26.7.07
PRÉJUGÉ ET PHILOSOPHIE
philosophe ? Question d'internaute. Ma réponse...
Le mot "préjugé" ne pose aucun problème au niveau de sa définition et de sa compréhension. Quant au mot "philosophe", il est si élastique qu'on peut y fourrer tout ce qu'on veut.
Qui est philosophe ? N'importe quel fou capable de chantage, d'amalgame, d'élucubrations honteuses peut être considéré par ses ouailles comme un philosophe ! N'importe quel hérétique ayant le don du verbe facile ou de persuasion peut être considéré par des naïfs comme un philosophe !
En ce qui me concerne, tout homme imbu de préjugés (de race, de religion, de sexe, de classe sociale...) est un minus habens, un minable qui ne mérite pas l'honneur d'être appelé philosophe. Parce que le préjugé est incompatible avec l'amour, avec l'acceptation de la différence, avec la liberté d'être, la liberté de penser. Parce que le préjugé tue alors qu'un philosophe au sens noble du terme prêche l'amour de la sagesse, la pensée enrichissante...
Et les préjugés en matière de religion sont les plus dangereux dans la mesure où ils plongent l'esprit dans un obscurantisme amer et cruel. Moi je pense que la philosophie se définit par rapport à des réflexions sur la vie et sur le monde qui, malgré leur degré de subjectivité, ajoutent au "musée des pensées" de l'Humanité, sans distiller dans l'esprit du peuple la rancoeur, la haine, le mépris, la distance, l'éloignement.
Alors oui, les préjugés en matière de religion peuvent suffire à faire d'un homme un philosophe. Mais un tel philosophe est un philosophe des malheurs et de la destruction, un philosophe de la honte.
25.7.07
LE RISQUE ET LA PERSONNALITÉ
Question d'internaute. Ma réponse.
Le risque moteur à l'affirmation d'une personnalité ? Moi je ne crois pas. Je dirais plutôt que le risque est un élément catalyseur dans le processus d'affirmation d'une personnalité. Le risque, quand il est considéré comme tel par la personne même qui agit, est un instrument de mesure de la confiance en soi. Quand le risque n'est risque que pour l'entourage de l'acteur, c'est l'expression d'un accomplissement de la personnalité ou d'une totale confiance en soi. La personnalité du cascadeur a atteint un degré tel que la notion de risque n'existe plus pour lui, par rapport à ce qu'il fait. C'est un simple défoulement ordinaire. Même si cela peut faire frémir ou mourir de peur, des coeurs sensibles.
De façon plus prosaïque, je considère le risque comme un exercice qui contribue à la maturation de la volonté. En effet, la volonté de l'homme ne s'affirme qu'à travers des actes osés. Plus on prend de risque, plus on alimente notre volonté. De ce point de vue, je dirais que le risque est le moteur de la volonté qui, à son tour, est le moteur du pouvoir.
"Qui veut, peut", dit-on. Mais il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir. Quand la volonté se manifeste, il faut agir. Or tout action est risque. On peut donc dire qu'entre la volonté et le pouvoir, il y a le pont du risque à traverser.
Mais il faut savoir raison garder dans la prise de risque. "Qui ne risque rien n'a rien", c'est vrai. Cependant, qui trop risque se perd. En toute chose, il ne faut pas oublier d'appliquer la loi du juste milieu.
24.7.07
AMOUR OU PREUVES D'AMOUR ?
L'amour est une simple notion. Une abstraction. Une idée. Cette idée est certainement née de signes concrets, physiques, visibles, appréciables. Ces signes sont des preuves qui ont donné vie au mot. Dès l'instant où ces signes qui sont la manifestation d'un sentiment, d'un attachement à un être ou à une chose, n'existent pas, on ne peut pas parler d'amour.
L'amour n'existe donc que par ses preuves.
DITES-MOI, TAUPE...
Une civilisation, grande ou petite (comme une famille grande ou petite) n'est conquise (ou détruite) de l'extérieur que s'il y a un agent interne qui prépare le lit de la conquête (ou de la destruction). Un proverbe africain dit ceci : "Une araignée n'entre dans une maison que si elle présente une fissure dans le mur". Et cette fissure dans le mur, en général, provient soit d'un défaut de construction, soit d'un manque d'entretien.
