Chaque jour, devant la dureté d’un drame qui frappe une frange fragile de l’humanité, je pense aux Ecritures, je repense les Ecritures. A des croyants qui ont souvent demandé à des prophètes comment ils reconnaîtraient soit le début de la Fin du monde, soit la proximité d’un Avènement ou le changement d’un « système de choses » ou encore l’entrée dans une Nouvelle Ere de la civilisation universelle, ces prophètes ont souvent donné des signes de reconnaissance très semblables, à savoir, entre autres et pêle-mêle : le règne de la terreur, le comble de la dépravation et de la fornication, la recrudescence de la violence et de l’impiété, les colères de la terre et de la mer à travers des tremblement et des vagues géantes…
Alors, je me perds en réflexions !
Soit tous les prophètes ont menti, ce qui signifie qu’il n’y aurait aucun Retour, aucun Avènement ni aucune Fin à espérer ou à craindre ; que tous les Livres Saints seraient des impostures d’illuminés machiavéliques, que les êtres créés par Dieu, le Vrai, seraient sur une autre planète (qui sait si ce n’est pas dans le nouveau système solaire qui vient d’être découvert, il y a quelques jours seulement) et que nous autres ici, aurions été créés par le Diable et à son image ; que la nature des êtres humains serait d’être de plus en plus mauvais, de plus en plus méchants au fur et à mesure que l’humanité avance en âge ; que toutes les catastrophes, tous les drames, toutes les iniquités dont nous sommes témoins ne sont que les fruits de nos actes qui eux-mêmes ne sont que le reflet de notre essence…
Soit les prophètes et les messagers, ces êtres particuliers que Dieu a choisis et investis d’une mission d’éducation parmi les hommes, n’ont pas été compris, ni dans le sens de la révélation dont ils ont été porteurs, ni dans l’esprit de leurs enseignements et de leurs messages. Ce qui expliquerait nos comportements insensés indignes d’enfants de la Lumière, nos égarements, notre éloignement de tout ce qui est spirituel et éternel au profit de tout ce qui est matériel et temporel. Ce qui expliquerait pourquoi ceux-là mêmes qui sont censés être pour nous des guides sur le chemin de la connaissance et de l’adoration de Dieu, du renoncement aux choses du monde, de la formation de notre caractère et de notre personnalité, sont les plus pervertis, les plus corrompus et portent sous la toge de Dieu une âme de Satan.
Même convaincu que cette deuxième hypothèse est plus acceptable que la première, je n’arrive toujours pas à comprendre que l’être humain, malgré son éloignement de la voie de Dieu, soit aussi mauvais dans sa pensée, dans sa parole et dans ses actes. Non, il m’est impossible de comprendre et d’accepter que des leaders religieux soient aux avant-gardes de crimes comme la pédophilie, l’inceste, le viol et les attentats-suicides supposés conduire l’exécuteur tout droit au paradis. Imagine-t-on à quel point un croyant peut s’estimer perdu à jamais, quand il sait que celui devant qui il va se confesser ou à qui il va demander conseil, est un bourreau sauvage d’hommes, de femmes et d’enfants sans défense ?
J’ai appris comme vous qu’un kamikaze qui s’apprêtait à commettre un attentat-suicide a été arrêté en Mauritanie ; j’ai appris comme vous qu’à Bamako, un Blanc (peut importe qu’il soit Vénézuélien, Ukrainien ou Espagnol) a été froidement abattu et était en train d’être découpé en morceau quand la police est arrivée sur les lieux du forfait ; j’ai appris comme vous, avec un arrière-goût de réchauffé, la polémique autour de plusieurs dizaines de femmes violées au Congo-Kinshasa par des miliciens. J’apprends toujours comme vous, les efforts que font certaines organisations internationales pour que justice soit rendue pour tous les crimes qui sont commis partout sur la planète, pendant qu’à côté ou en face, d’autres organisations font les mêmes efforts pour que jamais justice ne soit rendue afin que règne l’impunité, mère de l’iniquité. Alors je comprends que tous les crimes semblables ne soient pas punis de la même façon en fonction de la personne qui les commet. Que la justice dite internationale est pour le moment, un leurre parce que, pour l’heure et pour des raisons absurdes âprement défendues, on la veut justice partisane. A l’image de notre justice locale. Jusqu’à ce que passe la génération des Mugabé, des Béchir et des Kadhafi. Des personnages perfides qui jonglent avec une fibre prétendue nationaliste pour s’attirer l’admiration de défenseurs d’une certaine « intégrité » qui donne à l’intégration africaine, sous certaines latitudes, la connotation d’une solidarité dans le mal.
Puis, d’autres questions affluent dans mon esprit agité par l’agitation du monde : jusqu’à quand attendra-t-on encore le siècle de la spiritualité ? Jusqu’à quand la matière commandera-t-elle l’esprit ? Jusqu’à quand, au nom de Dieu, le Bon, le Très-Sage, un homme s’estimant plus croyant se tuera-t-il en entraînant dans la mort ceux qu’il considère comme des mécréants ? Jusqu’à quand les frères de la même foi s’entretueront-ils ? Jusqu’à quand, parce que de croyances différentes, des frères s’élimineront-ils ?
Finalement, les colères de la terre, de l’eau, du feu et de l’air, qui s’abattent sur le monde chaque jour, au Nord comme au Sud, à l’Est comme à L’Ouest, est-ce le signe du Retour du Messie, de l’Imam caché, de la Fin du monde ou la conséquence de nos actes animaux ? N’est-ce pas parce que nous nous comportons comme si Dieu était mort qu’Il veut, par ces colères contre lesquelles nous ne pouvons rien, nous interpeller, nous amener à nous tourner vers Lui, pour Le connaître et L’adorer ? N’est-ce pas Dieu seul qui peut nous secourir dans le péril, Lui qui subsiste par Lui-même et qui n’a aucunement besoin de nous pour exister ?
Au fait, quelle leçon de foi pouvons-nous donner à la postérité si, minimisant la paille qui est dans nos yeux, nous cherchons à tuer l’autre à cause de la paille qu’il a dans les yeux ? D’ailleurs, cette paille dans les yeux de l’autre, et si ce n’était que le reflet de la paille que nous avons dans nos propres yeux ?
