6.11.08

BRAVO, OBAMA !!!

Je fais partie de ces innombrables anonymes qui n’ont pas fermé l’œil la nuit du 4 au 5 novembre dernier parce que ne voulant rater aucun détail de l’évènement
« millénaire » qui se préparait dans le monde.

Je fais partie de ces rêveurs qui s’accrochent à toutes les bribes d’espoir et qui croient, dur comme fer, que le monde peut être meilleur.
Je fais partie de tous ceux qui t’admirent et qui te soutiennent parce que, au-delà de la grisaille économique et politique dont tu hérites, par accident, et à cause de laquelle beaucoup prédisent déjà le pire pour toi, tu es d’abord un symbole, une icône, un « fétiche » pour des générations de tous les âges et de tous les continents, mais surtout, pour les générations d’aujourd’hui et pour les Africains.

Ceux qui ont connu et subi les injures et les meurtrissures de l’esclavage, les douleurs viscérales de l’expatriation forcée et du déracinement à l’infini.
Ceux qui ont vécu les moments chauds et sanglants de la quarantaine raciale, des privations mortelles et des pires railleries.
Ceux qui ont assisté à la lutte historique des rejetons d’esclaves contre les héritiers de maîtres, cette lutte de David contre Goliath dont le plus grand sacrifice reste encore dans toutes les mémoires de Noirs progressistes : Martin Luther King, le père du vrai Rêve… américain.
Ceux qui ont vu poindre à l’horizon la lueur d’un espoir de changement, qui ont saisi cette lueur vaporeuse et vacillante pour l’entretenir afin que l’étincelle fragile qui l’anime devienne la flamme forte et pétillante d’un feu inextinguible de la liberté totale, de la fraternité vivante et active, d’une égalité vraie et sans condition ni préférence.
Ces derniers croyaient au Rêve du King et ils attendaient avec foi et sagesse, l’avènement d’un Messie qui convertirait leur Volonté en Pouvoir, celui qui leur apprendrait à dire, à la place de NOUS VOULONS, NOUS POUVONS.
Puis, au fil du temps, l’espoir est devenu espérance, douce attente, attente spirituelle de celui qui viendrait libérer les enfants d’Harlem des dernières chaînes morales de l’esclavage mental et des regards obliques qui charrient encore, ici et là, des fientes de mépris et d’hostilité.

OBAMA, ton discours YES WE CAN a illuminé tous les cieux de tous les pouvoirs et ouvert toutes les vannes de tous les possibles.
A travers les mots sublimes et lumineux de ton discours audacieux et révolutionnaire, les jeunesses de l’Afrique , de l’Amérique et d’autres continents ont perçu les sillons de leur avenir et imaginent déjà un autre devenir et pour l’Afrique et pour l’Amérique et pour le Monde.


Oui, OBAMA,
Je fais partie de ceux qui n’ont pas pu retenir leurs larmes en apprenant que tu as remporté les élections, en écoutant tes premiers mots de vainqueur, de (futur) président des Etats-Unis d’Amérique, en voyant d’autres visages mouillés de larmes dont celui, emblématique, du Révérend Pasteur Jesse Jackson, en réalisant que le Rêve du King venait d’être incarné par toi.
Toi qui n’es pas descendant d’esclave mais fils de la terre d’où sont partis les esclaves dont ta femme est une descendante.
Toi qui n’as pas connu l’enfance joyeuse, juteuse, jouissive des familles bourgeoises, mais qui a côtoyé la souffrance, la solitude, la peur.
Je fais partie de ceux qui jubilent depuis ton élection.
Non pas parce que je te sais capable de résoudre tous les problèmes de l’Amérique, de l’Afrique, du monde.

NON. Je ne suis pas heureux parce que tu peux être le meilleur président des Etats-Unis.
Tu peux ne même pas regarder l’Afrique, si cela peut te faire plaisir.

OBAMA, je suis heureux parce que ton élection peut donner la force à de nouveaux types de leaders africains de se battre contre toutes les formes d’iniquité, d’injustice, d’intolérance, d’exclusion et de xénophobie.
Je suis heureux parce que je sais que l'électrochoc de ton élection va faire réfléchir nos présidents africains qui, pour protéger « leur » pouvoir, se taillent des Constitutions à la mesure de leur égocentrisme, de leur égoïsme, de leur orgueil, de leur prétendu patriotisme, de « leur » démocratie (?).