COMMENT JUGER UN PRÉJUGÉ
Un préjugé est un jugement qui précède la connaissance de quelqu'un ou de quelque chose. S'il est vrai que nous vivons dans "une société où tout va vite", il est aussi vrai que la survie de cette société à travers un équilibre permanent dépend de notre capacité à marquer la pause nécessaire pour porter un jugement vrai, sain, honnête et humain. Le temps de réfléchir est indispensable en toute chose. Sinon, quelle serait la différence entre l'homme et l'animal ? Entre notre état culturel et notre état naturel ? Les conflits les plus horribles sont toujours partis de préjugés. Puissions-nous nous battre au quotidien pour éliminer toutes les formes de préjugés sur la terre !
20.7.07
LA DISTANCE, LE TEMPS ET L'AMOUR
Je sais par expérience que le temps et la distance sont les plus grands ennemis de l'amour. Mais cela dépend de la façon dont la séparation est gérée au quotidien par les deux partenaires. Quand le silence s'ajoute à la distance, cela peut inquiéter. Mais la généralité n'exclut pas que certaines amours soient suffisamment fortes et solides pour survivre au temps et à la distance, même aggravés par le silence. Encore une fois, le mystère de l'amour entre en jeu.
Bonne chance à tous les amoureux que les vacances vont séparer, malgré eux !
LA FOI ET MOI
Question d'internaute. Ma réponse...
Dans ma vie de tous les jours, la foi m'apporte de l'assurance et la force de me battre sans répit pour surmonter n'importe quel obstacle. La foi m'aide à minimiser chaque embûche, chaque barrière, chaque piège. OUI, la foi me donne de la force ! Une force qui repose sur le principe "à coeur vaillant, rien d'impossible". La foi peut vous aider à enterrer votre moi au profit de la loi divine. Grâce à la foi, votre croix devient plus facile à supporter et vos chemins rocailleux se transforment en voies royales. La foi nourrit, la foi guérit. La foi propulse !
À QUI APPARTIENT LE MONDE ?
Le monde devrait appartenir à ceux qui vivent, à ceux qui respectent l'autre parce qu'ils voient en lui l'image de Dieu. Le monde devrait appartenir à ceux qui respectent la vie et savent la vivre.
Malheureusement, le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt pour mentir, pour calomnier, pour tuer par jalousie, par mépris ou par orgueil.
Malheureusement, le monde appartient à ceux qui ont une vie immonde, qui ne connaissent pas le monde, qui veulent emprisonner la terre dans leur égo énorme et difforme.
Malheureusement, le monde appartient à ceux qui n'acceptent la différence que lorsqu'elle leur donne de l'ascendant sur les autres.
Malheureusement, le monde appartient à tous ceux qui, ne voyant dans l'altérité que la mort de leur autorité, se dressent contre tout ce qui est autre.
Malheureusement, le monde n'appartient plus à ceux qui luttent pour faire honneur à la vie, à ceux qui peinent au quotidien pour ajouter au pain de l'humanité.
Malheureusement, le monde appartient à ceux qui croient que Dieu est bête. C'est dommage, mais c'est comme ça !
AMOUR ET ALLER-RETOUR
Cela peut dépendre de pourquoi tu es partie et de comment tu reviens.
Cela peut dépendre aussi de sa vie depuis ton départ et du pouvoir de ton 'je t'aime" par rapport à celui du "je t'aime" qu'il entend déjà sortir d'autres lèvres peut-être plus jouissives, plus extasiantes, plus fidèles et plus proches des siennes.
Cela peut dépendre de comment il t'a estimée, aimée, sublimée...
Mais cela dépend surtout du mystère de l'amour qui reste toujours entier.
19.7.07
NARCISSE ET MOI...
NON ! Le contraire aurait surpris le monde. Et puis, il arrive que je me dise ; "Dieu merci. J'aurais trompé bien des gens rien qu'à travers une photo !!" L'essentiel, c'est d'être soi-même et de pouvoir s'apprécier. Se soucier de sa "photogénie", c'est se nourrir d'un complexe de trop et souffrir inutilement. Un singe transformé en ange par une photo n'en reste pas moins un singe dans la réalité.
