28.9.10
CINQUANTENAIRE : au-delà des aires de fête, des airs de défaite !
Après la célébration "grandeur nature" du cinquantième 22 septembre de la République du Mali, on peut affirmer que la fête a été belle. Belle pour tous ceux qui croient avoir gagné une bataille féroce d'opinion contre des "anti-cinquantenaire". Belle pour tous ceux pour qui le vrai défi à relever résidait plus dans les illuminations, les apparats, les artifices, que dans la conviction partagée d'être dans un Etat vraiment indépendant. Belle en effet pour ceux qui adorent les comparaisons qui fondent et gouvernent leur raison et leur logique dans un monde où l'on fait la course aux premiers titres en ceci et en cela, comme pour satisfaire un ego hypertrophié, ou un vieux complexe de castration.
Et pourtant, j'ai connu et entendu des personnes qui, au-delà des aires de fête, avaient des airs de défaite et qui ne s'en cachaient pas ! J'ai entendu des observateurs trop pointilleux sur les détails discuter autour de l'importance démesurée accordée à Kadhafi au Mali. Pour certains, le président libyen se comportait comme si c'était lui le vrai président du Mali, traitant Amadou Toumani Touré comme son simple représentant à la tête de l'Etat. Pour d'autres, le président malien est dans les liens de son homologue libyen à cause des pétrodinars qu'il déverse sur le Mali où il est en train de tout acheter et à cause de ses dons très généreux parmi lesquels "les limousines pourries" qu'il a offertes au Mali pour le cinquantenaire. Le comportement méprisant de Kadhafi qui, au lieu d'attendre ATT, s'est fait attendre par ce dernier, au point de provoquer un retard dans le démarrage officiel du défilé militaire du 22 septembre et qui, le 23 septembre, a préféré aller "faire un tour" à Tombouctou sans ATT, et l'attitude arrogante de sa garde rapprochée, étaient aussi au centre des échanges vifs et parfois passionnés de ces jeunes que j'ai écouté avec beaucoup d'attention.
Au cours de la deuxième émission publique de Juan Gomez (Questions d'Actualité) sur le cinquantenaire du Mali, j'ai aussi entendu ces jeunes qui semblaient avoir mal au cœur à cause de la façon dispendieuse dont les choses sont organisées, au détriment des populations du pays profond qui manquent d'écoles, de centres de santé… Le chauffeur du taxi que j'ai emprunté le 21 septembre pour des courses au centre-ville s'inquiétait quant à lui de grandes vagues de jeunes qui vont quitter leurs villages oubliés pour se déverser sur la capitale qui brille de mille lumières, soit pour le plaisir de vivre la splendeur de la nouvelle mégalopole, soit dans l'espoir de trouver un petit métier. " Vous allez voir que l'exode rural va s'accentuer avec pour corollaire l'augmentation du taux de délinquance, de banditisme et de criminalité… Moi je pense que le pays profond avait aussi besoin d'une bonne partie de ces investissements parce que le Mali, c'est pas Bamako ou seulement les capitales régionales… " Si vraies pourtant ces réflexions d'un chauffeur de taxi ! Mais le peuple a sa raison que la raison d'Etat ignore, pourrait-on dire… Un maçon travaillant le matin du 22 septembre a répondu ceci à ceux qui lui reprochaient de ne pas observer de repos en ce jour si historique : " Moi je suis un ouvrier, je cherche mon pain à la sueur de mon front et un seul jour de repos peut être fatal pour ma famille. Ceux qui abandonnent les leurs pour aller à la fête savent ce qu'ils y gagnent… " On dira que ce discours est ce qu'il y a de plus anti-patriotique ! Mais on ne dira jamais que cet homme qui lutte pour éviter que sa famille connaisse la faim, a sa raison, s'il ne veut pas aller applaudir des gens qui ont le ventre plein bon an mal an.
Ces différentes personnes qui s'expriment sur un air de défaite portent en eux un arrière-goût amer de notre indépendance factice et une aigreur tenace dont la profondeur est égale à l'ampleur de l'inconscience de nos dirigeants qui travaillent pour faire plaisir non pas à ceux qui leur ont donné le pouvoir mais aux maîtres de la grande France aux mains desquels ils ne sont que de piètres marionnettes.