Je suis heureux parce que, fils d’un pays qui a inventé un concept abject appelé
« ivoirité », juste pour institutionnaliser un système absurde de préférence identitaire, pour légitimer le mépris de la différence et le rejet d’une origine autre que celle que l'on considère comme la meilleure, je sais que la charge symbolique de ton élection va relancer le débat sur le choix de la compétence avant la race, avant la nationalité, avant la filiation.

Ton élection va donner raison et force à d’autres « fils de minorité » qui ont du talent et de l’intelligence mais à qui l’on barre la voie d’accès au pouvoir parce qu’ils ne seraient pas « nés pour gouverner ».

BRAVO , OBAMA !!!

Concernant les défis que tu as à relever, défis liés à la grande crise financière qui frappe ton pays et le monde, défis liés à la souillure déversée sur ton peuple par les erreurs de ton illustre prédécesseur, concernant ces défis, dis-je, je te sais suffisamment intelligent pour les relever dans la mesure de tes possibilités.
Mais je sais aussi que n’importe quel autre Américain, de n’importe quelle autre origine peut relever ces défis. Cela n’est que pure question de pragmatisme, de discernement, de diplomatie, de tact et de sagesse. Quand on est intelligent, on a ces qualités et les intelligents, il y en a beaucoup dans le monde et en Amérique.

Voilà pourquoi, pour moi, ce n’est pas ton intelligence qui te distingue des autres, mais ce que tu représentes dans l’Histoire de la lutte contre le racisme et la ségrégation, ce que tu représentes pour la nouvelle génération d’hommes et de femmes d’action dans le monde en général et en Afrique en particulier.

BRAVO, OBAMA
Pour nous avoir donné de comprendre qu’un rêve entretenu avec foi, volonté et courage finit toujours par se réaliser;

BRAVO OBAMA
Parce que tu viens de nous aider à mieux comprendre le fameux « I HAVE A DREAM » du King à travers ton désormais légendaire « YES WE CAN ».

MERCI OBAMA,
D’avoir comblé l’attente messianique de millions de personnes dans le monde et surtout chez toi aux Etats-Unis.
Il t’appartient maintenant de savoir te méfier des Judas qui vont s’infiltrer parmi tes fidèles. Un poète l’a dit : « Il y a des loups ailleurs que dans les bois ».

Mais quoi qu’il arrive, quoi qu’il t’arrive, tu auras été le plus beau Soleil du 21ème siècle pour une grande majorité d’hommes et de femmes dans le monde, des combattants pour l'égalité des races et des chances; tu auras été un des plus grands repères historiques de tous les temps.
BRAVO, OBAMA !!!

MINGA

17.10.08

RÉCEPTION DES LIVRES "MERCI MONIQUE"

C'est avec une grande joie que les membres de l'association EDS ont reçu la douzaine de livres envoyés par Monique BLIN, la Conseillère de l'association chargée du volet ''Théâtre et écriture dramatique''.
Les livres ont été présentés par le Président qui les a reçus des mains de Françoise BERRETROT, la Conservatrice du Musée de Bretagne arrivée à Bamako le mardi 14 octobre 2008, dans le cadre d'un projet baptisé ''Dynamiques de femmes/Mali''.
Ces livres ont tout de suite été appelés avec une pointe d'affection pour la gentille donatrice : "Les livres MERCI MONIQUE". Les précieux sésames vont constituer le premier fonds "inaliénable" de la future bibliothèque EDS.
Merci encore Monique.

Merci à tous.

23.9.08

"VALSES ET TOURBILLONS"