Dire qu'on est photogénique, c'est un peu dire qu'on beau, non ? Dans tous les cas, Narcisse et moi, nous ne mangerons jamais dans la même assiette. La beauté, vous savez déjà ce que j'en pense.
LE RÊVE ET LA VIE
Je ne crois pas. Je pourrais par contre affirmer que le rêve est l'un des septs piliers de la vie (ma propre classification) : le rêve, l'intuition, l'amour, la prière, la foi, la volonté, le courage.
Le rêve est un moyen de communication entre la matière pensante (nous) et l'immatériel agissant (les divinités du monde irréel mandatées par Dieu). En quoi le rêve peut-il être un moteur de notre existence, étant donné que nous ne nous souvenons que très rarement de nos rêves ?
SCIENCE ET SPIRITUALITÉ
Les progrès de la science nous révèlent l'extrême fragilité de notre nature. Et, étant donné que cette science ne peut pas nous conférer l'immortalité, nous cherchons dans la religion ou la spiritualité, les secrets de l'éternité.
Certains vont à la spiritualité (ou à la religion) par peur de mourir dans le piège du feu éternel tendu par la science. D'autre pour conjurer le mauvais sort que la science (ou plus justement la perversion qui en découle) fait abattre sur l'humanité. D'autres encore pour percer le mystère de la Divinité Incarnée dans l'Énergie Universelle, pour conquérir la déité.
Les progrès scientifiques n'ont pas permis d'éviter le 11 septembre ou le tsunami de décembre 2004. Ces catastrophes, humaines ou naturelles, nous conduisent à nous interroger sur le sens de la vie, sur la vie, sur le principe créateur... Pour comprendre, on cherche Dieu.
Je dirais aussi que ce qui rapproche l'homme de Dieu, ce n'est pas la science, mais la conscience de l'esprit du désastre qui règne dans le monde.
La spiritualité (pas forcément la religion) nous aide à nous plonger au fond de nous-mêmes, pour mieux nous connaître, pour mieux nous imprégner du parfum de ce Dieu qui n'est qu'en nous, au coeur de notre coeur, et nulle part ailleurs.
11.7.07
TÉMOIGNAGE
Le texte qui suit est d'un jeune Français. Quand nous nous rencontrions, en 2003, il n'avait que 22 ans. Sa sympathie naïve m'a profondément séduit, au point d'en faire un compagnon. Le site www.bamako-culture.org venait d'être créé et une partie du stage de celui que j'appelais affectueusement "petit Hervé" consistait à faire la collecte d'informations pour "alimenter " le premier portail culturel de Bamako sur le Net. Alors, moi qui avais eu l'insigne honneur de diriger ce projet un peu fou d'un certain Adama Traoré (le président de l'association culturelle Acte SEPT), j'eus aussi le bonheur de travailler avec ce petit prodige français. De causerie en causerie, nous avons ouvert la porte des confidences. Chacun de nous s'est mis à parler de lui-même avec plaisir et sans gêne. Il me parla beaucoup de sa vie d'enfant de la DDASS. Je lui parlai beaucoup de ma vie d'aventurier et de self-made-man endurci. Je lui parlai aussi de ma passion littéraire, de mes manuscrits... Et, quand il apprit que j'avais déjà publié un premier roman, il brûla de l'envie de le lire. Il le dévora en quelques heures et me demanda s'il pouvait écrire un papier sur ce livre, pour Bamako-Culture. Il eut mon accord.
Si j'ai décidé de publier ce vieux papier sur mon weblog, c'est surtout pour aider tous ceux qui me posent des questions parfois désabusées sur mon livre "ÉTRANGE DESTINÉE", à trouver la meilleure réponse qui soit. En effet, Hervé fait partie de ceux qui ont vraiment compris la profondeur de mon texte. En plus, je trouve son témoignage d'une grande beauté ! A vous de lire maintenant...
Chaque livre est naturellement à manipuler avec respect, et à entourer de mille précautions. Mais, il est certains ouvrages qui vous semblent dramatiquement plus fragiles et qui vous touchent à la fois par la sensibilité de leur contenu et par l'aura de leur unicité.