Mais l'essentiel est fait. Et on ne peut pas tout faire en même temps. Pourvu que les nouveaux acquis qui nous rappelleront ce que le cinquantenaire nous aura apporté soient entretenus et bien protégés pour la postérité. Sinon, on sera en train de recommencer à tout reconstruire dans cinquante ans, pour fêter dignement notre centenaire.
Bien à vous.
MINGA S. Siddick
1.9.10
ATTENTATS-SUICIDES, CRIMES CRAPULEUX, VIOLS MASSIFS, JUSTICES PARTISANES… Comme si Dieu était mort !
Chaque jour, devant la dureté d’un drame qui frappe une frange fragile de l’humanité, je pense aux Ecritures, je repense les Ecritures. A des croyants qui ont souvent demandé à des prophètes comment ils reconnaîtraient soit le début de la Fin du monde, soit la proximité d’un Avènement ou le changement d’un « système de choses » ou encore l’entrée dans une Nouvelle Ere de la civilisation universelle, ces prophètes ont souvent donné des signes de reconnaissance très semblables, à savoir, entre autres et pêle-mêle : le règne de la terreur, le comble de la dépravation et de la fornication, la recrudescence de la violence et de l’impiété, les colères de la terre et de la mer à travers des tremblement et des vagues géantes…
Alors, je me perds en réflexions !
Soit tous les prophètes ont menti, ce qui signifie qu’il n’y aurait aucun Retour, aucun Avènement ni aucune Fin à espérer ou à craindre ; que tous les Livres Saints seraient des impostures d’illuminés machiavéliques, que les êtres créés par Dieu, le Vrai, seraient sur une autre planète (qui sait si ce n’est pas dans le nouveau système solaire qui vient d’être découvert, il y a quelques jours seulement) et que nous autres ici, aurions été créés par le Diable et à son image ; que la nature des êtres humains serait d’être de plus en plus mauvais, de plus en plus méchants au fur et à mesure que l’humanité avance en âge ; que toutes les catastrophes, tous les drames, toutes les iniquités dont nous sommes témoins ne sont que les fruits de nos actes qui eux-mêmes ne sont que le reflet de notre essence…
Soit les prophètes et les messagers, ces êtres particuliers que Dieu a choisis et investis d’une mission d’éducation parmi les hommes, n’ont pas été compris, ni dans le sens de la révélation dont ils ont été porteurs, ni dans l’esprit de leurs enseignements et de leurs messages. Ce qui expliquerait nos comportements insensés indignes d’enfants de la Lumière, nos égarements, notre éloignement de tout ce qui est spirituel et éternel au profit de tout ce qui est matériel et temporel. Ce qui expliquerait pourquoi ceux-là mêmes qui sont censés être pour nous des guides sur le chemin de la connaissance et de l’adoration de Dieu, du renoncement aux choses du monde, de la formation de notre caractère et de notre personnalité, sont les plus pervertis, les plus corrompus et portent sous la toge de Dieu une âme de Satan.
Même convaincu que cette deuxième hypothèse est plus acceptable que la première, je n’arrive toujours pas à comprendre que l’être humain, malgré son éloignement de la voie de Dieu, soit aussi mauvais dans sa pensée, dans sa parole et dans ses actes. Non, il m’est impossible de comprendre et d’accepter que des leaders religieux soient aux avant-gardes de crimes comme la pédophilie, l’inceste, le viol et les attentats-suicides supposés conduire l’exécuteur tout droit au paradis. Imagine-t-on à quel point un croyant peut s’estimer perdu à jamais, quand il sait que celui devant qui il va se confesser ou à qui il va demander conseil, est un bourreau sauvage d’hommes, de femmes et d’enfants sans défense ?