Chers amis et connaissances, Même si vous avez déjà appris, grâce à un mailing géant adressé à tous mes contacts, je reviens vers vous en particulier, pour solliciter votre soutien dans le cadre de la promotion du roman. Pourquoi vous ? Parce que je vous connais un peu plus ou parce que je sais que vous savez ce que représente le soutien qu'on peut apporter à un auteur comme à tout autre type de créateur. Ce que je vous demande ? D'abord de communiquer autour de vous sur la parution du livre et ensuite de vous rendre sur ma page auteur grâce au lien suivant : http://www.manuscrit.com/catalogue/textes/fiche_texte.asp?idOuvrage=11366 afin de pouvoir voter pour un extrait du livre. On vous demandera certainement de vous inscrire mais je ne crois pas que cela sera pour vous du temps perdu, rien qu'avec le sentiment que vous apportez votre soutien à la promotion du livre d'une personne que vous connaissez ne serait-ce que qu'un peu seulement. D'autre part, je voudrais vous signaler que l'association "ÉCRITURES DES SUDS" compte organiser en mars 2009 une grande cérémonie de présentation officielle du livre ici à Bamako. Mais avant cette date, "ÉCRITURES DES SUDS" souhaite inviter ceux qui parmi vous résident à Bamako, à une cérémonie de "baptême" du roman, à l'occasion de sa première Soirée-Sésame, le samedi 29 novembre 2008, Inch'Allah. Pour cela, une souscription est lancée du 25 septembre au 15 octobre prochain, pour permettre à tous ceux qui désirent avoir un exemplaire du livre de s'inscrire pour commander le livre auprès de l'éditeur qui se trouve en France. Cette manifestation sera pour moi l'occasion de communiquer avec vous autour du livre et de faire des dédicaces. Pour avoir un bulletin de souscription, il vous suffit de vous adresser à l'association ÉCRITURES DES SUDS en écrivant à : ecrituresdessuds@gmail.com ou en appelant M. Mamadou Nfaly KANTÉ, l'administrateur de l'association, au 631 7050. Je voudrais pouvoir compter sur vous pour diffuser le plus largement possible le message contenu dans ce livre. En attendant une occasion de nous rencontrer, je vous prie de recevoir mes meilleures salutations.
MINGA

Cette couverture n'est pas celle de la maison d'édition.

18.4.08

BIEN-AIMÉ CÉSAIRE !!!

AIME, ô bien-aimé chantre de la Négritude,
Inspirateur d’une nouvelle conscience de la race et du devoir,
Maître du verbe qui élève, qui guérit, qui ennoblit,
Éternel tu resteras dans les coeurs où tu as jeté des grains de poésie.

FERDINAND, fer de lance noir du combat contre le colonialisme blanc,
Espérance, foi et vie, tu as donné aux rejetons des victimes de négriers,
Restant toujours toi-même au plus fort des vents contraires,
Digne chevalier conquérant les terres volées par les maîtres chanteurs.
Inébranlable est demeurée ta conviction que respecté sera le Noir
Non, Bien-aimé Césaire, tu n’es pas mort !
As-tu fini de voir s’éclore les fleurs des vers de ta pépinière ?
Non, Bien-aimé Césaire, tu n’es pas mort !
Dans chaque cœur, dans chaque esprit, vivace est le souvenir de toi.

DAVID, toi qui as osé affronter les monstrueux Goliath d’outre-mer,
Avec les mots qu’ils t’ont appris, que tu as su construire avec génie,
Veille toujours sur nous, apprentis poètes sur ton chemin engagés ;
Illumine-nous de la lumière de ton intelligence, de ta sagesse ;
Dirige-nous vers la réalisation de l’unité de la race humaine.

CESAIRE, c’est grâce à toi que j’ai découvert le mystère de la poésie,
Écoutant mon prof réciter avec joie les vers magiques de ton célèbre Cahier.
Sésame pour moi tu as été pour explorer l’intérieur de la langue de voltaire
Ange gardien des temples de la Parole noire par les Noirs et pour les Noirs,
Icône d’une génération consciente qui veut continuer ton œuvre ici-bas,
Repose en paix, Grand Maître, mais prête l’oreille aux voix dans le vent,
Entends qui vers toi montent les humbles hommages de petits poètes perdus.

17.4.08

J'AI FAIM, J'AI PEUR

J'ai faim
J'ai besoin de pain
Juste le pain, sans le vin !


La tête pleine de pensées parasites,
Les oreilles bouchées par le bruit des bombes,
Ces bombes lacrymogènes,
Qui ont terni l'éclat de mes yeux,
Phares allumés sans lumière,
Sous un soleil sombre,
Mais qui brûle comme un feu de désert,
Bouche béante, langue pendante,
La gorge gourde et sèche,
Le cou tendu vers l'infini que je cherche
Pour m'agripper à la vie,
Le ventre creux,
Où s'entremêlent mes viscères vides,
Où miaulent mes tripes en détresse,
Le bas-ventre mort d'inanition,
Mort d'un sevrage forcé,
Mort faute d'attention complice,
Les jambes frêles et légères,
Supportant mal mon corps maigre et vacillant,
Je vais vers l'inconnu pour chercher la vie.

