul sentiment et un seul : le désir ! Pas de l’amour, mais du désir…
Juste pour dire que je ne suis pas insensible à l’harmonie dans un corps de plante ou de femme. Je sais la voir, je sais la regarder, je sais l’apprécier… Mais je sais aussi aller au-delà de cette harmonie pour apercevoir la note cachée de disharmonie, la cerise sur le gâteau sans laquelle la friandise n’a pas de goût ! Un grain de beauté est la cerise de la laideur comme un brin de laideur est la cerise de la beauté.
Alors, extasiez-vous devant n’importe quelle beauté mais sachez qu’elle contient sa dose de laideur…

26.2.07

LE VERTIGE...

Un ver qui rêve d’être un homme ou un homme qui rêve d’être un ver ?
Parfois me hante l’angoisse freudienne des mondes oniriques où résident les crapauds de notre mental…
Parfois je m’abandonne au vertige des milliards de pensées qui me tourbillonnent dans l’esprit, me torturent l’âme, me durcissent le cœur et empoisonnent ma vie…
Parfois me visite l’espoir millérien des sillons qui conduisent au firmament de notre intérieur…
Parfois je voyage dans le train magique des idées lumineuses qui me purifient l’esprit, me soulagent l’âme, me réjouissent le cœur et illuminent ma vie…
L’homme peut-il échapper aux turbulences du monde immonde et monstrueux qui mange les anges, ce monde pourri qui se nourrit de la bonté et de la beauté des jolis-cœurs ?
Peut-on éviter la violence du vent qui viole nos vies, qui vide nos vastes greniers d’énergie, qui rend vaine notre volonté de devenir quelqu’un qui compte ?
Parfois les pleurs du corbeau j’entends qui m’attristent et jettent de l’ombre sur ma vie déjà trop sombre…
Parfois le chant du rossignol j’entends qui m’emplit de soleil, qui éveille mon cœur aux grands bonheurs de l’amour…
Mon Dieu, que dis-je ? Où suis-je ? Où vais-je ? Qui suis-je ? Que sais-je ?
Tenez, j’ai le vertige. Encore. Ça recommence…

21.2.07

CULTURE ET MONDIALISATION

Les lignes qui suivent, cela fait déjà plusieurs mois que je les ai publiées sur le site du magazine Internet www.bamako-culture.org, ce portail que j'ai animé avec foi et conviction des années durant. Aujourd'hui encore, mon appréciation sur le lien mondialisation-culture n'a pas changé. Voilà pourquoi je reprends ces mêmes mots ici...


J'ai toujours pensé que notre culture est la coque de notre identité. Voilà pourquoi pour moi, vivre sa culture, c'est révéler son identité et offrir à l'Autre des repères quant à ses racines.

J'ai toujours pensé aussi que la culture est à une civilisation ce qu'est l'esprit au corps, et que, si l'esprit est incorruptible et inaliénable, la culture l'est encore davantage. Voilà pourquoi, personnellement, la mondialisation ne m'a jamais fait peur, comme elle fait peur à bien d'acteurs culturels du Tiers-Monde qui craignent de voir des valeurs "phagocytées" par des puissances "envahissantes".

Je pense, moi, que c'est en économie que la mondialisation peut favoriser ou renforcer la domination des pays riches sur les pays pauvres. Parce qu'il s'agit d'échanges de valeurs quantifiables, mesurables, cumulables et périssables dans le temps. Ici, c'est le pouvoir d'achat qui fait la loi, tandis qu'en culture, on est loin des spéculations conduites par la volonté d'engranger le maximum de bénéfice possible.

Parce que la culture repose non pas sur des calculs d'intérêts, mais sur la réflexion et la création à partir soit d'acquis dont les origines remontent à la nuit des temps, soit d'un imaginaire portant nécessairement la marque d'un temps et d'un espace.

Comment donc les échanges culturels dans le cadre de la mondialisation peuvent-ils asservir une partie au détriment de l'autre ? A-t-on peur que les autres ne nous exploitent et ne volent tout notre patrimoine culturel ? Peut-on, en vérité, voler ou tricher en matière de culture ? Une copie peut-elle valoir l'original ? Que représente une œuvre d'art volée ou copiée, devant la source qui l'a inspirée et qui, elle, reste inviolable ?

Celui qui vole un objet nous appartenant ne saura jamais ni l'estimer à sa juste valeur, ni en profiter ouvertement, et nous aurons toujours sur notre voleur, l'avantage de la vérité historique qui est et demeurera infalsifiable.