Tout en cherchant les réponses à ces questionnements, n’oublions pas que les kamikazes sont déjà à nos portes. Que la mafia est déjà dans nos murs. A chacun sa vigilance !
Bien à vous.
MINGA
27.10.10
PROCESSUS DÉMOCRATIQUES EN AFRIQUE : Ces poudrières potentielles qui font peur !
L’Afrique m’apparaît de plus en plus comme un grand corps malade couverts de métastases. Ces foyers cancéreux qui, à tout moment, peuvent déclencher des fièvres mortelles, se propagent chaque jour davantage et deviennent de plus en plus inquiétants. Comble de paradoxe, parmi les tissus les plus atteints, nombreux sont les cinquantenaires. Comme si l’âge ne suffisait pas pour mûrir et inspirer confiance.
Guinée-Conakry. Après la mort de Lansana Conté et les grands shows hyper médiatisés d’un certain Dadis, on avait commencé à nourrir de l’espoir pour ce pays si riche de ses hommes, de sa culture et de son sous-sol. Le premier tour de l’élection présidentiel, malgré quelques couacs, avait suffi pour faire jubiler tous ceux qui rêvent de voir la Guinée-Conakry enfin sortir de l’obscurité politique, économique et sociale. Ceux qui, comme moi, avaient des réserves et faisaient allusion à quelque piège qui bloquerait le processus électoral ou à quelque grain de sable qui gripperait la machine de la transition, étaient perçus par les enthousiastes comme des trouble-fêtes ou des oiseaux de mauvais augure. Et pourtant, la triste réalité aujourd’hui s’impose à nous : après deux reports pour la tenue du deuxième tour, la date du 24 octobre est de plus en plus incertaine, à cause du tango honteux que dansent les politiciens guinéens qui semblent bien se plaire dans leurs enfantillages ridicules ! Donnant ainsi raison, à Moussa Dadis Camara qui n’avait aucune considération pour eux, les invectivait comme ses gosses et les affublait de tous les noms d’oiseaux. L’actuelle comédie autour de la Commission nationale électorale dont l’indépendance reste à vérifier, donne la dimension de l’hypocrisie et de la méchanceté qui animent les acteurs de la scène politique guinéenne. Ainsi, avec ce spectacle pitoyable que Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et les membres de la CENI nous offrent, qui s’étonnera que l’armée en profitent pour reprendre le pouvoir ? Et si les partisans de Dadis qui doit être en train de rire sous cap sortaient de l’ombre pour « remettre la pendule à l’heure » ? Mais pour le moment, nous n’en sommes pas encore là. Dieu est capable de tous les miracles et il pourra en faire pour la Guinée afin que le deuxième tour ait effectivement lieu le 24. Dans le calme et la paix et sans contestation des résultats.
Niger. Au Niger, nous avons applaudi l’arrivée de la bande à Djibo ! Nous avons applaudi leurs premiers discours. Nous avons applaudi le calendrier de leur processus de démocratisation du pouvoir à travers des élections libres et transparentes à laquelle eux-mêmes, les redresseurs des torts, ne prendraient pas part. En tout, beaucoup d’Africains, comme moi, ont eu beaucoup d’estime pour ces militaires qui, visiblement, avaient des ambitions aux antipodes de celles de Dadis. Hélas ! Mille fois hélas !! La peur qui s’était envolée très loin du ciel nigérien est en train de revenir avec son lot d’angoisse et de stress au sein des populations. L’arrestation du N° 2 de la junte n’assombrit-il pas un ciel jusque-là serein ? Que réserve demain aux Nigériens si l’équipe même qui a sauvé le pays de l’autocratie cède au démon de la division ? Le syndrome Dadis serait-il en train de naître quelque part dans le sérail des héros du 18 février ? Il faut prier que le doux rêve ne tourne pas au cauchemar.
Nigeria. Le géant de l’Afrique occidentale est en pleine tourmente. Au-delà des attentats « terroristes » du 1er octobre, jour même de la célébration de ses cinquante ans d’indépendance, un véritable malaise règne au pays du naira. Aux machinations en vue des prochaines présidentielles pour lesquelles le Nord se dresse contre le Sud, avec dans chaque pôle, des dissensions internes, un esprit de mafia sévit dans le plus grand Etat fédéré d’Afrique qui vit au rythme d’enlèvements, d’agressions physiques, d’assassinats à caractère politique, religieux ou tout simplement crapuleux. Pourvu que la grande campagne « anti kidnapping » qui vient d’être lancée par le gouvernement fédéral saura ramené la sérénité au sein des populations et dans le milieu des investisseurs.
Côte d’Ivoire. « OUF ! » se sont exclamés de nombreux Ivoiriens et observateurs de la scène politique éburnéenne. Après plusieurs reports, on a eu enfin une date consensuelle des élections et on vient, en fin, d’entrer dans le vif du sujet à travers la campagne présidentielle qui bat son plein dans les quatre coins du pays. Ça y est donc, cette fois-ci, les élections auront bel et bien lieu le 31 octobre prochain. Cependant, je ne crois pas beaucoup à la liberté des populations de choisir le candidat qu’elles préfèrent. Car une angoisse persiste quant à la personnalité qui prendrait les rennes du pouvoir. Pour que la paix soit durable, n’importe qui ne doit pas être élu président. Beaucoup pense comme moi que même s’il existait un candidat qui soit le plus valeureux et le plus populaire, son élection entraînerait la Côte d’Ivoire dans une spirale de violence qui pourrait précipiter le pays dans l’enfer. Il faut donc à la Côte d’Ivoire un président par défaut : Laurent Gbagbo. Tout autre choix serait dangereux pour la paix. Car alors, les escadrons de la mort ressusciteront, les « patriotes » reprendront la rue et les milices ethniques foisonneront partout dans le pays. Gbagbo ne dit-il pas à qui veut l’entendre qu’il n’a pas eu le temps de gouverner en dix ans à cause des complots des « ennemis de la Côte d’Ivoire » ? Ne martèle-t-il pas partout, et avec lui ses soldats conduits par un certain « Général » Blé Goudé, qu’il ne perdra pas ces élections ? La joie de savoir que les élections se tiendront est donc teintée par des doutes, des incertitudes, des angoisses, au point où beaucoup prient Dieu pour que Laurent Gbagbo soit maintenu, non pas parce qu’il est le meilleur, mais pour éviter que ses milices incontrôlées ne sèment le désordre et ne rendent le pays ingouvernable.