J'ai faim
J'ai besoin de pain
Juste le pain, sans le vin !

Mais sur mon dos fragile s'abat la matraque,
Sur l'asphalte surchauffée gît mon corps,
Coule mon sang,
Le sang de la faim,
La faim qui m'étreint, qui m'étrangle !
La faim qui bloque mes reins !

Hier rampant sous la table du voisin cossu,
A la recherche de miettes parfumées,
Tombées de sa table de déjeuner garnie,
M'ont écrasé les doigts les sabots de son fils !

"Pour la poubelle, gros chien !" m'
a lancé l'enfant
"Chien je suis parce que je n'ai rien
Chien, tu l'es aussi parce que tu n'es rien
Rien d'autre qu'un monticule de poussière"
Ai-je répondu à l'enfant du voisin bourru.

Aujourd'hui c'est la police
Qui me traite comme un vaurien,
Reniant mon droit au pain quotidien,
Mon droit aux délices de la vie !

J'ai faim !
Je pleure !!
Je souffre !!!
Je crève !!!!
Elle engloutit chacun de mes rêves,
Cette mondialisation qui ressemble à un gouffre,
Et elle m'éloigne toujours du moindre bonheur,
Et pour moi la queue du diable est comme sans fin.

J'ai faim
J'ai peur
J'ai peur
De demain.

Moi qui dors
Sur un tapis d'or
Comment la faim aux couleurs de la mort
Arrive-t-elle ainsi à menacer mon sort ?

A qui poser cette question
Sans encourir une arrestion
De la police-pantin
Aux ordres des vampires bon teint
Qui dirigent mon pays
Mon pays dont la devise est trahie !

J'ai faim
J'ai peur
J'ai peur
De demain
Si demain
Pour moi
Il y aura.

15.4.08

PÉKIN 2008 : NON À L'AMALGAME !

Pourquoi avoir attendu les JO de Pékin pour réveiller la crise au Tibet ? Pourquoi ne parler que du Tibet alors qu'un drame est en train de se produire au Darfour ?
Je pense que la crise au Tibet n'a jamais été oubliée par tous ceux qui luttent pour les droits de l'homme dans le monde. Si aujourd'hui on en parle plus qu'hier, c'est parce que la Chine qui est à l'origine des souffrances du peuple tibétain a demandé et obtenu l'organisation des JO. Pour de nombreuses personnalités des mondes politique et sportif et des organisations civiles - quelle sordide hypocrisie que de soutenir que les JO ne sont pas politiques ! - la Chine pourrait tenir sa promesse de respecter les droits de l'homme au Tibet. Ces personnalités ont-elles été dupes, naïves ou complaisantes ? La réalité est là : la Chine n'a pas amélioré son regard sur le Tibet. Pourtant, si elle le veut, elle le pourra. Voilà pourquoi des personnes, conscientes de l'enjeu des JO - l'humanité a les yeux rivés sur la Chine - et se disant que c'est une occasion rare offerte au monde pour faire changer à la Chine son fusil d'épaule, s'activent, se mobilisent, se battent, pour que la paix revienne au Tibet. Passés les JO, les projecteurs braqués sur la Chine éteints, les attentions tournées ailleurs, quel autre grand moyen de pression peut-être utilisé contre la Chine pour rétablir le droit des Tibétains à la justice et à la liberté ? Aucun. Les JO avaient donc été considérés comme une aubaine pour les Tibétains et tous ceux qui compatissent à leur douleur. On peut appeler ça de l'opportunisme, mais ce serait alors un opportunisme de bon aloi, un opportunisme à caractère humanitaire.
Quant à ceux qui, comme Marie-Roger Biloa que j'admire beaucoup du reste, ne comprennent pas qu'on ne parle que du Tibet et pas du Darfour, je crois qu'ils mélangent tout. Je l'ai dit plus haut, si l'on parle du Tibet c'est parce que la Chine, instigatrice des violences au Tibet est sous le feu des rampes.
Si un jour le Soudan demande et obtient l'organisation d'un grand événement international, il va sans dire que tous les mouvements qui luttent aujourd'hui en silence pour la paix au Darfour se feront entendre pour que Khartoum respecte d'abord les droits des populations du Darfour. Ce sera alors une bonne occasion de pression dont on devra profiter pleinement ! Mais rien ne lie directement la Chine au Darfour. Même si elle soutient le gouvernement soudanais qui a une grande responsabilité dans le massacre en cours au Darfour. Chaque chose en son temps et à chaque tête sa casquette.
Peu importe si tous les mouvements actuels en faveur du Tibet ne donnent rien. Ce ne sera pas faute d'avoir essayé. La lucha siempre continuarà.