J’ai appris comme vous qu’un kamikaze qui s’apprêtait à commettre un attentat-suicide a été arrêté en Mauritanie ; j’ai appris comme vous qu’à Bamako, un Blanc (peut importe qu’il soit Vénézuélien, Ukrainien ou Espagnol) a été froidement abattu et était en train d’être découpé en morceau quand la police est arrivée sur les lieux du forfait ; j’ai appris comme vous, avec un arrière-goût de réchauffé, la polémique autour de plusieurs dizaines de femmes violées au Congo-Kinshasa par des miliciens. J’apprends toujours comme vous, les efforts que font certaines organisations internationales pour que justice soit rendue pour tous les crimes qui sont commis partout sur la planète, pendant qu’à côté ou en face, d’autres organisations font les mêmes efforts pour que jamais justice ne soit rendue afin que règne l’impunité, mère de l’iniquité. Alors je comprends que tous les crimes semblables ne soient pas punis de la même façon en fonction de la personne qui les commet. Que la justice dite internationale est pour le moment, un leurre parce que, pour l’heure et pour des raisons absurdes âprement défendues, on la veut justice partisane. A l’image de notre justice locale. Jusqu’à ce que passe la génération des Mugabé, des Béchir et des Kadhafi. Des personnages perfides qui jonglent avec une fibre prétendue nationaliste pour s’attirer l’admiration de défenseurs d’une certaine « intégrité » qui donne à l’intégration africaine, sous certaines latitudes, la connotation d’une solidarité dans le mal.
Puis, d’autres questions affluent dans mon esprit agité par l’agitation du monde : jusqu’à quand attendra-t-on encore le siècle de la spiritualité ? Jusqu’à quand la matière commandera-t-elle l’esprit ? Jusqu’à quand, au nom de Dieu, le Bon, le Très-Sage, un homme s’estimant plus croyant se tuera-t-il en entraînant dans la mort ceux qu’il considère comme des mécréants ? Jusqu’à quand les frères de la même foi s’entretueront-ils ? Jusqu’à quand, parce que de croyances différentes, des frères s’élimineront-ils ?
Finalement, les colères de la terre, de l’eau, du feu et de l’air, qui s’abattent sur le monde chaque jour, au Nord comme au Sud, à l’Est comme à L’Ouest, est-ce le signe du Retour du Messie, de l’Imam caché, de la Fin du monde ou la conséquence de nos actes animaux ? N’est-ce pas parce que nous nous comportons comme si Dieu était mort qu’Il veut, par ces colères contre lesquelles nous ne pouvons rien, nous interpeller, nous amener à nous tourner vers Lui, pour Le connaître et L’adorer ? N’est-ce pas Dieu seul qui peut nous secourir dans le péril, Lui qui subsiste par Lui-même et qui n’a aucunement besoin de nous pour exister ?
Au fait, quelle leçon de foi pouvons-nous donner à la postérité si, minimisant la paille qui est dans nos yeux, nous cherchons à tuer l’autre à cause de la paille qu’il a dans les yeux ? D’ailleurs, cette paille dans les yeux de l’autre, et si ce n’était que le reflet de la paille que nous avons dans nos propres yeux ?
Tout en cherchant les réponses à ces questionnements, n’oublions pas que les kamikazes sont déjà à nos portes. Que la mafia est déjà dans nos murs. A chacun sa vigilance !
Bien à vous.
MINGA
Alors, je me perds en réflexions !
Soit tous les prophètes ont menti, ce qui signifie qu’il n’y aurait aucun Retour, aucun Avènement ni aucune Fin à espérer ou à craindre ; que tous les Livres Saints seraient des impostures d’illuminés machiavéliques, que les êtres créés par Dieu, le Vrai, seraient sur une autre planète (qui sait si ce n’est pas dans le nouveau système solaire qui vient d’être découvert, il y a quelques jours seulement) et que nous autres ici, aurions été créés par le Diable et à son image ; que la nature des êtres humains serait d’être de plus en plus mauvais, de plus en plus méchants au fur et à mesure que l’humanité avance en âge ; que toutes les catastrophes, tous les drames, toutes les iniquités dont nous sommes témoins ne sont que les fruits de nos actes qui eux-mêmes ne sont que le reflet de notre essence…
Soit les prophètes et les messagers, ces êtres particuliers que Dieu a choisis et investis d’une mission d’éducation parmi les hommes, n’ont pas été compris, ni dans le sens de la révélation dont ils ont été porteurs, ni dans l’esprit de leurs enseignements et de leurs messages. Ce qui expliquerait nos comportements insensés indignes d’enfants de la Lumière, nos égarements, notre éloignement de tout ce qui est spirituel et éternel au profit de tout ce qui est matériel et temporel. Ce qui expliquerait pourquoi ceux-là mêmes qui sont censés être pour nous des guides sur le chemin de la connaissance et de l’adoration de Dieu, du renoncement aux choses du monde, de la formation de notre caractère et de notre personnalité, sont les plus pervertis, les plus corrompus et portent sous la toge de Dieu une âme de Satan.