Le Burundi, la République démocratique du Congo, Madagascar… voilà d’autres poudrières potentielles qui font peur et qui font douter de la maturité des hommes politiques du continent. Serions-nous si maudits par Dieu au point de toujours tourner le dos à tout ce qui peut nous sauver de la souffrance et de la douleur ? Il faut y réfléchir.
Bien à vous.
MINGA
Guinée-Conakry. Après la mort de Lansana Conté et les grands shows hyper médiatisés d’un certain Dadis, on avait commencé à nourrir de l’espoir pour ce pays si riche de ses hommes, de sa culture et de son sous-sol. Le premier tour de l’élection présidentiel, malgré quelques couacs, avait suffi pour faire jubiler tous ceux qui rêvent de voir la Guinée-Conakry enfin sortir de l’obscurité politique, économique et sociale. Ceux qui, comme moi, avaient des réserves et faisaient allusion à quelque piège qui bloquerait le processus électoral ou à quelque grain de sable qui gripperait la machine de la transition, étaient perçus par les enthousiastes comme des trouble-fêtes ou des oiseaux de mauvais augure. Et pourtant, la triste réalité aujourd’hui s’impose à nous : après deux reports pour la tenue du deuxième tour, la date du 24 octobre est de plus en plus incertaine, à cause du tango honteux que dansent les politiciens guinéens qui semblent bien se plaire dans leurs enfantillages ridicules ! Donnant ainsi raison, à Moussa Dadis Camara qui n’avait aucune considération pour eux, les invectivait comme ses gosses et les affublait de tous les noms d’oiseaux. L’actuelle comédie autour de la Commission nationale électorale dont l’indépendance reste à vérifier, donne la dimension de l’hypocrisie et de la méchanceté qui animent les acteurs de la scène politique guinéenne. Ainsi, avec ce spectacle pitoyable que Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et les membres de la CENI nous offrent, qui s’étonnera que l’armée en profitent pour reprendre le pouvoir ? Et si les partisans de Dadis qui doit être en train de rire sous cap sortaient de l’ombre pour « remettre la pendule à l’heure » ? Mais pour le moment, nous n’en sommes pas encore là. Dieu est capable de tous les miracles et il pourra en faire pour la Guinée afin que le deuxième tour ait effectivement lieu le 24. Dans le calme et la paix et sans contestation des résultats.
Niger. Au Niger, nous avons applaudi l’arrivée de la bande à Djibo ! Nous avons applaudi leurs premiers discours. Nous avons applaudi le calendrier de leur processus de démocratisation du pouvoir à travers des élections libres et transparentes à laquelle eux-mêmes, les redresseurs des torts, ne prendraient pas part. En tout, beaucoup d’Africains, comme moi, ont eu beaucoup d’estime pour ces militaires qui, visiblement, avaient des ambitions aux antipodes de celles de Dadis. Hélas ! Mille fois hélas !! La peur qui s’était envolée très loin du ciel nigérien est en train de revenir avec son lot d’angoisse et de stress au sein des populations. L’arrestation du N° 2 de la junte n’assombrit-il pas un ciel jusque-là serein ? Que réserve demain aux Nigériens si l’équipe même qui a sauvé le pays de l’autocratie cède au démon de la division ? Le syndrome Dadis serait-il en train de naître quelque part dans le sérail des héros du 18 février ? Il faut prier que le doux rêve ne tourne pas au cauchemar.
Nigeria. Le géant de l’Afrique occidentale est en pleine tourmente. Au-delà des attentats « terroristes » du 1er octobre, jour même de la célébration de ses cinquante ans d’indépendance, un véritable malaise règne au pays du naira. Aux machinations en vue des prochaines présidentielles pour lesquelles le Nord se dresse contre le Sud, avec dans chaque pôle, des dissensions internes, un esprit de mafia sévit dans le plus grand Etat fédéré d’Afrique qui vit au rythme d’enlèvements, d’agressions physiques, d’assassinats à caractère politique, religieux ou tout simplement crapuleux. Pourvu que la grande campagne « anti kidnapping » qui vient d’être lancée par le gouvernement fédéral saura ramené la sérénité au sein des populations et dans le milieu des investisseurs.
Côte d’Ivoire. « OUF ! » se sont exclamés de nombreux Ivoiriens et observateurs de la scène politique éburnéenne. Après plusieurs reports, on a eu enfin une date consensuelle des élections et on vient, en fin, d’entrer dans le vif du sujet à travers la campagne présidentielle qui bat son plein dans les quatre coins du pays. Ça y est donc, cette fois-ci, les élections auront bel et bien lieu le 31 octobre prochain. Cependant, je ne crois pas beaucoup à la liberté des populations de choisir le candidat qu’elles préfèrent. Car une angoisse persiste quant à la personnalité qui prendrait les rennes du pouvoir. Pour que la paix soit durable, n’importe qui ne doit pas être élu président. Beaucoup pense comme moi que même s’il existait un candidat qui soit le plus valeureux et le plus populaire, son élection entraînerait la Côte d’Ivoire dans une spirale de violence qui pourrait précipiter le pays dans l’enfer. Il faut donc à la Côte d’Ivoire un président par défaut : Laurent Gbagbo. Tout autre choix serait dangereux pour la paix. Car alors, les escadrons de la mort ressusciteront, les « patriotes » reprendront la rue et les milices ethniques foisonneront partout dans le pays. Gbagbo ne dit-il pas à qui veut l’entendre qu’il n’a pas eu le temps de gouverner en dix ans à cause des complots des « ennemis de la Côte d’Ivoire » ? Ne martèle-t-il pas partout, et avec lui ses soldats conduits par un certain « Général » Blé Goudé, qu’il ne perdra pas ces élections ? La joie de savoir que les élections se tiendront est donc teintée par des doutes, des incertitudes, des angoisses, au point où beaucoup prient Dieu pour que Laurent Gbagbo soit maintenu, non pas parce qu’il est le meilleur, mais pour éviter que ses milices incontrôlées ne sèment le désordre et ne rendent le pays ingouvernable.