J'ai eu la chance de lire le seul et dernier exemplaire d'un livre de M. Minga Sigui Siddick, un homme grand, discret, sculpté d'Ebène et né de la côte de l'Ivoire... Un exemplaire que celui-ci gardait fébrilement auprès de son cœur. Non sans une sorte d'anxiété désabusée, il me le tend et commence doucement à me parler de son roman, écrit entre avril et août 1987. Ce livre, "Etrange Destinée", est paru en 1991 aux Editions Multi-Print (de son pays d'origine), dans la Collection Flamboyant,... sous le pseudonyme de M. Siguy.
Je lui avoue mon incompréhension et il reconnaît alors, presque honteusement, que la condition sine qua non de l'édition de ce roman, écrit à ses 23 ans, était qu'il paraisse sous ce nom "plus vendeur" ("plus toubab" ?!)... Et même dans une présentation couleur et odeur "Harlequin" !?!
J'ai eu un profond sentiment d'injustice en pensant que l'on pouvait, pour des raisons obscures, non seulement ignorer la paternité d'un livre (l'œuvre est parfois le seul héritage de toute notre vie...), mais pire encore, nier l'identité et la culture de son auteur.
Parallèlement au doux bonheur qui m'a envahi en lisant ce livre, j'ai ressenti une véritable souffrance de ne pouvoir le partager avec d'autres lecteurs... C'est pour cela que j'ai décidé d'écrire...
Ce roman débute par le récit de la descente vertigineuse d'un anti-héros, Novice (Nos Vices ?), jeune Général, inconscient, sadique, qui consume tout ce que la vie lui donne : Argent, Pouvoir, Amour… A cause d'un brutal coup d'état, mené par un autre militaire, le Général Kanya (" vous êtes mauvais " en Dan, la langue maternelle de l'auteur), Novice prend la fuite. Une fois installé dans la ville de Ghostown, " le nouvel home fort " se retrouve rapidement hanté par l'image de Novice. Ainsi gagné par une peur paranoïaque de se voir reprendre son nouveau jouet, il lance toutes ses énergies à la recherche de cet alter ego…
La fuite de Novice le conduit dans un lieu qu'il baptise " la Colline des Misères ", à l'intérieur de la Forêt des Déportés où, des mois durant, il peine à survivre. Un jour, il rencontre une jeune femme, Noésia, condamnée à l'exil dans cette forêt. C'est alors que sa conscience et son humanité s'éveillent, à l'instant même où il croyait tout perdre… (Le nom de la jeune fille n'est pas anodin car la " noèse " c'est le degré supérieur de la conscience…) Ignorant tout de sa vie passée, elle reste cependant aux côtés de Novice qui se sent progressivement revivre…
Quelque temps après leur rencontre, Noésia décède misérablement… Fatigué de sa vie d'ermitage, lassé par tant de souffrances, et se sachant pourtant recherché par toutes les milices du nouveau pouvoir, il quitte son nid d'aigle pour provoquer la Mort… Sur son chemin, il découvre un enfant abandonné puis rencontre la mère de ce dernier, mourante, au bord d'un cours d'eau : une femme qu'il avait rejetée des mois auparavant… Avant de pousser son dernier soupir, celle-ci lui confie que cet enfant qu'il a sauvé d'une mort certaine est le sien.