Même convaincu que cette deuxième hypothèse est plus acceptable que la première, je n’arrive toujours pas à comprendre que l’être humain, malgré son éloignement de la voie de Dieu, soit aussi mauvais dans sa pensée, dans sa parole et dans ses actes. Non, il m’est impossible de comprendre et d’accepter que des leaders religieux soient aux avant-gardes de crimes comme la pédophilie, l’inceste, le viol et les attentats-suicides supposés conduire l’exécuteur tout droit au paradis. Imagine-t-on à quel point un croyant peut s’estimer perdu à jamais, quand il sait que celui devant qui il va se confesser ou à qui il va demander conseil, est un bourreau sauvage d’hommes, de femmes et d’enfants sans défense ?
J’ai appris comme vous qu’un kamikaze qui s’apprêtait à commettre un attentat-suicide a été arrêté en Mauritanie ; j’ai appris comme vous qu’à Bamako, un Blanc (peut importe qu’il soit Vénézuélien, Ukrainien ou Espagnol) a été froidement abattu et était en train d’être découpé en morceau quand la police est arrivée sur les lieux du forfait ; j’ai appris comme vous, avec un arrière-goût de réchauffé, la polémique autour de plusieurs dizaines de femmes violées au Congo-Kinshasa par des miliciens. J’apprends toujours comme vous, les efforts que font certaines organisations internationales pour que justice soit rendue pour tous les crimes qui sont commis partout sur la planète, pendant qu’à côté ou en face, d’autres organisations font les mêmes efforts pour que jamais justice ne soit rendue afin que règne l’impunité, mère de l’iniquité. Alors je comprends que tous les crimes semblables ne soient pas punis de la même façon en fonction de la personne qui les commet. Que la justice dite internationale est pour le moment, un leurre parce que, pour l’heure et pour des raisons absurdes âprement défendues, on la veut justice partisane. A l’image de notre justice locale. Jusqu’à ce que passe la génération des Mugabé, des Béchir et des Kadhafi. Des personnages perfides qui jonglent avec une fibre prétendue nationaliste pour s’attirer l’admiration de défenseurs d’une certaine « intégrité » qui donne à l’intégration africaine, sous certaines latitudes, la connotation d’une solidarité dans le mal.
Puis, d’autres questions affluent dans mon esprit agité par l’agitation du monde : jusqu’à quand attendra-t-on encore le siècle de la spiritualité ? Jusqu’à quand la matière commandera-t-elle l’esprit ? Jusqu’à quand, au nom de Dieu, le Bon, le Très-Sage, un homme s’estimant plus croyant se tuera-t-il en entraînant dans la mort ceux qu’il considère comme des mécréants ? Jusqu’à quand les frères de la même foi s’entretueront-ils ? Jusqu’à quand, parce que de croyances différentes, des frères s’élimineront-ils ?
Finalement, les colères de la terre, de l’eau, du feu et de l’air, qui s’abattent sur le monde chaque jour, au Nord comme au Sud, à l’Est comme à L’Ouest, est-ce le signe du Retour du Messie, de l’Imam caché, de la Fin du monde ou la conséquence de nos actes animaux ? N’est-ce pas parce que nous nous comportons comme si Dieu était mort qu’Il veut, par ces colères contre lesquelles nous ne pouvons rien, nous interpeller, nous amener à nous tourner vers Lui, pour Le connaître et L’adorer ? N’est-ce pas Dieu seul qui peut nous secourir dans le péril, Lui qui subsiste par Lui-même et qui n’a aucunement besoin de nous pour exister ?
Au fait, quelle leçon de foi pouvons-nous donner à la postérité si, minimisant la paille qui est dans nos yeux, nous cherchons à tuer l’autre à cause de la paille qu’il a dans les yeux ? D’ailleurs, cette paille dans les yeux de l’autre, et si ce n’était que le reflet de la paille que nous avons dans nos propres yeux ?
Tout en cherchant les réponses à ces questionnements, n’oublions pas que les kamikazes sont déjà à nos portes. Que la mafia est déjà dans nos murs. A chacun sa vigilance !
Bien à vous.