ZIMBABWÉ : MBÉKI LA BÉQUILLE DE MUGABÉ ?

Au moment où les populations zimbabwéennes retiennent leur souffle, craignant que leur pays ne bascule dans une violence aveugle, le président sud-africain, Thabo Mbéki, sortant d'un entretien avec Robert Mugabé, a déclaré sans sourciller qu'il n'y a pas de feu à la maison, pas de conflit ni de risque de conflit. Soutenant ainsi, très clairement, son homologue zimbabwéen, au grand dam de ceux de ses pairs qui pensent - sont-ils sincères ? - qu'il faut faire quelque chose pour éviter un "Kénya bis".
Thabo Mbéki a, on commence à le comprendre, sa façon bien à lui de se faire remarquer sur l'échiquier politique international : s'opposer à l'opinion de la majorité. Sa position sur le sida dans son pays est la meilleure illustration de son penchant nihiliste ou "négationniste". Tant pis !
Succéder à une légende ne suffit pas, ni pour entrer dans la légende, ni pour être soi-même une légende.
Au sein du syndicat des chefs d'État africains, la solidarité dans le mal fait son petit bonhomme de chemin. Alors, pourquoi Mbéki ne serait-il pas la béquille de son ami Mugabé ?
Une chose est sûre : aujourd'hui le Zimbabwé est abandonné à son sort. Les spécialistes des interventions rapides attendent. Quand le feu s'allumera, ils courront vers le Zimbabwé pour l'éteindre. A leur façon. C'est dommage. Pauvre Afrique !!!

10.4.08

ZIMBABWÉ : QUELLE BOUÉE DE SAUVETAGE ?

J'ai peur
Peur pour le peuple zimbabwéen
Dont le navire balance
Sur des eaux dangereuses !

J'ai peur
Peur des signes du signe indien
Dans un pays en décadence
Malgré ses terres prometteuses !

Et je me demande
Ce que fait l'Union Africaine
Pour éviter un autre Kénya

Doit-on toujours attendre
Que se déclenche le feu
Pour chercher à l'éteindre ?

Doit-on attendre, attendre
Que des jeunes, des enfants, des femmes,
Innocentes victimes de politiques nombrilistes,
Tombent
Avant d'aller protéger les autres ?

N'y a-t-il pas moyen de prévenir les conflits
En tuant dans l'oeuf
Les vélléités d'éternisation au pouvoir ?
En condamnant
Les tripatouillages des Constitutions ?
En excluant
Des sommets de chefs d'État
Les présidents-rois
Qui tiennent à mourir au pouvoir
Et à passer le relais à leurs enfants
Et qui ne s'en cachent pas ?

Où va le Zimbabwé aujourd'hui ?
Où sera-t-il demain
Si tout le monde se tait
Même si tout le monde sait
De quoi son sort est fait
Dans les conditions troubles de l'heure ?

Le nationalisme mugabéen
Nourrit-il les Zimbabwéens ?
La révolte contre les Blancs
Ne relève-t-elle pas
D'un racisme primaire
Et d'un ostrascisme pervers ?
Aura-t-on fait un bon pas
Si à ce jeu on prête le flanc ?

A plus de 80 ans
Après 28 ans au pouvoir
N'est-ce pas plus sage
De laisser luir sur le pays
Un nouveau soleil ?

La vie et l'avis de nos partisans
Sont-ils plus importants
Que ceux des autres dont nous sommes aussi le Chef ?

La démocratie doit-elle s'imposer par la force au peuple ?
Et la dictature ?
Et la tyrannie ?
Comment se vivent-elles alors dans un pays ?

Dommage que l'Union Africaine
Soit dirigée par des hommes politiques partisans !
Vraiment dommage !!
Car,
Comme un syndicat de travailleurs inconscients
On est plus en faveur de la solidarité dans le mal
Que de la solidarité dans le malheur !