En Afrique, on semble limiter les effets de la mondialisation au snobisme révoltant de quelques "petits artistes" qui se laissent transporter par les tourbillons fous de la "fantasia europea" ou du "american way of life". C'est bien dommage !

La culture, source d'enrichissement intellectuel, peut être un puissant instrument de pacification dans un monde qui se déchire chaque jour davantage parce que, sans doute, nous n'avons pas encore compris que, si des intérêts matériels nous opposent, le fond de nos réalités culturelles traduisant l'amitié et l'unité, doit nous rapprocher.

Je ne crois pas que la mondialisation puisse aboutir à "une radicalisation à l'échelle planétaire qui conduirait à une culture internationale et homogénéisée", comme le souligne Gerardo Mosquera, un homme de culture argentin, dans son texte "Notes sur la mondialisation, l'art et la différence culturelle" publié dans Zones de silence, avant de proposer une "mondialisation-différence".

Il n'y aura jamais de "culture internationale qui finirait par éliminer les traditions locales comme réservoirs d'identités", et l'argument de l'anglais qui est en passe de devenir la langue auxiliaire universelle n'a rien de convaincant !

Je conçois plutôt la mondialisation au niveau culturel comme un forum où chaque peuple doit, par l'intermédiaire de ses porte-voix que sont les hommes de culture, donner aux autres ce qu'il a de meilleur et de différent.

Je vois un enchevêtrement d'éléments culturels complémentaires aussi variés que possible, aboutissant, non pas à une unicité de vision du culturel, mais à l'unité du culturel à travers la diversité sauvegardée des modèles de traditions proposés.

J'estime que chaque homme de culture doit œuvrer en faveur d'un échange plus vaste et pluridirectionnel, au lieu de rester coincé dans son cocon, au nom de ce qui apparaît à mes yeux comme de la pure "mondialophobie".

20.2.07

LA FASCINATION DU NU

Comme c'est merveilleux de travailler dans l'univers vertigineux des images ! Au coeur des photos qui expriment divers degrés de phantasmes d'artistes qui, pour la plupart, n'échappent pas à la fascination du nu féminin. Alors, de plus en plus, je me pose la question de savoir ce qui explique une telle orientation qui semble contenir un soupçon de pathologie. Pourquoi le corps nu de la femme est-il si présent dans les oeuvres photographiques des plus grands chasseurs d'images du monde entier ? Est-ce la matérialisation d'une propension au sexe ou la captivation de la beauté bandante de rondeurs enivrantes ? Est-ce la manifestation d'un voyeurisme contagieux qui brise la glace des pudeurs ou le résultat de l'ivresse devant l'harmonie et la splendeur du paysage d'un corps féminin ? Ces questions aussi excitantes que ces images qui mangent mon regard, je ne sais où leur trouver une réponse. Peut-être de l'autre côté de ce bosquet triangulaire qui dessine une ombre lascive sur la lumière de ce corps majestueux qui recule quand je l'approche...

19.2.07

ORTHO'GÉNIES ! 2007

Je suis heureux de savoir que la quatrième Édition du championnat d'orthographe de CARAMEL va bientôt commencer avec toutes les six (6) communes du District de Bamako.
C'est un grand défi à relever vis-à-vis de nous-mêmes pour nous convaincre de notre capacité à réaliser nos rêves et vis-à-vis des sceptiques, pour leur signifier que dans la vie, il est des moments où il faut arrêter de douter pour se lancer dans une action positive. Etre responsable, c'est aussi être capable de se lancer dans une aventure originale en se disant qu'à tout moment, nous pouvons réussir et attirer des courants de sympathie ou échouer avec le risque de voir les autres se moquer de nous.
Je crois que le tout c'est de pouvoir les conséquences des risques que nous prenons au quotidien.

Alors le jeudi 22 février, ORTHO'GÉNIES ! commencent dans trois centres différents...

LA FOI...



Se lever le matin avec toute la fatigue de la veille, se rendre compte qu'un autre jour se lève avec son lot d'incertitudes, d'angoisse et de tracasseries pour la survie et, malgré tout, sourire au soleil, c'est la marque d'une incroyable foi en Dieu et en soi-même.

Très souvent, c'est en me levant pour commencer une nouvelle journée que je me rends compte que j'ai besoin de m'assurer de ma victoire sur la journée pour pouvoir la gagner vraiment. C'est à ce moment-là que je m'offre le visage de Dieu comme source d'énergie et de volonté.

Alors, plein de cette foi qui propulse et fait surmonter tous les obstacles, j'anime mon coeur de la joie d'un combat gagné d'avance. Cette foi inébranlable, inaltérable, incorruptible, je veux la partager avec le monde, avec vous.