MINGA
DEF ET BAC 2010 : Les fleurs et les fruits
Les résultats du diplôme d’études fondamentales (DEF) et du baccalauréat de l’année 2010 sont maintenant connus. Sur la plupart des lèvres maliennes qui s’ouvrent pour commenter ces résultats, trois mots exprimant une même triste réalité sont les plus réguliers : drame, désastre, catastrophe. Dans les deux cas, les taux de réussite sont inférieurs à la moitié des taux de réussite de l’année 2009. Côté analyse de ces mêmes résultats, si tout le monde est d’accord qu’ils sont exacts et reflètent le vrai visage de l’école malienne, deux camps s’opposent cependant quant aux victimes du prix à payer.
Ainsi, pour certains parents d’élèves, leurs enfants ont été injustement sanctionnés alors qu’ils ne sont que des produits innocents d’une école malade de son système laxiste et complaisant, de ses enseignants mal formés ou déformés. Selon ces parents, la réforme devait commencer par un contrôle strict des programmes d’enseignement dans leur application et une inspection rigoureuse des enseignants qui, pour la plupart, faute de contrôle, font ce qu’ils veulent, surtout dans le public. Ces parents estiment donc que la réforme devrait être progressive, le temps d’inculquer de nouvelles valeurs aux enseignants et de sensibiliser les élèves quant aux nouvelles orientations du système scolaire. En un mot, ils pensent que le gouvernement a eu tort d’organiser ces « examens-abattoirs » qui ne font pas honneur au Mali.
Mais pour d’autres parents, le son de cloche est différent. Malgré leur peine de voir leurs enfants échouer, quand c’est le cas, ils sont d’accord avec ces résultats et sont convaincus que, de toutes les façons, le sacrifice expiatoire de l’école malienne devait forcément commencer par une promotion. « On ne peut faire d’omelette sans casser des œufs », soutiennent ces parents qui semblent plus rationnels et plus sereins que les premiers.
En effet, aujourd’hui ou demain, il aurait fallu avoir le courage d’assainir l’école, d’une façon ou d’une autre. Et il n’y a pas de réforme qui ne soit douloureuse au début, parce que toute réforme vient briser un rythme, changer une façon de faire, de voir, de dire ou de vivre. Les parents qui accusent le gouvernement doivent reconnaître leur part de responsabilité car ils semblent cautionner la faiblesse du système scolaire et auraient certainement voulu que la réforme tombe après leurs enfants. Une pensée un peu dans le genre « Après moi, le déluge ! » Et pourtant, ils auraient pu eux-mêmes conscientiser leurs enfants sur la nécessité d’étudier d’arrache-pied et sans relâche pour se garantir un succès sans tâche. Que nenni ! Ce sont ces parents-là mêmes qui passaient voir les directeurs d’écoles ou des enseignants pour leur donner de l’argent afin de gonfler les moyennes de classe de leurs enfants pour faciliter leur passage. Pris à contre-pied dans leurs pratiques malsaines, ils ne peuvent que rugir contre les premières notes d’une réforme qui, même si son début d’application provoque des « catastrophes », va permettre à l’école malienne de redorer son blason.
Il est vrai qu’à côté de ces deux positions principales, il y a ceux qui expliquent « le drame » par un acte de sabotage des enseignants grévistes qui auraient mal corrigé les copies pour s’en débarrasser, question de faire valoir leur capacité de nuisance. Dans un tout autre registre, une directrice d’école privée qui tenait à déposer une lettre d’opposition aux résultats du DEF m’a fait savoir que ce « désastre » pouvait être orchestré par le gouvernement lui-même, pour montrer à l’opinion que les enseignants qui sont si prompts à revendiquer sont si nuls qu’il a fallu une réforme des examens pour mettre à nu les limites de leur compétence. De quoi justifier le rejet de leurs revendications.
Evidemment, les commentaires resteront toujours des commentaires, intelligents ou insensés. Une chose est claire, les examens 2010 ont révélé le degré de pourriture de l’école malienne. Et quand on s’en tient aux moyennes obtenues par les élèves lors des différentes compositions trimestrielles tout le long de l’année, on peut dire avec amertume mais espoir : « Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs ». Et, au lieu de chercher ici et là des boucs émissaires, réfléchissons aux moyens à mettre en œuvre pour revaloriser notre école en ces jours d’intégration africaine où il est impératif que les élèves et étudiants du Mali soient capables de tenir le cap, face aux autres de la sous-région et pourquoi pas, du continent. Arrêtons donc de gémir, de pleurnicher pour réfléchir ! Alors nous serons heureux de retrouver un jardin magnifique où chaque belle fleur produira un beau fruit. N’est-ce pas ?