On se soutient entre forts pour brimer les faibles
Parce qu'on pense
"Le renard passe, passe,
Chacun a son tout chez le coiffeur".
Et soutenir un fort
C'est être sûr d'avoir un soutien fort
Quand après le beau temps
La pluie viendra.

Sinon, comment comprendre
L'intervention musclée aux Comores
Sur "l'île rebelle" d'Anjouan,
Alors même qu'il y a eu sur le continent
Des précédents pires ?

Attention !
Le Zimbabwé
Est sur des eaux agitées
Il a besoin d'une bouée
D'une vraie bouée de sauvetage
Pour prendre le bon virage !

On est fatigués des crises à la con
Comme en Côte d'Ivoire
Au Togo
Au Kénya !

On est fatigués
D'une Afrique Angola
D'une Afrique Rwanda
D'une Afrique Libéria
D'une Afrique Sierra Leone !

On est fatigués
Des minuar,
Des finul,
Des monuc,
Des minurso,
Des onuci !

On est fatigués
Des opérations Turquoise
Des opérations Barracuda
Des opérations Scorpion
Des opérations Providence
Des opérations machin-chose-truc !

On est fatigués des Eufor
Qui ne nous aident point
À faire le moindre effort
Pour manger à notre faim au moins !

ON EST FATIGUÉS !!!

Mais en attendant une Union Africaine
Aux mains de vrais leaders
Pouvant conduire à de vrais États-Unis d'Afrique
N'oublions pas...

Le Zimbabwé nous regarde
Ne détournons pas la tête
Il cherche dans nos yeux une raison d'espérer
Donnons-lui cet espoir !

8.4.08

PÉKIN 200 : LA FLAMME DES DRAMES !


Il n' y a rien à faire, les Jeux Olympiques, dans leur forme actuelle, sont éminemment politiques. La rime n'est pas gratuite ! Ce sont des jeux d'intérêts au relent de la mondialisation perverse.
Sinon, comment comprendre qu'à un pays comme la Chine, connue par tous comme un des plus grands mouroirs des libertés individuelles, un des plus vastes cimetières des droits humains, on accorde l'organisation de la plus grande compétition pluridisciplinaire du monde. "La Chine a promis de changer", dit-on. On a donc misé sur la bonne foi d'un pays qui, dans le cadre de sa nouvelle politique d'invasion impérialiste du monde, veut faire feu de tout bois, pour être visible et incontournable. On a oublié que le vieux caniche ne change pas du jour au lendemain sa façon éhontée de s'asseoir. On a oublié les horreurs d'un régime qui continue de faire souffrir des hommes, des femmes, des enfants, qui ont perdu à jamais, le droit de rêver au bonheur. On a oublié les massacres au Tibet dont le leader spirituel, Tenzin Gyatso, le 14ème Dalaï Lama, vit en exil depuis quarante-neuf ans. Un demi-siècle presque !
Aujourd'hui, la Communauté internationale semble accorder du crédit aux élucubrations des dirigeants chinois qui laissent entendre à qui les écoute que cet homme marqué par la misère qu'on fait subir à son peuple est "un agitateur". On a oublié que Le Dalaï Lama a reçu en 1989, le Prix Nobel de la Paix. Parce qu'il prônait, malgré les pleurs incessants des Tibétains qui en avaient marre de l'oppression chinoise, "la voix du milieu", c'est-à-dire, l'option du dialogue et du règlement pacifique de la crise. On a oublié cela, soit parce que ce monstre hybride qu'on appelle communauté internationale a la mémoire courte, soit parce qu'on pense que le pouvoir chinois prime sur le droit tibétain.
Le club des intéressés du monde qui font la pluie et le beau temps a décidé que les J.O. soient maintenus en Chine. Envers et contre tous ceux qui aspirent à l'équité, à la justice, à la liberté.
J'en ai entendu évoquer les J.O. d'Athènes 2004, quand ce pays était en plein conflit "turcs-chypriotes". Les belligérants auraient tu leurs rancoeurs le temps qu'avaient duré les jeux. Alors pourquoi pas en Chine ? Comme si le monde ne devrait pas changer de mentalité, pour promouvoir la paix et le respect des droits humains au fil des années ! Comme si la Chine était la Grèce ! Comme si la Chine ne devait pas faire mieux que des promesses fallacieuses pour jeter de la poudre aux yeux de ceux qui veulent jouer les voyeurs !
On accuse les Tibétains de casser, de brûler, de tuer...
Personne ne doit excuser des actes de violence, c'est vrai. Mais est-ce pour autant que l'on doive oublier que la révolte, la vraie révolte, n'est que la fille légitime d'une trop longue résignation sans espoir ? Peut-on, doit-on, en vouloir à un être humain qui, lassé d'être piétiné, bafoué, humilié, laisse se manifester son instinct de survie ? Surtout quand on n'a rien fait pour qu'il n'en arrive pas à ce point !
Il paraît que la flamme olympique a pour objet de "diffuser le message de paix et d'amitié des peuples unis dans un monde, un rêve". Est-ce vrai ? Si oui, alors les organisateurs des Jeux Olympiques se moquent de la race humaine. Parce qu'un pays qui en annexe un autre n'a pas de message d'amitié à communiquer au reste du monde. Un pays tortionnaire, meurtrier et impérialiste n'a pas le même rêve qu'un pays épris de liberté, de paix et de justice.
Autant renommer ces jeux qui, j'en suis sûr, ne font plus honneur aux dieux de la Grèce antique.
Cette flamme qui est en train de faire un honteux tour du monde n'est pas une flamme olympique. C'est une flamme politique. La flamme de l'injustice, de l'impunité, de la dictature. La flamme des drames.
Voilà pourquoi je dis : À BAS PÉKIN 2008 !!!