Dès lors, une profonde rage de vivre s'empare de lui et il décide de réapprendre à se battre pour essayer d'offrir un avenir à son enfant…
Parce qu'il s'agit d'une histoire engagée et engageante, j'ai choisi cet extrait, par admiration pour l'homme que M. Minga était déjà à 23 ans et en hommage à la force et à la noblesse d'âme de celui que je n'ai rencontré que seize ans plus tard :
" Une politique sans cœur mène inexorablement au chaos. On ne peut pas bien diriger un peuple dont on ne veut pas entendre la voix ; on ne peut pas bien gouverner des hommes dont on ignore le mode de vie, la souffrance, la misère. Non, on ne peut pas bien administrer un monde qu'on ne comprend pas et qu'on ne veut pas chercher à comprendre. Pour bien diriger, pour bien administrer, pour bien gouverner, il faut avoir vécu une parcelle de la vie des autres. Il faut avoir souffert soi-même pour comprendre la souffrance des autres et y chercher un remède ; il faut avoir connu soi-même des jours sans pain et des nuits sans sommeil ; il faut avoir goûté soi-même à l'extrême solitude dans laquelle le malheur peut isoler ; il faut avoir soi-même courbé son échine le long des rues, creusant pour une miette de riz blanc, des fossés interminables ; il avoir soi-même entendu du fond de sa poitrine endolorie par mille labeurs sans gain, l'appel en sourdine de la mort… "
Il ajoute enfin que " la vraie politique est celle qui crée un pays où les mots ne sont pas que des mots, mais des attitudes, des dispositions du cœur (…) "
En relisant ce livre, je découvre à la troisième page cette citation introductive :
" La destinée n'est pas le fruit du hasard, mais du choix. Ce n'est pas quelque chose que l'on attend, mais quelque chose que l'on construit " de W. Jennings.
Merveilleux roman (conte ?) philosophique, sorte de parabole moderne, qui rend le cours de l'Histoire peut-être plus accessible, et qui nous rappelle à l'essentiel : le sens à donner à chacun de nos actes et la nécessité de s'assumer et de transmettre un terreau fertile à l'épanouissement intérieur de nos enfants.
" Etrange Destinée " est véritablement le récit des choix de vies, des vies très différentes, très torturées, parfois similaires à certains égards, qui nous donne cet idéal et cet espoir d'une Rédemption, d'une renaissance ou d'un nouveau départ.
" La seule chose que l'on n'emmène pas avec soi dans la tombe, c'est ce que l'on a donné ". L'acte d'écriture permet d'offrir un concentré de ce que l'humanité a fait naître de meilleur et de plus estimable en soi, mais il est parfois aussi, malheureusement, le point final d'une vie. Par essence, un livre est un héritage de ce que l'on a reçu de l'Humanité et dont on souhaite qu'il nous survive pour nourrir nos frères puis nos enfants de notre expérience.
Puissent de nouveaux éditeurs me lire, m'entendre et me comprendre, pour que, avant que sa voix ne s'éteigne, que sa plume ne s'arrête, M. Minga puisse être rassuré que son écrit reste…
Par Hervé Souchet, Jeune français de passage à Bamako dans le cadre d’un stage au sein de l’association culturelle Acte SEPT.
6.7.07
PRÉSENCE ET SOLITUDE
Et pourtant, ON EST SI SEUL ! Si seul face à face avec la vie, face à face avec le destin, face à face avec nous-même ! ON EST SI SEUL face à la multitude d'images qui nourrissent la curiosité de notre regard, face aux voix innombrables qui remplissent le vide de nos oreilles, face aux caprices du temps dans la vastitude d'un espace dont nous sommes loin de maîtriser les contours. ON EST SI SEUL devant un paysage de visages étranges parce qu'étrangers à notre univers habituel. SI SEUL devant une présence qui transforme notre existence en absence, une présence qui nous renie et nous relie au néant.
Moi je me sens seul. Toujours seul. Si seul que chaque présence renforce ma conscience de ma solitude. Pour moi, chaque présence porte le germe de la solitude et on n'est jamais plus seul que lorsqu'on est présent.
Crédit Photo: Claude LEDRON
4.7.07
DRAMES PAR-CI, CATASTROPHES PAR-LA
Et si le moi avait tué notre foi ?
Eruptions volcaniques, tremblements de terre, incendies gigantesques, volumineuses inondations, catastrophes aériennes, surtout catastrophes aériennes !!! C'est à croire que la colère des dieux n'a pas de repos. Et ils auraient raison !
Plus le monde se développe, plus l'homme s'enveloppe… dans un particularisme méprisant, dans une indifférence haineuse ; ce qui le pousse sinon à ignorer l'autre son semblable, du moins à le négliger, à le sous-estimer.
Et ce sont ceux-là mêmes que des peuples assoiffés, affamés, exténués par le poids douloureux d'une vie sans grand espoir, ont choisis pour conduire leurs pays, ceux-là mêmes qui sont considérés comme des " Christ ", des maîtres, des guides, ce sont ceux-là mêmes dis-je, qui se comportent en bergers inconséquents et sadiques qui projettent leurs troupeaux dans les gouffres pour les regarder, du haut de leurs trônes de " roitelets ", se débattre contre la mort. Au lieu de les faire paître dans une prairie verdoyante.