Bien à vous.
MINGA
Ainsi, pour certains parents d’élèves, leurs enfants ont été injustement sanctionnés alors qu’ils ne sont que des produits innocents d’une école malade de son système laxiste et complaisant, de ses enseignants mal formés ou déformés. Selon ces parents, la réforme devait commencer par un contrôle strict des programmes d’enseignement dans leur application et une inspection rigoureuse des enseignants qui, pour la plupart, faute de contrôle, font ce qu’ils veulent, surtout dans le public. Ces parents estiment donc que la réforme devrait être progressive, le temps d’inculquer de nouvelles valeurs aux enseignants et de sensibiliser les élèves quant aux nouvelles orientations du système scolaire. En un mot, ils pensent que le gouvernement a eu tort d’organiser ces « examens-abattoirs » qui ne font pas honneur au Mali.
Mais pour d’autres parents, le son de cloche est différent. Malgré leur peine de voir leurs enfants échouer, quand c’est le cas, ils sont d’accord avec ces résultats et sont convaincus que, de toutes les façons, le sacrifice expiatoire de l’école malienne devait forcément commencer par une promotion. « On ne peut faire d’omelette sans casser des œufs », soutiennent ces parents qui semblent plus rationnels et plus sereins que les premiers.
En effet, aujourd’hui ou demain, il aurait fallu avoir le courage d’assainir l’école, d’une façon ou d’une autre. Et il n’y a pas de réforme qui ne soit douloureuse au début, parce que toute réforme vient briser un rythme, changer une façon de faire, de voir, de dire ou de vivre. Les parents qui accusent le gouvernement doivent reconnaître leur part de responsabilité car ils semblent cautionner la faiblesse du système scolaire et auraient certainement voulu que la réforme tombe après leurs enfants. Une pensée un peu dans le genre « Après moi, le déluge ! » Et pourtant, ils auraient pu eux-mêmes conscientiser leurs enfants sur la nécessité d’étudier d’arrache-pied et sans relâche pour se garantir un succès sans tâche. Que nenni ! Ce sont ces parents-là mêmes qui passaient voir les directeurs d’écoles ou des enseignants pour leur donner de l’argent afin de gonfler les moyennes de classe de leurs enfants pour faciliter leur passage. Pris à contre-pied dans leurs pratiques malsaines, ils ne peuvent que rugir contre les premières notes d’une réforme qui, même si son début d’application provoque des « catastrophes », va permettre à l’école malienne de redorer son blason.
Il est vrai qu’à côté de ces deux positions principales, il y a ceux qui expliquent « le drame » par un acte de sabotage des enseignants grévistes qui auraient mal corrigé les copies pour s’en débarrasser, question de faire valoir leur capacité de nuisance. Dans un tout autre registre, une directrice d’école privée qui tenait à déposer une lettre d’opposition aux résultats du DEF m’a fait savoir que ce « désastre » pouvait être orchestré par le gouvernement lui-même, pour montrer à l’opinion que les enseignants qui sont si prompts à revendiquer sont si nuls qu’il a fallu une réforme des examens pour mettre à nu les limites de leur compétence. De quoi justifier le rejet de leurs revendications.
Evidemment, les commentaires resteront toujours des commentaires, intelligents ou insensés. Une chose est claire, les examens 2010 ont révélé le degré de pourriture de l’école malienne. Et quand on s’en tient aux moyennes obtenues par les élèves lors des différentes compositions trimestrielles tout le long de l’année, on peut dire avec amertume mais espoir : « Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs ». Et, au lieu de chercher ici et là des boucs émissaires, réfléchissons aux moyens à mettre en œuvre pour revaloriser notre école en ces jours d’intégration africaine où il est impératif que les élèves et étudiants du Mali soient capables de tenir le cap, face aux autres de la sous-région et pourquoi pas, du continent. Arrêtons donc de gémir, de pleurnicher pour réfléchir ! Alors nous serons heureux de retrouver un jardin magnifique où chaque belle fleur produira un beau fruit. N’est-ce pas ?
Bien à vous.
MINGA
PRESIDENTIELLE EN GUINEE : De l’eau dans le lait de Diallo ?