Le Burundi, la République démocratique du Congo, Madagascar… voilà d’autres poudrières potentielles qui font peur et qui font douter de la maturité des hommes politiques du continent. Serions-nous si maudits par Dieu au point de toujours tourner le dos à tout ce qui peut nous sauver de la souffrance et de la douleur ? Il faut y réfléchir.
Bien à vous.
MINGA
LA FRANCE ET SES COLONIES : une mère-poule pour des enfants idiots ?
Les dirigeants africains héritiers des (ex) colonies françaises n'aiment pas entendre dire qu'ils ne sont que des marionnettes aux mains de Quai d'Orsay, de Matignon et de l'Élysée. Et pourtant, la présence de la France dans la gestion quotidienne de la politique intérieure des États africains francophones est très visible, trop visible même ! Il n'y a qu'à s'en tenir aux déclarations faites, ici et là, par un député, un secrétaire d'État, un ministre ou le président français himself, à un moindre événement politique qui survient en Afrique. Élections ? Paris félicite ou condamne selon ses intérêts. Entrave à la liberté de la presse ? Paris se réserve ou s'indigne selon ses intérêts. Assassinats politiques ? Paris s'émeut ou se tait, selon ses intérêts. Atteintes flagrantes aux droits de l'homme ? Paris réagit avec vigueur ou suit avec attention, selon ses intérêts. Arrestations ou bastonnades d'opposants ? Paris dépêche un émissaire ou observe, selon ses intérêts. Et tutti quanti !
Mais pourquoi cette bienveillance outrancière qui peut aussi s'appeler ingérence dans les affaires intérieures d'une nation souveraine ? Et pourquoi cette attitude passive de nos dirigeants qui laissent la France les manipuler par ses déclarations ? Au nom de quoi la France a-t-elle le droit de toujours donner son opinion ou de faire connaître sa position sur les événements politiques africains ? Pourquoi les chefs d'État des ex-colonies n'en font-ils pas de même quand il y a en France des affaires scabreuses, des mensonges d'État, des propos racistes ou honteux et déshumanisants ? Pourquoi Bamako ne condamne-t-elle pas Paris quant à la façon dont les Roms sont expulsés ? Pourquoi Ouagadougou ne s'indigne-t-elle pas face à la tournure que prend l'affaire Woerth- Bettencourt ? Pourquoi Dakar ne réagit-elle pas par rapport à la grande démonstration de force des syndicats de travailleurs français contre la loi sur les retraites ? Où est-elle donc l'équilibre dans les relations entre la France et ses ex ( ?) colonies ?
L'évolution actuelle de la situation politique en Côte d'Ivoire et en Guinée-Conakry va certainement offrir à la "métropole" un terrain fertile d'interventions et de déclarations. En effet, le démon des reports de dates d'élections qui est sorti du pays d'Houphouët-Boigny est entré dans le corps de la Guinée de Sékou Touré. Alors, pendant qu'une lueur d'espoir pointe à l'horizon chez les Ivoiriens, le ciel guinéen est en train de s'assombrir dangereusement. Bien sûr, la France s'est déjà réjouie de l'éclaircie en Éburnie et s'est dite inquiète de l'évolution de la situation en Guinée. Mais les déclarations de loin ne suffisent pas toujours. A moins d'un mois d'un scrutin présidentiel ivoirien, le président français a envoyé son "bras droit" auprès des principaux protagonistes. Pourquoi ? Pour dire quoi ? Pour faire quoi ? Tout se passe comme si la France ne faisait pas confiance à la maturité de ses colonies. Alors, elle veut toujours les suivre de près, pour des suggestions, des conseils, des observations, des mises en garde, des réglages de proximité…
Mais comment ne pas donner raison aux Français quand nos responsables semblent n'avoir aucun sens des priorités. La situation au Sénégal est un bel exemple de l'insouciance de ces dirigeants malades de snobisme et d'excentricité qui sacrifient le bien-être de leurs populations sur l'autel de leur prestige. Voilà un pays qui s'est offert, à coût d'or, un majestueux monument pour célébrer son cinquantenaire mais dont les populations n'ont pas d'électricité, juste parce que des turbines vieillissantes et mal entretenues sont en panne ! Ceux qui souffrent des conséquences de cette incurie du pouvoir sont les responsables de petites et moyennes entreprises qui ne doivent leur survie qu'aux fruits de leurs labeurs qui dépendent essentiellement de l'électricité… Les autres peuvent s'offrir des générateurs pour pallier le déficit énergétique, mais eux n'ont pas ces moyens. Et les populations, partout dans le pays, continuent de manifester. Le pouvoir, qui va se sentir humilié, va pousser la répression au sommet du drame. Et, bien sûr, la France, notre mère - poule, aura raison de condamner, de s'indigner, de fustiger…
Au Nigeria, on a attendu le jour même de la célébration du cinquantenaire pour faire exploser deux bombes qui ont tué une douzaine de personnes, des innocents qui n'ont rien à voir avec le cercle du pouvoir. Peu importe ceux qui ont commis ces actes sauvages : mouvement des indépendantistes du Delta du Niger ou terroristes. On a une preuve de plus de l'infantilisme chronique de nos oppositions et de nos rébellions en Afrique ! Comment donc la France et tous les autres (Union européenne, Nations Unies, Etats-Unis) ne continueront-ils pas de nous traiter comme des enfants, des idiots, des imbéciles ? Nous n'avons donc à nous en prendre qu'à nous-mêmes, mal réveillés que nous sommes, au pied du monument majestueux d'une indépendance obtenue par de vrais leaders, monument dont la lumière nous aveugle et nous embrume. Allez France, continue de nous guider et de nous sermonner ! Nous ne sommes pas encore indépendants…
Bien à vous !
Par MINGA S.Siddick
Mais pourquoi cette bienveillance outrancière qui peut aussi s'appeler ingérence dans les affaires intérieures d'une nation souveraine ? Et pourquoi cette attitude passive de nos dirigeants qui laissent la France les manipuler par ses déclarations ? Au nom de quoi la France a-t-elle le droit de toujours donner son opinion ou de faire connaître sa position sur les événements politiques africains ? Pourquoi les chefs d'État des ex-colonies n'en font-ils pas de même quand il y a en France des affaires scabreuses, des mensonges d'État, des propos racistes ou honteux et déshumanisants ? Pourquoi Bamako ne condamne-t-elle pas Paris quant à la façon dont les Roms sont expulsés ? Pourquoi Ouagadougou ne s'indigne-t-elle pas face à la tournure que prend l'affaire Woerth- Bettencourt ? Pourquoi Dakar ne réagit-elle pas par rapport à la grande démonstration de force des syndicats de travailleurs français contre la loi sur les retraites ? Où est-elle donc l'équilibre dans les relations entre la France et ses ex ( ?) colonies ?