Photo : ©Harandane DICKO

25.2.08

LE MAL RACIAL

Il est vraiment vrai de dire que le développement du monde ne va pas toujours avec le développement des mentalités. Il existe encore parmi nous bien des esprits arriérés, retrogrades, dégénérescents...
Et ils sont partout, ces esprits retors, en Afrique, en Europe, en Amérique, en Asie, en Océanie... Ils sont de toutes les couleurs ; blancs, noirs, rouges, jaunes...
Voici une question d'une internaute que vous apprécierez vous-mêmes :
"Les mariages interraciaux aboutissent à des drames?
Vous avez vu le cas de Gowin Okpara le nigerian et sa femme Linda l'européenne qui ont fait subir à une fille adoptive des sévices pendant 10 ans. Ils sont condamnés en ce moment meme par la justice. J'espère que la peine sera très lourde
Voila les conséquences des mariages interraciaux pour ceux qui défendent ce putain de métissage."(sic)

Voici ma réaction à cette forme de "narrowmindedness" :

Je suis écoeuré en lisant tes propos, mais s'ils sont sincères, je ne peux que te comprendre tout en t'apprenant qu'il existe de milliers de couples "interraciaux" qui mènent depuis des années des vies sans histoires et empruntes d'exemplarité. Tout comme il y a des couples de même race qui font sévir à des enfants des sévices pires que ceux dont tu parles, que je condamne comme j'aurais condamné n'importe quel mauvais traitement venant de n'importe quel type de parent. J'estime que la race n'a rien à voir avec la morale et que c'est un amalgame impardonnable que de raisonner comme tu le fais. Mais je peux bien te comprendre. Il semble qu'on ne guérit pas du racisme. Bon vent !

14.2.08

QUI AIME L'AFRIQUE ?

Afrique, mon Afrique
Y a-t-il au monde des hommes sincères qui t'aiment
Et qui veulent te voir grandir ?

Afrique mon Afrique
Ô toi la friche des rêves évanouis, des projets avortés,
Des plaisirs inassouvis, des amours inachevées,

Ta bosse qui te fait courber l'échine depuis des millénaires
Serait-elle le signe de la malédiction
Qui lie ton destin à la vase du monde ?


Afrique, mon Afrique
Jusqu'à quand le fric et le chic du pouvoir
Continueront-ils
de monter tes enfants les uns contre les autres
Pour te déchirer et toujours faire couler le sang innocent
Des fruits verts de tes entrailles encore palpitantes de douleur ?

Afrique, mon Afrique
Ne te lasses-tu pas de tant de souffrance,
De tant de misère, de tant de haine,
De tant de guerres ruineuses, absurdes, ignobles, avillissantes ?

Afrique, mon Afrique
Le coeur de tes terres
Le ventre de tes océans
Ne sont-ils pas encore repus
Des corps du Sud
Des corps des Grands Lacs
Des corps du Darfour
Des corps de Lomé
Des corps d'Éburnie, du Golfe de Guinée
Des corps du Libéria, de la Sierra-Leone, de l'Angola... ?