Et le pouvoir qui donne des ailes ! Illusion de grandeur, volonté de puissance, rêve de déité ! L'autre est piétiné, injurié, chicoté, bafoué, humilié, vendu. (Néo)Colonisation, travaux forcés, esclavage ! Vive l'impérialisme ! Impérialisme économique, intellectuel, culturel. Impérialisme scientifique ! Dieu est mort et les hommes créent des hommes à leur image ! Sadiques, pervers, cyniques.
Synagogues pleines de larmes, temples pleins de sperme, mosquées pleines de sang, églises pleines de feu ! Vilenies, mensonges, calomnies. Les anges ne sont plus que des diables masqués. Dignité, honneur, humanité, renvoyés aux calendes grecques, immédiateté oblige ! Ici et maintenant, chacun veut sa part. Et c'est l'opposition des forces. La raison de la force devenant la force de la raison. Conflits de compétence, querelles de personnes, guerres tribales, guerres civiles, partout sur la planète, la haine sécrète le virus de la mort.
La science a-t-elle mangé toute la conscience de l'homme ? A-t-on encore une âme si l'on continue d'acheter des armes, rien que pour faire couler du sang et des larmes ? Le moi n'a-t-il pas définitivement tué la foi en nous ? N'est-ce pas parce que nous avons effrontément tourné le dos à nos valeurs culturelles, à nos forces spirituelles, que la nature dont nous avons toujours cru maîtriser la loi nous rappelle à l'ordre ?
Tous les grands progrès en physique, en géologie, en astronomie, en océanographie, en météorologie, en navigations maritime et aérienne, tous ces progrès nous ont-ils mis à l'abri de l'imprévisible et des caprices mortels de la nature ? Nous ont-ils aidés à trouver des solutions définitives aux causes récurrentes des graves catastrophes qui endeuillent quotidiennement l'humanité ?
On ne peut toujours pas éteindre à jamais un volcan. Il n'existe pas encore de boutons à appuyer pour arrêter une pluie, un incendie ou un vent, un tsunami. On n'a pas encore réussi à fabriquer des avions qui pourraient résister à tout et qui n'exploseraient jamais en plein vol…
Pourtant, nous savons être des policiers, les gendarmes du monde. Nous pouvons miser des milliards -peu importe en CFA, en euros ou en dollars- pour avoir des têtes ! Ben Laden invisible continue de faire tuer. La terreur que faisait régner Saddam Hussein s'amplifie après la chute de ce dernier. Des dictatures existent encore avec lesquelles nous coopérons. Mais nous refusons de faire notre examen de conscience. Nous ne savons pas avoir honte de nos échecs. Les humiliations que nous subissons ne nous aident pas à repenser notre façon de penser.
En attendant, la science qui va sauver le monde fait la sieste dans le jardin de l'Oncle Sam. En attendant, les horreurs peuvent continuer à couvrir la surface de la terre qui, prenant la couleur du sang, ne sera plus la planète bleue. Elle sera la Planète Rouge, la planète de la guerre. Tant pis, on trouvera un autre nom pour Mars.
Juste pour rappeler que nous avons trop de limites pour rêver d'atteindre Dieu.
3.7.07
ÉCRIRE OU PÉRIR...
Oui. Comme ça fait du bien de vomir quand on a la nausée. Comme ça fait du bien de rire quand on est heureux. Comme ça fait du bien de pleurer quand on a mal, quand tout va mal, quand on en a marre !!!
C'est si bien vivre à travers la splendeur excitante des lettres enjouées, légères et frivoles dont le mystère des copulations fonde notre être profond. C'est peut-être pour cela que plus j'écris, plus je me sens libre, ivre de la vie, des aires sans frontières. Plus j'écris, plus je vis.
Ne pas écrire, pour moi, c'est me punir, m'interdire l'élixir du Bonheur. Ne pas écrire, c'est fuir la vie. Ne pas écrire, c'est se laisser périr.
Mon choix est fait. Je ne veux point périr !