L'évolution actuelle de la situation politique en Côte d'Ivoire et en Guinée-Conakry va certainement offrir à la "métropole" un terrain fertile d'interventions et de déclarations. En effet, le démon des reports de dates d'élections qui est sorti du pays d'Houphouët-Boigny est entré dans le corps de la Guinée de Sékou Touré. Alors, pendant qu'une lueur d'espoir pointe à l'horizon chez les Ivoiriens, le ciel guinéen est en train de s'assombrir dangereusement. Bien sûr, la France s'est déjà réjouie de l'éclaircie en Éburnie et s'est dite inquiète de l'évolution de la situation en Guinée. Mais les déclarations de loin ne suffisent pas toujours. A moins d'un mois d'un scrutin présidentiel ivoirien, le président français a envoyé son "bras droit" auprès des principaux protagonistes. Pourquoi ? Pour dire quoi ? Pour faire quoi ? Tout se passe comme si la France ne faisait pas confiance à la maturité de ses colonies. Alors, elle veut toujours les suivre de près, pour des suggestions, des conseils, des observations, des mises en garde, des réglages de proximité…
Mais comment ne pas donner raison aux Français quand nos responsables semblent n'avoir aucun sens des priorités. La situation au Sénégal est un bel exemple de l'insouciance de ces dirigeants malades de snobisme et d'excentricité qui sacrifient le bien-être de leurs populations sur l'autel de leur prestige. Voilà un pays qui s'est offert, à coût d'or, un majestueux monument pour célébrer son cinquantenaire mais dont les populations n'ont pas d'électricité, juste parce que des turbines vieillissantes et mal entretenues sont en panne ! Ceux qui souffrent des conséquences de cette incurie du pouvoir sont les responsables de petites et moyennes entreprises qui ne doivent leur survie qu'aux fruits de leurs labeurs qui dépendent essentiellement de l'électricité… Les autres peuvent s'offrir des générateurs pour pallier le déficit énergétique, mais eux n'ont pas ces moyens. Et les populations, partout dans le pays, continuent de manifester. Le pouvoir, qui va se sentir humilié, va pousser la répression au sommet du drame. Et, bien sûr, la France, notre mère - poule, aura raison de condamner, de s'indigner, de fustiger…
Au Nigeria, on a attendu le jour même de la célébration du cinquantenaire pour faire exploser deux bombes qui ont tué une douzaine de personnes, des innocents qui n'ont rien à voir avec le cercle du pouvoir. Peu importe ceux qui ont commis ces actes sauvages : mouvement des indépendantistes du Delta du Niger ou terroristes. On a une preuve de plus de l'infantilisme chronique de nos oppositions et de nos rébellions en Afrique ! Comment donc la France et tous les autres (Union européenne, Nations Unies, Etats-Unis) ne continueront-ils pas de nous traiter comme des enfants, des idiots, des imbéciles ? Nous n'avons donc à nous en prendre qu'à nous-mêmes, mal réveillés que nous sommes, au pied du monument majestueux d'une indépendance obtenue par de vrais leaders, monument dont la lumière nous aveugle et nous embrume. Allez France, continue de nous guider et de nous sermonner ! Nous ne sommes pas encore indépendants…
Bien à vous !
Par MINGA S.Siddick
JUSTICE ENRHUMÉE, SOCIÉTÉ EMBRUMÉE
La marche des sociétés est de plus en plus chaotique, partout dans le monde. Il n'y a pas si longtemps, les Africains, se croyant encore trop purs dans un monde trop pourri, ne comprenaient pas ce qui se passait chez " les autres ", et s'émouvaient facilement devant des nouvelles ou des images de crimes horribles et absurdes commis dans les pays occidentaux. Ces crimes, sordides, irrationnels et impensables, étaient loin d'être imaginés en Afrique. Et pourtant, aujourd'hui, les Africains semblent avoir même mieux compris que les autres, le sens de la pratique de ces actes ignobles qui sont l'expression de la dégénérescence des mœurs, le signal de la mort programmée de la conscience humaine.
Divers récits de faits divers nous montrent à suffisance le degré de pourrissement de nos sociétés dont le frein des vertus a lâché et qui va droit au fond de l'océan de l'immonde. " Un tel a tué son père qui lui a volé sa femme… Une telle a empoisonné sa fille qui sortait avec son mari… Untel a été assassiné par son épouse avec la complicité d'un amant… Deux frères s'entredéchirent pour l'héritage sur le corps du père qui attend d'être enterré… Une sœur empoisonne sa frangine à cause d'un homme… Une mère avoue être enceinte du mari de sa fille, cette dernière l'assomme… Un élève frappe son prof qui lui a donné une mauvaise note… Un journaliste crée un faux scandale autour d'un homme d'affaires qui aurait refusé de lui apporter une aide financière… Un Chef d'Etat fait assassiner sous couvert d'accident le mari de son amante qu'il nomme ministre… Un employé incompétent porte plainte contre son patron qui l'a renvoyé pour insuffisance de rendement, parce qu'il a un frère avocat… Un président de tribunal condamne à tort un citoyen parce qu'il a reçu ou qu'il lui a été promis une forte somme d'argent… " Et on ne finira pas de citer des affaires, des plus banales aux plus sérieuses, qui attestent de la fièvre qui secoue le corps social et qui semble ne pas avoir de remède.
Mais tout cela n'est-il pas normal dans une société où la loi n'existe plus que par le nom ? Dans une société où les juges ne sont plus des surhommes majestueux impartiaux, mais des frères de…, des pères de…, des copains de… des tontons de… ? Dans une société où les hommes dits de loi donnent des verdicts par affinité, par cupidité ou par complaisance ? Dans une société où la justice ne protège en général que les plus forts, les plus riches et ceux qui ont des relations ou des parents haut placés ou haut gradés ? Dans une telle société, comment les frustrés, les humiliés, les bafoués et même les aigris ne pourront-ils pas créer leur propre justice, pour régler leurs comptes à la dimension de l'injustice, réelle ou supposée, dont ils ont été ou pensent avoir été victimes ? Comment les sans famille, les pauvres, les faibles qui savent qu'ils perdront toujours un procès en passant par les voies légales ne se rendront-ils pas justice comme ils peuvent ?