Afrique, mon Afrique
Les corps du Kénya ne sont-ils pas de trop ?
Y a-t-il encore des cimetières pour contenir tes cadavres ?
Vas-tu toujours continuer à te laisser diviser,
A te faire saigner, malmener, massacrer

Au grand bonheur des esprits colons
Qui rient sous cap en te disant YAKO ?

Au grand dam de ceux de tes enfants
Qui souffrent de ton déclin sans fin ?


Afrique, mon Afrique
Pourquoi toi, toujours toi
Quand on parle de victoires volées aux élections
Quand on parle de conflits ethniques
Quand on parle de tripatouillages de Constitutions
Quand on parle de rebelles, de criquets, de famine ?
Pourquoi toi, toujours toi ?

Afrique, mon Afrique
Les "héros" qui sont passés te "civiliser"
T'auraient-ils régler d'avance
Pour vivre tous ces malheurs

Pour donner à leur conscience
Une bonne raison de revenir te "reciviliser" ?


Afrique, mon Afrique
Serais-tu vraiment sauvage
Sans civilisation
Sans conscience ?

Afrique, mon Afrique
Ô toi la friche des rêves évanouis, des projets avortés,
Des plaisirs inassouvis, des amours inachevées,

Ta bosse qui te fait courber l'échine depuis des millénaires
Serait-elle le signe de la malédiction
Qui lie ton destin à la vase du monde ?


Si oui,
Qui va nous sauver ?

Je vais de ce pas demander à Dieu
Pourquoi la Mère de l'humanité
Doit-elle être la terre de l'iniquité...

Mais avant, je tiens à te dire :
Je t'aime Afrique, mon Afrique.
Une mère est toujours belle pour son fils
Même si elle est bossue !
OUI, JE T'AIME, maman Afriki
Mais toi aussi, comprends-moi un peu...

TRAVAILLER, TOUJOURS TRAVAILLER...

Les secondes filent
Les minutent s'égrènent
Les heures se succèdent
Les jours passent
Les années changent
Le temps ne s'arrête pas
Le temps n'attend pas
Il n'attend personne !
La vie s'écoule,
Fleuve tranquille imperturbable...

Dans ce monde, la vigne de Dieu
Tu es un ouvrier payé au rendement
De ton effort dépend le sort de ton prochain
Et si au champ du labeur tu dors
Il te restera caché le trésor...
Alors, à l'heure de ta mort
Ton héritage à léguer ne sera que remords.

Il faut travailler,
Toujours travailler
Pour illuminer le monde
Pour émerveiller des coeurs
Pour donner raison à Dieu
De t'avoir créé à Son image.

Travaille, travaille
Enfant du ciel et de la terre
Et tiens ceci pour devise:
"Pour ce qu'on veut
Si on peut
On doit".

SAINT-VALENTIN, DESTINS DE FLEURS ET DE PLEURS...

14 février
De l'amour fervent ouvrier
Je revisite mes nids tissés
Au fil des années
Au fil des rencontres
Au fil des rares moments d'audace.

14 février
Que de folies en fleurs offertes
Pour dire ce que souffre mon coeur
Pour raviver la flamme d'une passion
Pour rappeler que vif doit rester l'amour.

14 février
Que de chaudes promesses faites
Les yeux brillants de mille feux d'amour
Bouche contre bouche pour un ballet de langues
Les mains fébriles patinant sur des corps en transe
La voix étouffée par la force de l'amour-désir.

14 février
Rose, tulipe, chrysanthème
L'essentiel, dire que j'aime
Langage des fleurs je m'en moque
Lys, églantine, Hortensia
L'essentiel, dire que j'aime
Quand à la porte d'un coeur je toque.

14 février
Mais après le beau temps revient la pluie
Comme après le jour tombe la nuit
Les larmes du désamour suivent le charme d'un jour
La sollicitude cède le pas à la solitude.

14 février
C'est si beau quand c'est toujours
Au même coeur qu'on dit "Je t'aime"
Quand c'est au même être aimé
Que l'on offre des fleurs pour prolonger le bonheur.

14 février
Et pourtant, pour beaucoup
La Saint-Valentin a un terrible destin
Fait de fleurs et de pleurs
Car ce jour peut aussi nous rappeler
Les pires de nos échecs en amour.

14 février ?
Aujourd'hui, je me cache derrière un genévrier !