Si l’on peut dire que toutes les élections sur le continent – ou presque toutes – se ressemblent, par leurs empreintes de « technologie » antidémocratique, fines ou grossières, il est des élections qui surclassent d’autres, à cause de contextes particuliers qui donnent à toute la période préélectorale, une ferveur d’attente messianique. C’est le cas des élections en Guinée et en Côte d’Ivoire. Parlons d’abord du pays du Silly.
La Guinée est un pays qui amorce une nouvelle ère dans sa vie de nation à consolider, après plus d’un demi-siècle de tâtonnement sur le chemin du développement à tous les niveaux possibles et de la maturité politique. On ne peut pas nier les efforts qui ont été faits au plan culturel par Sékou Touré qui, quoi qu’on puisse dire aujourd’hui, fut un grand ouvrier de l’identité culturelle. N’a-t-il pas favorisé l’éclosion de groupes musicaux et de troupes théâtrales, entre autres ? Après lui, il aurait peut-être fallu à la Guinée un homme encore plus charismatique, de plus grande stature, ayant de plus grandes qualités intellectuelles, morales et humaines et une meilleure formation politique. Au lieu de cela, c’est un militaire simple, trop simple, qui a pris le pouvoir et s’y est agrippé. Un militaire tellement simple et tellement égoïste qu’il a préféré rendre la Guinée malade de sa propre maladie, plutôt que de céder son fauteuil à un autre fils du pays, à travers une élection digne de ce nom, quand il a compris que son mal le rendait incapable de gouverner avec sérénité. Alors, pendant vingt-quatre ans, la Guinée a subi Conté et ses acolytes. La mort du militaire va libérer le pays de son œdème. Mais c’est un autre militaire, qu’on croyait un peu plus éclairé, qui va lui succéder. On a vite compris que Camara n’est pas Sankara et que, en dehors de leur grade de Capitaine, le premier ne méritait même pas d’être appelé copie, si pâle soit-elle, du second. Voilà pourquoi ce qui devait arriver arriva, sans trop surprendre.
Sékouba Konaté, l’intérimaire, est un autre militaire. Mais lui a une autre conception du rôle de l’armée et il a voulu donner au monde la preuve qu’on peut être militaire et sage, honnête et ouvert aux exigences de la démocratie.
En réussissant l’organisation du premier tour des élections, il a convaincu de sa bonne foi. Pour la première fois vraiment, les Guinéens ont goûté au plaisir de la liberté de l’accomplissement d’un devoir dit citoyen. Après une période d’incertitude et d’angoisse, on vient enfin de connaître la date du second tour : le 19 septembre 2010.
Mais à peine a-t-on fini de pousser notre « ouf » de soulagement que le bruit d’un pavé dans la mare politique guinéenne nous ramène à nos angoisses ! Le premier ministre ira-t-il jusqu’au bout de son intention de « modifier » des dispositions de la Constitution pour « diluer » le pouvoir de la Commission nationale électorale indépendante (CENI) ? Cette intention est-elle sincère ou dérive-t-elle d’une autre intention qui serait obscure ? Les rumeurs du parti pris du premier ministre en faveur du candidat Alpha Condé seraient-elles fondées ? En tout cas, on peut bien se poser la question de savoir à quel jeu veut jouer Jean-Marie Doré en ce moment très sensible de l’histoire de la Guinée qui a plus besoin d’assurance et de sérénité que de doute et de suspicion. Le premier ministre roulerait-il vraiment pour un candidat ?
J’ai presque la certitude que Jean-Marie Doré ne sera pas suivi dans ses turpitudes qui risquent de faire chavirer un navire qui n’est plus loin du port. Et c’est en cela que la décision du Général Sékouba sera salutaire, si elle s’oppose à la volonté de son premier ministre. Et même si tout rentrait dans l’ordre, cette sortie inattendue de l’ex-leader de la société civile nous oblige à nous poser cette question : qui veut verser de l’eau dans le lait de Diallo ? Car les partisans du patron de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), donné favori, pensent que c’est contre eux que joue le chef du gouvernement transitoire.
Jean-Marie Doré a donc intérêt à redorer son blason, s’il veut laisser son nom parmi les héros de la construction de la démocratie guinéenne. S’il veut faire taire ceux qui exigent sa démission. En attendant le 19 septembre. Une date qui rappelle la descente aux enfers d’un pays voisin, il y a huit ans. Mais une date que la Guinée devrait pouvoir célébrer comme celle de sa sortie du tunnel.