J'étais encore très jeune quand j'ai entendu un certain Félix Houphouët-Boigny dire : " Entre le désordre et l'injustice, je préfère l'injustice ". Jamais je n'ai compris ces propos venant de celui qu'on considérait comme le Sage de l'Afrique. Parce que ma petite intelligence de collégien ne comprenait pas qu'on ne comprenne pas que toute injustice conduit inexorablement au désordre. Aujourd'hui d'ailleurs, la Côte d'Ivoire ne paye-t-elle pas les frais du choix de l'injustice de son premier président ?
Juste pour dire que si dans un pays, la justice qui garantit l'équilibre social perd elle-même son équilibre, elle perd par la même occasion la confiance de la société et devient la source de tous les crimes, de toutes les crises dont la société va pâtir. Si la justice qui est l'âme de la morale s'enrhume, la société s'embrume et les hommes deviennent des loups pour les hommes, des loups qui se mangent entre eux et qui n'ont pas le temps de réfléchir au bien. C'est le drame que vit notre société d'aujourd'hui. Une société qui se reconstruit à l'image des normes occidentales aux antipodes de nos valeurs. A cause de la télévision et d'Internet, des médias qui, quoi qu'on dise sur leur utilité, sont de grands perturbateurs de notre identité. Voilà comment l'homme, abandonné à lui-même, se croit obligé de mentir, de voler, de tricher, de tuer, pour protéger son espace vital, a fini par tuer l'humain. Et la prochaine étape de notre évolution ? Peut-être finirons-nous par tuer aussi le divin.
Bien à vous.
Par MINGA S.Siddick
Divers récits de faits divers nous montrent à suffisance le degré de pourrissement de nos sociétés dont le frein des vertus a lâché et qui va droit au fond de l'océan de l'immonde. " Un tel a tué son père qui lui a volé sa femme… Une telle a empoisonné sa fille qui sortait avec son mari… Untel a été assassiné par son épouse avec la complicité d'un amant… Deux frères s'entredéchirent pour l'héritage sur le corps du père qui attend d'être enterré… Une sœur empoisonne sa frangine à cause d'un homme… Une mère avoue être enceinte du mari de sa fille, cette dernière l'assomme… Un élève frappe son prof qui lui a donné une mauvaise note… Un journaliste crée un faux scandale autour d'un homme d'affaires qui aurait refusé de lui apporter une aide financière… Un Chef d'Etat fait assassiner sous couvert d'accident le mari de son amante qu'il nomme ministre… Un employé incompétent porte plainte contre son patron qui l'a renvoyé pour insuffisance de rendement, parce qu'il a un frère avocat… Un président de tribunal condamne à tort un citoyen parce qu'il a reçu ou qu'il lui a été promis une forte somme d'argent… " Et on ne finira pas de citer des affaires, des plus banales aux plus sérieuses, qui attestent de la fièvre qui secoue le corps social et qui semble ne pas avoir de remède.
Mais tout cela n'est-il pas normal dans une société où la loi n'existe plus que par le nom ? Dans une société où les juges ne sont plus des surhommes majestueux impartiaux, mais des frères de…, des pères de…, des copains de… des tontons de… ? Dans une société où les hommes dits de loi donnent des verdicts par affinité, par cupidité ou par complaisance ? Dans une société où la justice ne protège en général que les plus forts, les plus riches et ceux qui ont des relations ou des parents haut placés ou haut gradés ? Dans une telle société, comment les frustrés, les humiliés, les bafoués et même les aigris ne pourront-ils pas créer leur propre justice, pour régler leurs comptes à la dimension de l'injustice, réelle ou supposée, dont ils ont été ou pensent avoir été victimes ? Comment les sans famille, les pauvres, les faibles qui savent qu'ils perdront toujours un procès en passant par les voies légales ne se rendront-ils pas justice comme ils peuvent ?
J'étais encore très jeune quand j'ai entendu un certain Félix Houphouët-Boigny dire : " Entre le désordre et l'injustice, je préfère l'injustice ". Jamais je n'ai compris ces propos venant de celui qu'on considérait comme le Sage de l'Afrique. Parce que ma petite intelligence de collégien ne comprenait pas qu'on ne comprenne pas que toute injustice conduit inexorablement au désordre. Aujourd'hui d'ailleurs, la Côte d'Ivoire ne paye-t-elle pas les frais du choix de l'injustice de son premier président ?
Juste pour dire que si dans un pays, la justice qui garantit l'équilibre social perd elle-même son équilibre, elle perd par la même occasion la confiance de la société et devient la source de tous les crimes, de toutes les crises dont la société va pâtir. Si la justice qui est l'âme de la morale s'enrhume, la société s'embrume et les hommes deviennent des loups pour les hommes, des loups qui se mangent entre eux et qui n'ont pas le temps de réfléchir au bien. C'est le drame que vit notre société d'aujourd'hui. Une société qui se reconstruit à l'image des normes occidentales aux antipodes de nos valeurs. A cause de la télévision et d'Internet, des médias qui, quoi qu'on dise sur leur utilité, sont de grands perturbateurs de notre identité. Voilà comment l'homme, abandonné à lui-même, se croit obligé de mentir, de voler, de tricher, de tuer, pour protéger son espace vital, a fini par tuer l'humain. Et la prochaine étape de notre évolution ? Peut-être finirons-nous par tuer aussi le divin.
Bien à vous.
Par MINGA S.Siddick
20.10.10
PROCESSUS DEMOCRATIQUES EN AFRIQUE
Ces poudrières potentielles qui font peur !
L’Afrique m’apparaît de plus en plus comme un grand corps malade couverts de métastases. Ces foyers cancéreux qui, à tout moment, peuvent déclencher des fièvres mortelles, se propagent chaque jour davantage et deviennent de plus en plus inquiétants. Comble de paradoxe, parmi les tissus les plus atteints, nombreux sont les cinquantenaires. Comme si l’âge ne suffisait pas pour mûrir et inspirer confiance.