Bien à vous.
MINGA
La Guinée est un pays qui amorce une nouvelle ère dans sa vie de nation à consolider, après plus d’un demi-siècle de tâtonnement sur le chemin du développement à tous les niveaux possibles et de la maturité politique. On ne peut pas nier les efforts qui ont été faits au plan culturel par Sékou Touré qui, quoi qu’on puisse dire aujourd’hui, fut un grand ouvrier de l’identité culturelle. N’a-t-il pas favorisé l’éclosion de groupes musicaux et de troupes théâtrales, entre autres ? Après lui, il aurait peut-être fallu à la Guinée un homme encore plus charismatique, de plus grande stature, ayant de plus grandes qualités intellectuelles, morales et humaines et une meilleure formation politique. Au lieu de cela, c’est un militaire simple, trop simple, qui a pris le pouvoir et s’y est agrippé. Un militaire tellement simple et tellement égoïste qu’il a préféré rendre la Guinée malade de sa propre maladie, plutôt que de céder son fauteuil à un autre fils du pays, à travers une élection digne de ce nom, quand il a compris que son mal le rendait incapable de gouverner avec sérénité. Alors, pendant vingt-quatre ans, la Guinée a subi Conté et ses acolytes. La mort du militaire va libérer le pays de son œdème. Mais c’est un autre militaire, qu’on croyait un peu plus éclairé, qui va lui succéder. On a vite compris que Camara n’est pas Sankara et que, en dehors de leur grade de Capitaine, le premier ne méritait même pas d’être appelé copie, si pâle soit-elle, du second. Voilà pourquoi ce qui devait arriver arriva, sans trop surprendre.
Sékouba Konaté, l’intérimaire, est un autre militaire. Mais lui a une autre conception du rôle de l’armée et il a voulu donner au monde la preuve qu’on peut être militaire et sage, honnête et ouvert aux exigences de la démocratie.
En réussissant l’organisation du premier tour des élections, il a convaincu de sa bonne foi. Pour la première fois vraiment, les Guinéens ont goûté au plaisir de la liberté de l’accomplissement d’un devoir dit citoyen. Après une période d’incertitude et d’angoisse, on vient enfin de connaître la date du second tour : le 19 septembre 2010.
Mais à peine a-t-on fini de pousser notre « ouf » de soulagement que le bruit d’un pavé dans la mare politique guinéenne nous ramène à nos angoisses ! Le premier ministre ira-t-il jusqu’au bout de son intention de « modifier » des dispositions de la Constitution pour « diluer » le pouvoir de la Commission nationale électorale indépendante (CENI) ? Cette intention est-elle sincère ou dérive-t-elle d’une autre intention qui serait obscure ? Les rumeurs du parti pris du premier ministre en faveur du candidat Alpha Condé seraient-elles fondées ? En tout cas, on peut bien se poser la question de savoir à quel jeu veut jouer Jean-Marie Doré en ce moment très sensible de l’histoire de la Guinée qui a plus besoin d’assurance et de sérénité que de doute et de suspicion. Le premier ministre roulerait-il vraiment pour un candidat ?
J’ai presque la certitude que Jean-Marie Doré ne sera pas suivi dans ses turpitudes qui risquent de faire chavirer un navire qui n’est plus loin du port. Et c’est en cela que la décision du Général Sékouba sera salutaire, si elle s’oppose à la volonté de son premier ministre. Et même si tout rentrait dans l’ordre, cette sortie inattendue de l’ex-leader de la société civile nous oblige à nous poser cette question : qui veut verser de l’eau dans le lait de Diallo ? Car les partisans du patron de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), donné favori, pensent que c’est contre eux que joue le chef du gouvernement transitoire.
Jean-Marie Doré a donc intérêt à redorer son blason, s’il veut laisser son nom parmi les héros de la construction de la démocratie guinéenne. S’il veut faire taire ceux qui exigent sa démission. En attendant le 19 septembre. Une date qui rappelle la descente aux enfers d’un pays voisin, il y a huit ans. Mais une date que la Guinée devrait pouvoir célébrer comme celle de sa sortie du tunnel.
Bien à vous.
MINGA
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