Guinée-Conakry. Après la mort de Lansana Conté et les grands shows hyper médiatisés d’un certain Dadis, on avait commencé à nourrir de l’espoir pour ce pays si riche de ses hommes, de sa culture et de son sous-sol. Le premier tour de l’élection présidentiel, malgré quelques couacs, avait suffi pour faire jubiler tous ceux qui rêvent de voir la Guinée-Conakry enfin sortir de l’obscurité politique, économique et sociale. Ceux qui, comme moi, avaient des réserves et faisaient allusion à quelque piège qui bloquerait le processus électoral ou à quelque grain de sable qui gripperait la machine de la transition, étaient perçus par les enthousiastes comme des trouble-fêtes ou des oiseaux de mauvais augure. Et pourtant, la triste réalité aujourd’hui s’impose à nous : après deux reports pour la tenue du deuxième tour, la date du 24 octobre est de plus en plus incertaine, à cause du tango honteux que dansent les politiciens guinéens qui semblent bien se plaire dans leurs enfantillages ridicules ! Donnant ainsi raison, à Moussa Dadis Camara qui n’avait aucune considération pour eux, les invectivait comme ses gosses et les affublait de tous les noms d’oiseaux. L’actuelle comédie autour de la Commission nationale électorale dont l’indépendance reste à vérifier, donne la dimension de l’hypocrisie et de la méchanceté qui animent les acteurs de la scène politique guinéenne. Ainsi, avec ce spectacle pitoyable que Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et les membres de la CENI nous offrent, qui s’étonnera que l’armée en profitent pour reprendre le pouvoir ? Et si les partisans de Dadis qui doit être en train de rire sous cap sortaient de l’ombre pour « remettre la pendule à l’heure » ? Mais pour le moment, nous n’en sommes pas encore là. Dieu est capable de tous les miracles et il pourra en faire pour la Guinée afin que le deuxième tour ait effectivement lieu le 24. Dans le calme et la paix et sans contestation des résultats.
Niger. Au Niger, nous avons applaudi l’arrivée de la bande à Djibo ! Nous avons applaudi leurs premiers discours. Nous avons applaudi le calendrier de leur processus de démocratisation du pouvoir à travers des élections libres et transparentes à laquelle eux-mêmes, les redresseurs des torts, ne prendraient pas part. En tout, beaucoup d’Africains, comme moi, ont eu beaucoup d’estime pour ces militaires qui, visiblement, avaient des ambitions aux antipodes de celles de Dadis. Hélas ! Mille fois hélas !! La peur qui s’était envolée très loin du ciel nigérien est en train de revenir avec son lot d’angoisse et de stress au sein des populations. L’arrestation du N° 2 de la junte n’assombrit-il pas un ciel jusque-là serein ? Que réserve demain aux Nigériens si l’équipe même qui a sauvé le pays de l’autocratie cède au démon de la division ? Le syndrome Dadis serait-il en train de naître quelque part dans le sérail des héros du 18 février ? Il faut prier que le doux rêve ne tourne pas au cauchemar.
Nigeria. Le géant de l’Afrique occidentale est en pleine tourmente. Au-delà des attentats « terroristes » du 1er octobre, jour même de la célébration de ses cinquante ans d’indépendance, un véritable malaise règne au pays du naira. Aux machinations en vue des prochaines présidentielles pour lesquelles le Nord se dresse contre le Sud, avec dans chaque pôle, des dissensions internes, un esprit de mafia sévit dans le plus grand Etat fédéré d’Afrique qui vit au rythme d’enlèvements, d’agressions physiques, d’assassinats à caractère politique, religieux ou tout simplement crapuleux. Pourvu que la grande campagne « anti kidnapping » qui vient d’être lancée par le gouvernement fédéral saura ramené la sérénité au sein des populations et dans le milieu des investisseurs.
Côte d’Ivoire. « OUF ! » se sont exclamés de nombreux Ivoiriens et observateurs de la scène politique éburnéenne. Après plusieurs reports, on a eu enfin une date consensuelle des élections et on vient, en fin, d’entrer dans le vif du sujet à travers la campagne présidentielle qui bat son plein dans les quatre coins du pays. Ça y est donc, cette fois-ci, les élections auront bel et bien lieu le 31 octobre prochain. Cependant, je ne crois pas beaucoup à la liberté des populations de choisir le candidat qu’elles préfèrent. Car une angoisse persiste quant à la personnalité qui prendrait les rennes du pouvoir. Pour que la paix soit durable, n’importe qui ne doit pas être élu président. Beaucoup pense comme moi que même s’il existait un candidat qui soit le plus valeureux et le plus populaire, son élection entraînerait la Côte d’Ivoire dans une spirale de violence qui pourrait précipiter le pays dans l’enfer. Il faut donc à la Côte d’Ivoire un président par défaut : Laurent Gbagbo. Tout autre choix serait dangereux pour la paix. Car alors, les escadrons de la mort ressusciteront, les « patriotes » reprendront la rue et les milices ethniques foisonneront partout dans le pays. Gbagbo ne dit-il pas à qui veut l’entendre qu’il n’a pas eu le temps de gouverner en dix ans à cause des complots des « ennemis de la Côte d’Ivoire » ? Ne martèle-t-il pas partout, et avec lui ses soldats conduits par un certain « Général » Blé Goudé, qu’il ne perdra pas ces élections ? La joie de savoir que les élections se tiendront est donc teintée par des doutes, des incertitudes, des angoisses, au point où beaucoup prient Dieu pour que Laurent Gbagbo soit maintenu, non pas parce qu’il est le meilleur, mais pour éviter que ses milices incontrôlées ne sèment le désordre et ne rendent le pays ingouvernable.
Le Burundi, la République démocratique du Congo, Madagascar… voilà d’autres poudrières potentielles qui font peur et qui font douter de la maturité des hommes politiques du continent. Serions-nous si maudits par Dieu au point de toujours tourner le dos à tout ce qui peut nous sauver de la souffrance et de la douleur ? Il faut y réfléchir.
Bien à vous.
MINGA
L’Afrique m’apparaît de plus en plus comme un grand corps malade couverts de métastases. Ces foyers cancéreux qui, à tout moment, peuvent déclencher des fièvres mortelles, se propagent chaque jour davantage et deviennent de plus en plus inquiétants. Comble de paradoxe, parmi les tissus les plus atteints, nombreux sont les cinquantenaires. Comme si l’âge ne suffisait pas pour mûrir et inspirer confiance.
Guinée-Conakry. Après la mort de Lansana Conté et les grands shows hyper médiatisés d’un certain Dadis, on avait commencé à nourrir de l’espoir pour ce pays si riche de ses hommes, de sa culture et de son sous-sol. Le premier tour de l’élection présidentiel, malgré quelques couacs, avait suffi pour faire jubiler tous ceux qui rêvent de voir la Guinée-Conakry enfin sortir de l’obscurité politique, économique et sociale. Ceux qui, comme moi, avaient des réserves et faisaient allusion à quelque piège qui bloquerait le processus électoral ou à quelque grain de sable qui gripperait la machine de la transition, étaient perçus par les enthousiastes comme des trouble-fêtes ou des oiseaux de mauvais augure. Et pourtant, la triste réalité aujourd’hui s’impose à nous : après deux reports pour la tenue du deuxième tour, la date du 24 octobre est de plus en plus incertaine, à cause du tango honteux que dansent les politiciens guinéens qui semblent bien se plaire dans leurs enfantillages ridicules ! Donnant ainsi raison, à Moussa Dadis Camara qui n’avait aucune considération pour eux, les invectivait comme ses gosses et les affublait de tous les noms d’oiseaux. L’actuelle comédie autour de la Commission nationale électorale dont l’indépendance reste à vérifier, donne la dimension de l’hypocrisie et de la méchanceté qui animent les acteurs de la scène politique guinéenne. Ainsi, avec ce spectacle pitoyable que Cellou Dalein Diallo, Alpha Condé et les membres de la CENI nous offrent, qui s’étonnera que l’armée en profitent pour reprendre le pouvoir ? Et si les partisans de Dadis qui doit être en train de rire sous cap sortaient de l’ombre pour « remettre la pendule à l’heure » ? Mais pour le moment, nous n’en sommes pas encore là. Dieu est capable de tous les miracles et il pourra en faire pour la Guinée afin que le deuxième tour ait effectivement lieu le 24. Dans le calme et la paix et sans contestation des résultats.
Niger. Au Niger, nous avons applaudi l’arrivée de la bande à Djibo ! Nous avons applaudi leurs premiers discours. Nous avons applaudi le calendrier de leur processus de démocratisation du pouvoir à travers des élections libres et transparentes à laquelle eux-mêmes, les redresseurs des torts, ne prendraient pas part. En tout, beaucoup d’Africains, comme moi, ont eu beaucoup d’estime pour ces militaires qui, visiblement, avaient des ambitions aux antipodes de celles de Dadis. Hélas ! Mille fois hélas !! La peur qui s’était envolée très loin du ciel nigérien est en train de revenir avec son lot d’angoisse et de stress au sein des populations. L’arrestation du N° 2 de la junte n’assombrit-il pas un ciel jusque-là serein ? Que réserve demain aux Nigériens si l’équipe même qui a sauvé le pays de l’autocratie cède au démon de la division ? Le syndrome Dadis serait-il en train de naître quelque part dans le sérail des héros du 18 février ? Il faut prier que le doux rêve ne tourne pas au cauchemar.
Nigeria. Le géant de l’Afrique occidentale est en pleine tourmente. Au-delà des attentats « terroristes » du 1er octobre, jour même de la célébration de ses cinquante ans d’indépendance, un véritable malaise règne au pays du naira. Aux machinations en vue des prochaines présidentielles pour lesquelles le Nord se dresse contre le Sud, avec dans chaque pôle, des dissensions internes, un esprit de mafia sévit dans le plus grand Etat fédéré d’Afrique qui vit au rythme d’enlèvements, d’agressions physiques, d’assassinats à caractère politique, religieux ou tout simplement crapuleux. Pourvu que la grande campagne « anti kidnapping » qui vient d’être lancée par le gouvernement fédéral saura ramené la sérénité au sein des populations et dans le milieu des investisseurs.
Côte d’Ivoire. « OUF ! » se sont exclamés de nombreux Ivoiriens et observateurs de la scène politique éburnéenne. Après plusieurs reports, on a eu enfin une date consensuelle des élections et on vient, en fin, d’entrer dans le vif du sujet à travers la campagne présidentielle qui bat son plein dans les quatre coins du pays. Ça y est donc, cette fois-ci, les élections auront bel et bien lieu le 31 octobre prochain. Cependant, je ne crois pas beaucoup à la liberté des populations de choisir le candidat qu’elles préfèrent. Car une angoisse persiste quant à la personnalité qui prendrait les rennes du pouvoir. Pour que la paix soit durable, n’importe qui ne doit pas être élu président. Beaucoup pense comme moi que même s’il existait un candidat qui soit le plus valeureux et le plus populaire, son élection entraînerait la Côte d’Ivoire dans une spirale de violence qui pourrait précipiter le pays dans l’enfer. Il faut donc à la Côte d’Ivoire un président par défaut : Laurent Gbagbo. Tout autre choix serait dangereux pour la paix. Car alors, les escadrons de la mort ressusciteront, les « patriotes » reprendront la rue et les milices ethniques foisonneront partout dans le pays. Gbagbo ne dit-il pas à qui veut l’entendre qu’il n’a pas eu le temps de gouverner en dix ans à cause des complots des « ennemis de la Côte d’Ivoire » ? Ne martèle-t-il pas partout, et avec lui ses soldats conduits par un certain « Général » Blé Goudé, qu’il ne perdra pas ces élections ? La joie de savoir que les élections se tiendront est donc teintée par des doutes, des incertitudes, des angoisses, au point où beaucoup prient Dieu pour que Laurent Gbagbo soit maintenu, non pas parce qu’il est le meilleur, mais pour éviter que ses milices incontrôlées ne sèment le désordre et ne rendent le pays ingouvernable.
Le Burundi, la République démocratique du Congo, Madagascar… voilà d’autres poudrières potentielles qui font peur et qui font douter de la maturité des hommes politiques du continent. Serions-nous si maudits par Dieu au point de toujours tourner le dos à tout ce qui peut nous sauver de la souffrance et de la douleur ? Il faut y réfléchir.
Bien à vous.
MINGA
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